Pourrais-je te pardonner?

Du rêve au cauchemar...

Il a tout ce que j'aime en lui.

Il est grand, charmant, avec un sourire merveilleux.

Je suis tout ce qui l'aime... Gentil, souriant et un brin dans les nuages...

Il est charismatique. Cette classe qui lui colle à la peau lui fait des jaloux, des envieux, ou des admirateurs... Moi, je fais partie de ces fervents admirateurs.

Je suis loin d'être charismatique car ma timidité me fait défaut, j'ai plutôt du mal à aller vers les gens... On me remarque peu.

Lui m'a remarqué...

... De son regard intense, profond, brûlant. Il m'a marqué d'un fer rouge avec ce regard qui m'hypnotise à chaque fois... C'est toujours moi qui détourne le regard car, de cette bataille, il sort toujours vainqueur.

Il m'a vaincu...

Il a une voix magique, une voix qui me fait oublier celle des autres. Il rap comme un Dieu, et a toujours la bonne rime.

C'est un artiste!

Lui, me dit que j'ai une belle voix, une voix d'ange, et puisque j'aime chanter, il pourrait m'écrire de belles chansons...

"Des chansons belles et fragiles, des chansons légères mais profondes en sens... des chansons comme toi!"me disait-il, et, inutile de dire que je fond à chacun de ces compliments...

Une alchimie naturelle s'était faite entre nous, quand j'y repense, Namjoon était avec moi comme nulle autre personne ne l'a été. C'est simple, lorsqu'il était près de moi, j'étais bien, lorsqu'on devait se séparer et rejoindre nos vies respectives, j'étais mal. J'avais envie de connaître ces fréquentations, ces loisirs... tout, je voulais tout savoir de lui!

Et, mon rêve se réalisa avant la fin de mes années de lycée. Namjoon était venu me proposer de sortir avec lui. Moi, Kim Seokjin, il voulait sortir avec moi, un gars comme Kim Namjoon! Je peux vous dire que n'importe quelle fan hystérique de Justin Bieber était de la rigolade à côté de moi lorsque je rentrais avec cette idée... " Je vais sortir avec Kim Namjoon!"...

Tout est ensuite allé très vite, nous avons passé nos examens d'entrée à l'université ensemble, nous avons passé nos vacances ensembles... nous sommes devenus inséparables, au point où mes amis de toujours, Jimin et Hoseok me le reprochaient... Il est vrai que lorsque Namjoon est rentré dans ma vie, j'ai tout bonnement négligé tout ce qui faisait partie de mon quotidien: Mes amis, mes parents...

Mais peu à peu Namjoon développait cette envie de me garder loin de mes occupations, comme s'il voulait devenir une exclusivité dans ma vie, et, comme je suis éperdument amoureux, je renonce à tout ce que je dois renoncer pour que Namjoon ne se sente lésé en rien.

Et puis, une année de mauvaises expériences me fit payer ma naiveté d'avoir sacrifié une partie de ma vie pour Namjoon: D'abord, je rate mes examens... Je me décourage, et laisse tombé, Namjoon lui quitte l'université et trouve une bonne place grâce à une connaissance... Et c'est normal , avec un charisme comme le sien , c'est facile de se faire une place dans la société...
Alors que je me perd dans mon parcours professionnel, Namjoon gravit rapidement beaucoup d'échelons...

C'est durant la deuxième année de vie commune que les choses devenaient plus compliquées pour moi...

Namjoon passait son temps à me décourager d'entamer une vie active et professionnelle, en me persuadant qu'il pouvait travailler pour deux. Il me voulait à la maison. Pas de sorties, pas de contacte extérieur pendant des semaines , puis des mois... il avait réussit à me couper du monde!

Je rentre alors dans une dépression, et là, mes proches s'inquiètent... si j'avais su, c'est à ce moment que j'aurais sonné le signal d'alarme. Mes amis pouvaient très bien me sortir de ma déprime, mais le soucis, c'est que... Namjoon finit par m'interdire de voir mes amis... Il m'interdit même de voir mes parents, je peux seulement les contacter par téléphone, et encore...

Peu à peu, je rentre dans une spirale infernale. J'angoisse, seul, dans cette appartement au milieux de la ville. Je suis loin de tout attache. Je passe mes journées aux corvées , puis la finit devant la télé en attendant son retour...

Fatalement, ce jour arriva, le jour où Namjoon a franchit la limite.

Pour commencer, il me regardait d'un air dégoûté , et passa sa soiré à me lancer des reproches pas bonnes à entendre. Il critique ma façon de m'habiller, de me coiffer, et va jusqu'à me dire que je deviens laid... Moi, je met tout ça dans le compte de la colère, ne dis rien , encaisse les insultes...

...Ce que je n'aurais pas du faire...

Le soir suivant, l'histoire se répéta, le lendemain aussi... Une fois, Namjoon ne rentre pas le soir...

Mort d'inquiétude, j'essaye de le joindre, aucune réponse et je finis par tomber sur sa messagerie. Je commence à paniquer, à me remettre la faute en cherchant ce que j'aurais pu faire pour le mettre en colère. Je pleure, j'angoisse, ne ferme pas l'oeil de la nuit... Namjoon rentre le matin.

Épuisé par la nuit blanche angoissante, je suis tout de même soulagé de le voir, seulement, je voulais savoir la raison de son absence. Cette curiosité, normalement légitime, fut l'erreur qui m'a valu ce que je redoutais le plus, la première gifle de Namjoon...

Un élan de courage me prend et menace de le quitter, et c'est là que Namjoon commença son travail de manipulation, il s'excuse, me dit qu'il m'aime et ne pourrait pas vivre sans moi... J'écrase alors ma fierté car ces excuses et ces mots doux me séduisent et me font craquer . Je lui pardonne.

Je reste.

Mes les choses empirent... Namjoon devient violent pour rien, et le temps qu'on passait ensemble, il ne fait que me rabaisser, me réduit psychologiquement, me dégoûte de moi même. Je me résigne à croire que tout ce qui m'arrive est mérité, et pénètre l'enfer...

Les cris, les insultes, les coups... deviennent mon quotidien, je perd ma dignité d'homme, et Namjoon dépasse toutes les limites jusqu'à en venir à me violer pour son simple plaisir.

Je n'ai plus de liberté...

Oui, J'ai aimé Namjoon, mais chaque matin , en me réveillant, je craque devant le miroir en découvrant mon reflet, et toutes les images de ce parcours du Paradis à l'Enfer déferlent dans ma tête, aussi vite que ma vie avait changé...