Mai

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Ah, mai! Quel beau mois quand même, non? Les bourgeons aux feuilles des arbres, le soleil qui sort de sa cachette, et les hommes qui semblent plus beaux que jamais. Je ne sais pas pourquoi au printemps, les hommes ont toujours l'air encore plus beaux que le reste de l'année! Et lorsque je passe à côté d'eux, ils sentent tellllllement bon!

Pour ce mois-ci, j'ai renoncé aux rencontres en ligne, mais aussi aux rencontres du genre « blind date ».

— Tu vas rencontrer comment, alors?

Bonne question, Carl!

— JE SAIIIIS!!!! Ce soir, on va au bar! De toute façon, Félix a sa soirée de gars et je n'aurais rien à faire!

— Mais Anna! Je n'aime pas les bars! Tu le sais bien! j'ai riposté.

— Pas le choix! Tu viens avec nous! Et je vais inviter d'autres copines aussi! Ça va t'aider de socialiser avec des gars!

Ouais... tous des trous du cul qui vont seulement vouloir coucher avec moi.

Bref, voilà pourquoi je me retrouve ce soir dans un bar-discothèque bondé avec la musique tellement forte que je m'entends à peine penser!

Bon, c'est faux. Mes pensées sont beaucoup trop présentes pour disparaître au son de la musique.

Ça fait déjà une demi-heure qu'on est là et Anna est presque déjà à moitié morte. Elle boit beaucoup trop, parfois. Elle dit que c'est bon pour le cœur. Qu'il y a une statistique qui dit que les gens qui vivent le plus longtemps ont tendance à prendre au moins un verre d'alcool tous les jours!...

Je risque de ne pas vivre longtemps. Parce que franchement, l'alcool et moi, ça fait deux.

Je me suis habillée avec un legging noir et un top de la même couleur. Le noir aminci. C'est connu, non? Et puis, je devais absolument cacher mes jambes! Les piqûres de moustiques du mois dernier sont encore ancrées sur ma peau. C'est. Affreux.

Je sursaute quand Anna se met à rire comme une folle à une blague d'une de ses copines. Je n'écoute pas vraiment ce qu'elles disent. En fait, je me sens toujours un peu de trop dans un groupe. Alors bon... je reste en retrait.

Normalement, je parlerais avec Carl... mais son petit ami et lui on disparut il y a environ dix minutes, me laissant seule à mon triste sort.

Mais je dois sourire, non? Parce qu'au moins, je suis en vie!

Pfft! Quel encouragement médiocre!

Je regarde le comptoir en tapant les doigts au rythme de la musique. Et là, il y a une odeur qui me monte au nez. On dirait...

— Heyyyyy, beauté!

Beurk! Vous savez, quand un gars put tellement qu'on le sent avant de l'entendre arriver? C'est ce qui arrive présentement.

Lui, il ne sait pas qu'on est au printemps, c'est sûr!

Je fais comme si je ne l'avais pas entendue et continue à regarder le comptoir. Avec un peu de chance, il va partir.

Non... je n'ai pas cette chance. Il vient s'asseoir à côté de moi. Oh! Non! Je vais mourir!

Je jette un coup d'œil à mon amie pour voir si elle va me venir en aide... mais non. Elle a les joues toutes rouges et semble avoir une discussion passionnante avec son amie. C'est comme si je n'existais plus pour elle.

Pas de chance.

Je sens de gros doigts taper sur mon épaule et j'essaie d'inspirer un peu le parfum d'Anna avant de me retourner.

Annie et ses rencontres merdiquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant