Ch 5

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Point de vue de Lauren.


Je me posai à table en bâillant, cette journée avait été longue et ennuyante au possible, j'avais commencé les cours à 8h, et j'avais terminé à 18h, puis j'avais eu entraînement de foot jusqu'à 20h et me voilà enfin à table, douchée, et épuisée. Tout le monde était déjà installé puisque j'étais visiblement la dernière, sans compter Camila qui loupait de plus en plus de repas, même au lycée, elle n'allait plus à la pizzéria ni au self, elle laissait ses amis pour aller je ne sais où, et je la retrouvai à la première heure de cours de l'après midi.

Je n'en avais pas parlé à mama et papa pour ne pas qu'ils s'inquiètent inutilement, mais j'avais seulement fait part de mes inquiétudes concernant ma sœur à Ally, qui avait su calmer mes peurs sur le moment, mais seulement ce jour-là car dès le lendemain, je me retrouvai à me ronger les ongles de peur qu'il lui arrive quelque chose en ne la voyant ni au self, ni à la pizzéria, ni avec ses amis comme à peu près tout les midis en fin de compte. Je n'osai pas lui en parler à elle non plus, j'avais peur qu'elle me prenne pour quelqu'un de surprotecteur, de parano, ou des je ne sais quoi, mais j'avais pas envie qu'elle me fuit comme en ce moment, même si je n'étais pas de la seule à qui elle s'éloigne comme ça.

Elle est comme détachée du monde réel, mais cela 25h par jour, pourtant il n'y a rien eu de spécial pour qu'elle soit comme ça (du moins, à ma connaissance), et même la veille, elle respirait de joie à chaque seconde. Elle est peut-être bipolaire ma foi.

-Lauren ? Tu peux aller chercher Camila s'il te plaît, dit lui que c'est l'heure de manger et que Luigi a fait sa pizza préférée.

J'hochai la tête avant de me lever lacement et paresseusement, traînant des pieds jusqu'à la chambre de ma petite sœur. Une fois devant celle-ci, ma main s'abattit lentement contre la porte en bois et j'attendis la réponse positive ou non de Camila. Un faible «entrez» résonna jusqu'à mes oreilles, et j'entrai à pas de loup dans la chambre plongée dans le noir dû aux volets inhabituellement fermés et aux lampes éteintes. La lumière qui venait du couloir éclairait assez la chambre pour que je puisse voir Camila, allongée en étoile sur son lit, regardant son plafond fixement. La fatigue se lisait facilement sur son beau visage bizarrement plus pâle que d'habitude, elle avait l'air au bout de sa vie. Je titubai jusqu'à son lit et jetai à côté d'elle, sur son bras que je pris soin de ne pas trop écraser tout de même. Je ne savais même pas si elle avait remarqué que j'étais là, allongée à côté d'elle puisqu'elle avait l'air totalement ailleurs.

-Qu'est-ce qu'il se passe Camzi..

Je soufflai par son manque de réponse et apportai ma main à sa joue, ce qui eu pour effet de faire tourner son beau visage vers moi, comme si je l'avais réveillée de sa transe. Un petit sourire triste naquit sur ses fines lèvres, j'avais maintenant peur de savoir les raisons de sa tristesse, j'avais peur qu'elle me dise que quelqu'un lui avait fait du mal, j'avais peur qu'elle me dise qu'elle avait fait une connerie monumentale. J'abaissai ma main à sa hanche et la tirai contre moi, passant mon autre main derrière sa nuque pour caler sa tête dans mon cou. La seule chose que je voulais à ce moment même était de la réconforter, quitte à y passer des jours ou des mois. La voir dans cet état ne me rendait pas heureuse non plus, j'avais finalement fini par m'accrocher à cette fille qui n'était rien d'autre que ma sœur, et malgré que ma raison m'hurlait de m'éloigner de la petite cubaine qui était dans mes bras, mon cœur et les sensations que je ressentais ne me demandait qu'à se reproduire à l'intérieur de moi.

Sisters ➡ Camren (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant