HUMAN? [FR]

Prologue

Je dois courir encore... Je ne peux pas m'arrêter... Ils vont m'attraper... Encore un effort April, tu y es presque...

« Arrêtez-vous c'est un ordre ! »

Ne les écoute pas... Ils vont te torturer voire te tuer... Essaie de les dissuader, dis leur quelque chose...

« Laissez moi tranquille ! »

Ton niveau de persuasion est excellent, April... Ils doivent avoir très peur maintenant. Dis autre chose !

« Je ne veux pas vous faire de mal ! Je vous en supplie arrêtez... »

Cela fait cinq minutes que je cours, hors d'haleine, poursuivie par un trio de policiers. Je suis simplement vêtue d'un débardeur blanc devenu pratiquement rouge à cause des tâches de sang qui l'orne, et d'un jean.

- Nous allons devoir vous abattre si vous ne vous arrêtez pas !

- Je ne vous ferai aucun mal si vous me laissez m'échapper ! »

Nous sommes maintenant dans une forêt, où je tente vainement de prendre de l'avance grâce aux arbres qui se dressent face à mes traqueurs. Ils tentent tout de même de tirer, mais je commence à être trop loin d'eux.

Jusqu'à ce qu'une douleur déchirante se propage soudainement dans mon genou gauche et me force à m'étaler sur les feuilles mortes, le visage dans la mousse qui décore les pierres de la forêt.

Ils m'ont eu, les enfoirés.

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« Mademoiselle Kingsley, admettez-vous être la responsable du massacre de toute la population du village voisin ?

- Oui, je le suis.

- D'après les recherches, il semblerait que les corps aient été déchiquetés. Certains ont d'énormes traces de morsure. De plus, des cadavres sont dépourvus de certains de leurs membres. Nous supposons qu'il y a eu acte de cannibalisme.

- En effet.

Le tribunal retient son souffle.

- En effet, je les ai tués car ma faim était trop grande.

Mon interlocuteur devient blanc. Il s'étrangle :

- Mademoiselle Kingsley... Ces pratiques ne sont pas tolérées dans notre société. Nous sommes humains, où est passée votre humanité ?

- Nous mourrons tous un jour, pourquoi toujours vouloir gagner du temps, si au final nos instants et nos souvenirs s'envolent avec notre esprit ? Je voudrais que vous y réfléchissiez, Monsieur Milighton.