Je ferme la porte sans même prendre le temps de la barrer et titube vers la toilette en m'aidant encore du mur. Arrivé à la toilette, je sens uns joie immense l'emplir. Me soulève ma robe et baisse ma culotte de mes mains incertaines à cause de toute cette alcool dans mon sang et me laisse presque tomber sur la cuvette.
Les yeux à moitiés fermés, je profite du moment. J'ai l'impression de pisser les chutes du Niagara.
En ouvrant mollement les yeux, je vois ma culotte du coins de l’oeil. Je saut le saut en voyant une énorme trace de sang et prend quelques secondes avant de comprendre que je suis menstrué. Je laisse ma tête tomber vers l'arrière en soupirant et regarde le plafond. Un plafond flottant des plus ordinaires. Je reste la un moment à contempler le plafond, dans la lune, jusqu'à ce que quelqu'un vienne frapper à la porte très fortement.
-Y A QUELQU'UN ! hurlais-je, pour me faire entendre par dessus la musique. Puis, plus rien. La personne doit être partie.
De retour les pieds sur terre, je regarde autour et ne voit aucune armoire. Dans quel maison suis-je pour qu'il n'y ait pas d'armoire ? Pas d'armoire veut dire pas de tampon ou de serviette sanitaire. Je cherche encore un plan, mais mon cerveau est à 20% de sa puissance normale.
Je sors mon cellulaire de ma brassière, toujours assise sur la toilette et trouve Kai dans mes contacts avec tant de bien que de mal. De mon mieux, je lui écrit «Babe peutu aler me chlercher des tammpo dasn monsacd ans tob charr ?» je reste en plan un petit moment. On cogne encore quelques fois à la porte et je hurle toujours la même chose : Y a quelqu'un. Une fois j'ai eu du mal à bien prononcer les mots, mais personne n'est entré, alors il doit avoir comprit. Merde, j'aurais du barrer cette porte. Au bout de quelques minutes, Kai me répond «Va le s chercher tt seul ta 2 jambe».
Je vois rouge, prend à peine le temps de m'essuyer et de replacer mon cellulaire dans ma brassière que je sors de la salle de bain nonchalamment.
Je longe le mur pour retrouver le haut parleur où nous étions. Du coin de l'oeil, je vois quelqu'un avec un plateau et plusieurs shots. J'en prend deux au passage et les avales l'un après l'autre. Au loin, sur le même speaker que plus tôt, Kai danse avec une fille que je ne connais pas, aussi collé et sensuellement que lorsque nous étions ensemble. La colère me fait me serrer les poings et la mâchoire.
Je continue à longer le mur. Je perd parfois pied, mais me reprend bien sans m'affaler par terre. Je ne quitte pas le garçon et sa salope du regard, mais j'essaie de me concentrer sur mes pieds. Tomber serait honteux.
En me retenant contre les gens qui dansent, j'essaie de traverser la piste. Ce n'est jamais facile en était ajun, alors saoule, c'est une quête dangereuse. J'arrive devant Kai sans trop de mal et quelqu'un vient de toucher l'épaule, de derrière. Je donne un coup d'épaule sans même regarder qui c'est et lève un regard de taureau enragé vers Kai.
Sans ouvrir les yeux, je tourne et me détourne dans un lit confortable, mais froid. Au moment où j'ouvre les yeux, je sens la lumière du jour venir frapper mon crâne. Carrément. J'ai un mal de tête incroyablement puissant. Je gémis en me tournant une fois de plus dans les couvertures. Je frotte mes jambes l'une contre l'autre et tiens mes bras serrés contre mon corps pour essayer de produire un peu de chaleur.
C'est en passant mes mains le long de mon corps que je me rend compte que je n'ai sur moi qu'une paire de petite culotte. Je m’assois d'un coup qui me fait avoir encore plus mal à la tête. Je regarde autour et il n'y a personne. Je ne connais pas ce lit, ces meubles, cette chambre.
Les murs sont d'un blanc immaculé, tout comme les couvertures. Les meubles, quant à eux, sont en bois verni. C'est très jolie et aucunement masculin, ce qui me fait vraiment me demander où suis-je, avec qui je suis et ce que j'ai fait hier soir. C'est noir dans ma mémoire à partir de quelques minutes après avoir bu ces deux shots. C'était les boissons de trop.