Bon dîner !

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Il était environ quinze heures quand j'allais boire un café. Je m'assis, enlevais mon manteau et commandais un café bien serré. Tout en le buvant, je remarquais, adossée au bar, mon tendre Anthony. Il portait un joli costume que je n'avais jamais vu mais ne portait pas son alliance. Agacée, je voulus le rejoindre lorsqu'une élégante brune s'assit à côté de lui. Je ne la connaissais pas. Finalement, je m'aperçus que j'étais en retard au travail. J'adressais un petit geste de salut à mon mari et sortis du café en courant. Anthony ne m'avait même pas répondu. Je lui demanderai plus tard l'identité de cette femme. Cependant, je commençais à être soupçonneuse. En effet, la veille, juste derrière son bureau, l'oreille collée à la porte, j'avais écouté mon mari au téléphone. Il parlait tout bas, je n'avais entendu que quelques mots comme «dîner», «rendez-vous» et même une phrase «Je suis content de t'avoir rencontré !». J'étais retourné me coucher, troublée par cette conversation. Le soir venu, près de notre pavillon, je cherchais une place pour me garer. Soudain, je vis Anthony et cette fameuse femme devant le grand restaurant de notre rue. Ils parlèrent un instant puis se quittèrent en s'embrassant. Anthony ne se dirigea pas vers la maison. Folle de rage, je tournais rapidement pour repérer une place et rentrer afin d'obtenir des explications. Après être sortie de la voiture, je marchai sur le trottoir. Il faisait sombre et le vent me cinglait le visage. Pourtant, je m'activais et dévalais la chaussée. Je fus devant la maison, j'entrais. Je ne pris pas la peine d'ôter mon manteau et je me déplaçais vers le bureau de mon mari. J'ouvris la porte d'un coup sec. Anthony était assis devant son ordinateur, rédigeant un mail. Je hurlais après lui. Il se leva pour me calmer, il ne semblait rien comprendre. Il s'approcha de moi, m'enlaça mais je le repoussais. Il murmura quelque chose qui paraissait important à ses yeux. Sans faire attention, je m'écartais, rouge de colère. Soudain, je m'emparais des ciseaux posés sur son bureau et les enfonçais dans sa poitrine en criant : «Tu n'aurais pas dû me tromper !» Il tomba à terre me regardant fixement. Ses yeux brillaient puis se refermèrent lentement. Sa poitrine ne s'élevait plus et son corps ne bougeait pas. Choquée, je titubais et tombais dans son fauteuil. Je tournais la tête vers l'écran et lu son mail. « Je suis tellement heureux de t'avoir retrouvé. Toi, mon jumeau. Je parlerai du dîner à Stella dès qu'elle rentrera. Tu vas enfin pouvoir la rencontrer, elle est merveilleuse. Tu verras ». 

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