Game Over

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Il existe, et j'en étais à présent sur, des phrases qui peuvent plus que bouleverser un homme, sans pour autant l'anéantir.  Juste fêlé. 

C'était pourtant une journée qui aurait du être anodine, banale au possible, au pire ennuyante, j'aurais préférés qu'elle le soit, même si j'exècre profondément l'ennui. Aussi vicieux soit-il j'aurais fait de lui mon ami plutôt que de voir, subir, ça

J'avais l'impression d'être dans un mauvais jeu dramatique avec un scénario plus que prévisible, qui souvent finissait mal. Et j'avais vraiment pas envie que ça arrive, ni pour l'un ni pour l'autre, personnes en fait. Mais là, je n'avais pu que constater les ravages de la maladie sur un proche, un garçon qui était rapidement devenu un ami, un meilleur et ami et bien plus que ça. Un garçon pour qui mon cœur pouvait louper des battements sans pour autant en être douloureux, bien au contraire, un garçon pour qui je pouvais retenir mon souffle l'espace d'un instant qui pour moi durait une éternité. Un garçon pour qui je me perdais peu à peu, et pas seulement dans ses beaux yeux. 

Mais là, j'avais juste le sentiment d'être un foutu spectre, un fantôme, cloisonné derrière une belle baie vitrée, aux première loge pour voir celui que j'aime plus que je ne le devrais dépérir.

La vue qui s'exposait à moi avait été d'une infinie douceur teinté de douleur, on aurait dit un ange, simplement endormi, prêt à se réveiller s'il le fallait.  Paisiblement endormi, arborant les douloureuses teintes de la Mort. Jamais je n'avais vu peau plus pâle. 

Je m'imaginais déjà le pire, le voyant là, branché, noyé sous les fils. Proche de tout ces maudits et effrayants instruments qui si je ne savais la raison de leur présence me rappellerais ces scènes de tortures présentes dans les films et séries. Dont certains raffoles. 

Heureusement, pour nous, moi et Hazel, un certain Docteur D, incapable de nous appeler correctement, nous avais assurés que tout allait bien. Qu'après un peu de repos, tout irait mieux. 

Alors, très vite l'espoir avait refais surface, plus grand et plus fort, plus étincelant que jamais.

Durant ces quelques jours d'hospitalisation j'avais sympathisé avec la douce et aimable Hazel, qui s'était révélés très protectrice vis-à-vis de son frère, ce qui n'avais pas manqué de me faire sourire. J'avais pu en apprendre plus sur leurs passés, son passé. Et tout n'était pas rose. Bien au contraire. 

C'est comme ça que j'ai appris que sa sœur Bianca Di Angelo était atteinte de l'hépatite C, sous sa forme chronique et qu'elle avait succombé. Et ce même mal touchait son frère, mais sa maladie avait dérivé vers un cancer du foie et le frère et la sœur l'avait appris il y a peu, jusque là il n'y avais pas eu de signes apparents, c'était latent. 

Je ne pouvais en conclure qu'une chose, la vie était une garce, après avoir pointé le bout de son nez l'espoir était aussitôt brisé. 

Malgré tout, j'étais heureux, j'avais pu le voir. Et ce, même si c'était dans une chambre tout à fait impersonnel, pleines de machines et aseptisée. Nous avions échangés notre première conversation l'un en face de l'autre. Et, bordel, c'était tellement différent, tellement mieux.  L'avoir là, en face de moi. A ma portée.  Pouvoir le toucher, voir ses mimiques, qui pour la plupart étaient adorables, enfin à mes yeux elles l'étaient, mais peut-être n'étais-je pas le plus impartial pour convenir de ça, n'est-ce pas ?

Après sa sortie d'hôpital très souvent nous sortions ensembles, accompagné de Franck, le petit ami d'Hazel avec qui j'avais rapidement sympathisé, un vrai bisounours ce garçon, mais attention aux griffes ! Croyez-moi, je sais de quoi je parle quand il avait cru que je draguais Hazel. Ce qui était faux, enfin, pas totalement, disons que la personne draguer n'était pas la sœur. Car celui qui recevait mes attentions était uniquement et seulement Nico.  J'étais bien conscient d'avoir, probablement, un air niais et débile collé au visage mais peu m'importait. Seul Nico comptait, il y aurais pu avoir n'importe quoi autour que je ne l'aurais pas remarqué, toute ma concentration était dirigé vers cet être que je chérissais tant. 

The game of my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant