PROLOGUE

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On dit que l'homme n'est pas vraiment configuré pour communiquer à travers le langage et que même s'il est capable d'exprimer ce qu'il ressent, il préfère éviter. Je suis brisé de l'intérieur parce que je n'ai pas fait le choix de dépasser cela. J'ai préféré ne pas lui dire ce qu'elle devait entendre parce que j'ai jugé à ce moment-là que c'était insupportable, mais rien n'est plus insupportable que ce que je vis en ce moment.

Le cortex pariétal du cerveau de l'homme lui permet d'être mieux armé face à une agression. C'est faux. Je ne sais pas comment je tiens debout tellement elle me manque. La douleur est là, tellement écrasante, tellement oppressante qu'elle m'empêche de respirer. Et c'est seulement lorsqu'une de mes larmes percute la pierre que je comprends que je suis en train de pleurer. Mais j'aurais dû pleurer il y a bien longtemps, quand j'en avais encore l'occasion. J'aurais dû sangloter en lui révélant mon amour et crier ces paroles à en perdre haleine.

Le vent soulève les pivoines, répandant leur odeur. Cela m'est insoutenable. Je m'écroule lorsque je me souviens qu'elle adorait ces fleurs alors que moi je les déteste, parce que cet écart entre nous se creuse encore un peu plus. Aujourd'hui, alors que la mort nous sépare, cet écart ne peut pas être plus grand.

IncertitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant