Petite bête.

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La sonnerie retentit enfin. Je profitai de la notation des devoirs pour sortir précipitamment de la classe, avant que la prof de sciences ne s'en aperçoive. J'atteignis l'escalier, le descendis à toute vitesse, j'entendais les cris de Madame Faugère au loin:

« Jack! Jack! Où es-tu? Reviens! ».

Je me glissai dans un coin sombre du hall, elle passa en courant à côté de moi, mais ne me vit pas : quel soulagement! Je hissai ma tête hors de ma cachette; la voie était libre. Je pris mes jambes à mon cou et parvins dehors. Je franchis la grille du lycée ; j'étais enfin libre. Je pensais ne jamais sortir de cette salle de classe! Les minutes me semblaient si longues... J'avais finalement réussi à m'éclipser de la classe sans être pris, sans recevoir de sanctions. Je remontais la rue. Je ne savais pas trop quoi faire; ce lycée, c'est lui qui m'avait causé des problèmes, autant ne plus y aller! Tout se bousculais dans ma tête autant que je décidai de ne pas retourner où je vivais, de ne pas revoir mes proches. Et j'avais décidé de ne pas être retrouvé. Je parcourais la ville. Puis, j'eus faim. Il ne me manquait plus que ça. Je marchais, mais la faim me torturait, et j'avais froid. Je passai devant un café mais n'osai y entrer de peur de me faire chasser. La nuit tombait peu à peu et je ne trouvais pas où dormir. Soudain, au détour d'une allée, j'arrivai devant une maison dont la porte du garage était entrouverte. Je décidai d'y rentrer. Il faisait noir. Je tâtais devant moi. Je sentis quelque chose de dur; une roue de voiture, je me couchai en dessous de l'automobile dans l'espoir de passer une nuit à peu près correcte. Je réfléchis beaucoup cette nuit-là, j'étais tellement désespéré... J'avais tout quitté, ma famille, mes frères, mes sœurs, et ils allaient souffrir, c'était certain. Sous le coup de faim, je m'évanouis. Le lendemain, un bruit sourd me fit sursauter et me réveilla. Il faisait jour. Le bruit retentit de plus belle, je me retournai. Ah! Un chien! Un énorme chien! Je déteste les chiens! Il aboyait sans cesse, une porte s'ouvrit puis une voix de femme se fit entendre.

« Qu'y a-t-il Rex? Qu'estce qui te met dans cet état? »

Je frémissais.

« Qu'y a-t-il sous la voiture? »

Je vis une tête apparaître sous la carrosserie. C'en était fini de moi....

« Aaaaah! Oh mon Dieu! C'est horrible! Au secours! Paul viens vite! Aaah! Un rat! Il y a un rat sous notre voiture! »

J'étais fait...comme un rat.   

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