Chapitre 2 - Derek

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Je suis ébloui par une lumière trop vive. La présence de cet être maléfique s'est évanouie. J'ai réussi à lui échapper. La douleur commence à se réveiller. Je sens une main tenir la mienne. Ce n'est qu'une sensation fantôme. Il n'y a plus personne avec moi.

Je n'arrive pas à savoir où je me trouve. Mes yeux se promènent autour de moi à la recherche du moindre indice. Je me trouve dans une pièce aux dimensions assez larges. Les murs et le sol sont d'un blanc immaculé. Elle est totalement vide, mais ce n'est pas ce qui me frappe le plus. Je m'aperçois qu'il n'y a aucun moyen d'en sortir. Pas de fenêtre, ni de porte. Je commence même à me demander comment j'ai pu arriver ici.

Tu es pris au piège. Espérons que ta copine de tout à l'heure ne revienne pas à la charge.

Tout est calme, beaucoup trop calme. Je ne peux pas rester là à attendre que le temps passe. Je m'approche de l'un des murs et laisse ma main le parcourir. Je me trouve ridicule à tenter de trouver un quelconque passage secret. Je me dois cependant d'essayer.

Mon investigation se fait de courte durée. Un mal de tête me vrille le cerveau. Et l'espoir qu'il se dissipe s'envole en quelques secondes. J'ai même l'impression qu'il s'aggrave. Je pousse un gémissement et c'est à ce moment-là que mes jambes se décident à me laisser tomber. Je me retrouve à genoux, les paumes sur les cuisses. Les yeux fermés, je n'arrive plus à faire le moindre mouvement.

Je ressens de nouveau une main qui se pose sur la mienne. Je veux être capable de voir quelque chose. Mes paupières refusent de m'obéir. Je sens des doigts inconnus resserrer leur étreinte.

Je commence à ne plus pouvoir penser. Ma tête me fait si mal, que j'ai envie de la taper contre les murs. Mon corps s'étend de tout son long sur le sol, enfermant mon esprit à moitié conscient.

Incapable de déterminer le temps qui vient de s'écouler, je reste plongé dans le noir, les yeux clos. Mon abdomen me rappelle à l'ordre. Je souffre de plus en plus.

Je lutte pour entrouvrir les paupières et je remarque alors une silhouette à mes côtés. Mon cœur bondit dans ma poitrine.

- Derek... Je suis là...

Une voix familière me parvient. Je me sens enfin soulagé de ne plus entendre cette femme.

Le fait d'écouter Aaron me donne la motivation nécessaire pour m'éveiller totalement. Même si ma vue reste floue, mes yeux sont maintenant grands ouverts. Je distingue son visage et sa main tenir la mienne.

- A...aron...

Parler m'arrache la gorge. J'essaie de me redresser. La douleur me fait gémir.

- Ne force pas trop, Derek. Il faut que tu te reposes.

Il resserre son étreinte. Je commence à voir un peu plus nettement. Je réalise alors que je me trouve dans une chambre d'hôpital. Aaron est assis sur un fauteuil à côté de mon lit. Je le regarde et tente un sourire pour essayer de faire disparaître l'inquiétude qui fige ses traits. Du sang tache sa chemise blanche. Je ne dois pas beaucoup réfléchir pour savoir qu'il s'agit du mien.

- J'ai eu si peur... Ne me refais plus jamais cela !

Il plonge son regard dans le mien. Je ressens sa tristesse et sa colère.

- Désolé pour... ta... voiture...

Chaque mot qui sort de ma bouche est un véritable supplice. Mais, il faut que je lui parle. L'expression d'Aaron se durcit. Je commence à appréhender sa réaction.

- J'espère que tu plaisantes ! Si tu savais à quel point ma voiture n'a plus d'importance à mes yeux. Tu as frôlé la mort. Voilà la seule chose qui compte !

- Je n'aurais jamais dû... y aller...

- Je te rejoins là-dessus, Derek. Cela nous aurait évité une belle frayeur.

Il se penche et dépose un baiser contre ma main. Je veux lui répondre. Ma gorge est en feu. D'un signe de tête, je lui montre que je suis d'accord avec lui.

- Tu as perdu énormément de sang. Il faut que tu te reposes. Je vais faire le nécessaire pour que l'on puisse rentrer à New York dès que tu iras mieux.

Je tourne la tête et regarde le plafond. Je n'arrive pas à m'empêcher de me sentir coupable pour ce qui vient d'arriver.

Aaron laisse partir ma main et se lève. Du coin de l'œil, je vois qu'il s'approche de la porte qui mène au couloir.

- Je vais prévenir l'équipe soignante de ton réveil. Je reviens te voir le plus vite possible.

La douleur que je ressens s'intensifie. Je commence à me demander à quoi sert la perfusion qui est plantée dans mon bras.

Mes paupières se ferment toutes seules. Pour le moment, j'ai juste besoin de dormir. Il me tarde de quitter cet endroit. Je veux rentrer chez moi et oublier toute cette histoire.

Double Je - Derek (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant