Chapitre 1

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  La soirée s'annonçait bien, le ciel était dégagé et on pouvait très bien apercevoir la voie lactée et la pleine lune qui brillait. J'aimais cette sensation que procurait l'herbe glacée sous mes pieds. Rester là toute seule dans le jardin faisait partie de mes petits rituels quotidiens. Cela me permettait d'oublier pendant quelques instants le monde qui m'entourait. Je m'allongeai en fixant le ciel étoilé et m'évadai à travers mes pensées. La fraîcheur du soir parcourait le long de mon corps par le biais d'un frisson. Je me sentais si bien ! J'étais à présent la définition parfaite de ce qu'on appelait le « bien être », jusqu'à ce que...

- Ma puce ! C'est bientôt l'heure, viens t'installer, dit ma grand-mère.

- D'accord j'arrive !

Et oui il y avait toujours quelque chose pour gâcher mes bons moments. Si ce n'était pas mon père c'était ma mère, si ce n'était pas elle c'était le chien qui aboyait. Mais la ! C'était au tour de grand-mère. Je me levai donc, mettant fin à ma détente pour la rejoindre sur le balcon.

Ma grand-mère était une femme assez grande et mince. Elle avait un petit air stricte avec ses lunettes dorées. Et la froideur qu'elle avait adoptée depuis la disparition de grand-père, il y a de cela quelques années, se mélangeait bien à ce petit côté sévère. Néanmoins elle prenait toujours bien soin de moi quand mes parents étaient en voyage d'affaire. Malgré ce sentiment de réserve qu'elle dégageait, elle avait quand même gardé un peu de sa générosité. Elle me préparait toujours de bons plats à manger.

Je m'installai à table et découvris un magnifique gâteau qui émanait une bonne odeur de chocolat. Il allait bientôt être minuit et elle a donc allumé la bougie. Je n'en avais encore jamais vu comme celle-ci, elle était toute longue et devenait de plus en plus fine à son bout.

- Tu vas avoir 13 ans dans quelque minutes et 13 est comme tu le sais un chiffre sacré, alors avant que tu souffles, j'aimerai te donner un petit cadeau, m'annonça-t-elle.

Elle avait l'air très heureuse et cela me faisait vraiment plaisir de la voir comme ça. Elle prenait son sac, qui ressemblait à un vieux baluchon, et en sortit un très petit coffret qu'elle mit devant moi. Il était en bois. Je voulus l'ouvrir mais il n'avait pas d'ouverture, même en y mettant un peu de force cela m'était impossible. Grand-mère m'observait d'un regard moqueur.

- Je n'arrive pas à l'ouvrir, dis-je en la regardant sourire.

- Il suffit de cogner trois fois sur le haut, me répondit-elle.

- Quuuoi ? lançais-je d'un air incompréhensif et ne trouvant pas ça très logique.

- Tu m'as bien entendue. Alors fais le ! m'assura-t-elle.

Bien sûr ! C'était évident non, il fallait cogner trois fois sur une boite pour que celle-ci s'ouvre. Je me mis donc à cogner trois fois, comme elle me l'avait dit, sur le dessus du coffret. Et bien entendu il resta fermé. Je levai mes yeux vers grand-mère ne comprenant pas pourquoi elle m'avait dit de faire un truc pareil.

CLIC ! CLAC ! CLIC !

Le coffret venait de s'ouvrir ! Je fus vraiment surprise. Je ne savais pas qui avait bien pu inventer un truc pareil, mais je trouvais cela vraiment original comme concept. Je l'ouvris donc, et y découvris une pièce en argent sur laquelle était gravée un trèfle d'un côté et un animal cornu de l'autre. Il y avait aussi plein de petites écritures qui entouraient les deux symboles de cette pièce, mais il m'était impossible de déchiffrer la langue dans laquelle elles étaient écrites.

- Qu'est-ce que c'est ? demandais-je.

- C'est une relique très ancienne qui, selon une légende, proviendrait d'un monde différent. On dit que, si à son treizième anniversaire, un enfant au cœur pure lit les mots qui y sont inscrits, à minuit, un vœu lui sera accordé et il sera voué à réaliser de grandes choses. Alors mon enfant, lis les écritures de la pièce, ensuite fais un vœu, et souffle sur la bougie. Mais fais bien attention au vœu que tu feras car il n'y en a qu'un seul et unique possible.

Elle avait l'air très sérieuse, comme si elle croyait à tout ce qu'elle me racontait. Ma grand-mère avait toujours été quelqu'un de superstitieux et spirituel. Ce qui n'était pas tellement mon cas ni celui de mes parents d'ailleurs, mais je l'écoutais très attentivement car cela m'intriguait tout de même. Et puis après tout ! Même si ce n'était qu'une légende et que cela me paraissait un peu ridicule, je me disais autant que je le fasse si cela pouvait lui faire plaisir. 

SABBATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant