Butterflies & Hurricanes (sous contrat d'édition )

Chapitre 1

D'un violent coup de volant, Lindsay braque à fond avant de freiner sèchement sur la bande d'arrêt d'urgence. Les freins crissent sous la brutalité de la manœuvre, et nous sommes assaillis de coups de klaxon rageurs.
— T'es complètement malade ! je m'écrie, sidéré par son comportement.

— Sors de cette voiture, crache-t-elle.

Je me retourne vers Lynn. Elle est rouge de colère, des larmes coulent sur ses joues.

— T'es pas sérieuse ?

Je dois ressembler à un poisson hors de l'eau. Je suis tellement ébahi que ma bouche reste grande ouverte ! Elle ne va pas, vraiment faire ça, si ?

— Sors !

— Mais, il pleut averse ! je m'exclame en tendant le bras vers le pare brise ou les essuie-glaces dansent joyeusement.

— Dégage, crie-t-elle cette fois, en me fusillant du regard.

Putain, cette fille est complètement folle.

— Et on est en plein milieu de l'autoroute !

— Dégage !

Je pousse un soupir, secoue la tête, détache ma ceinture et ouvre la portière.

— Faudrait sérieusement penser à te faire soigner !

Elle ne répond pas, mais je crois qu'elle est prête à m'étrangler. Ses mains sont crispées sur le volant, ses yeux ne sont plus que haine pure. Alors je sors précautionneusement et claque la porte derrière moi. Je n'ai même pas le temps de me réfugier dans une relative sécurité qu'elle redémarre ne faisant crisser ses pneus. Putain de malade. Je passe une main rageuse dans ma tignasse et gronde de frustration. Merde.

La pluie me fouette le visage, et moins de dix secondes plus tard, je suis trempé de la tête au pied. L'eau de mes cheveux dégouline sur mon front et j'essuie mon visage d'un geste aussi violent qu'inutile.

Fait chier !

Bon. Calmons-nous. La première chose à faire est de quitter cet endroit. Ni une ni deux, j'extirpe mon portable de ma poche et appelle à la rescousse.

— Salut, répond Lukas, d'une voix alanguie après trois sonneries.

Je n'ai absolument pas le temps d'échanger mes banalités, alors je me contente d'aller droit au but.

— J'ai un gros problème mec. J'ai besoin de toi tout de suite.

— T'es pas sérieux ? Je suis à poil là.

Comme si j'avais besoin des détails.

— Ouais, et moi je suis en plein milieu de l'autoroute, sous une pluie battante. Tu sais quelle est la durée de survie sur une autoroute ?je m'écrie, complètement énervé à présent. Alors, merde, enfile un futal et viens me récupérer bordel !

— J'arrive.

Et il raccroche avant même que j'aie pu lui donner plus d'informations. Au moins, il a saisi l'urgence de la situation c'est déjà ca.

Je me hâte de lui envoyer un message pour lui expliquer où je me trouve, et quinze longues minutes plus tard, je le vois ralentir pour se garer en warning sur le bas côté.

Je me dépêche de le rejoindre et une fois la portière refermée derrière moi, il s'insère d'un mouvement leste dans la circulation.

Je pousse un profond soupir de soulagement, mon corps se relâche. Je me laisse aller contre l'appuie-tête et ferme les yeux.