Ceci est un long chapitre. Bonne lecture! Et j'attends vos commentaires!
Greyson
Nous sommes mercredi. Je suis entrain de plancher sur plusieurs croquis avec Doherty dans la salle de création. Que j'aime cette sensation. Le bruit de la mine sur le papier, gommer, redessiner, créer, voir encore et toujours plus loin, se dépasser. Quand je me mets à dessiner, je rentre dans ma bulle, mon propre univers, tout y est coordonné, je ne doute pas de mes décisions, de mes instincts. Quand j'étais petit, c'était la seule chose qui me rendait vraiment heureux même si bien évidemment, je ne le montrais pas. Mais mes parents ont très vite compris que j'avais trouvé ma passion. J'étais un architecte né. A onze ans, mes meilleurs amis étaient les crayons et les carnets à dessin. A seize, les planches à dessiner ont trouvé leur place dans ma chambre. C'est à cet âge que j'ai rencontré Tara Woods. Elle venait d'emménager avec ses parents dans notre quartier, la maison juste à côté de la nôtre. Je l'ai croisée alors que je rentrais d'un cours d'art passionnant.J'avais été si exalté et pris d'inspiration que je n'avais même pas pris la peine de changer mes vêtements pleins de peinture avant de rentrer chez moi. Alors que je m'apprêtais à prendre la direction de l'entrée, les yeux collés sur mon grand carnet à dessin sur lequel je m'acharnais, je rentrai dans quelque chose de moelleux et de doux. La chose fit un drôle de couinement en se retrouvant au sol. Je levai alors mes yeux sur cette petite rousse aux yeux bleus. Elle avait des traits fins et gracieux, une petite bouche rose et un petit nez qu'elle frottait. Sûrement le choc. Je déposai mon carnet près de la guérite et l'aidai à se relever. Dès que son regard croisa le mien elle se figea, et sembla en plein bug, comme paralysée. Je poussai un soupir d'exaspération. J'étais habitué à ces regards abasourdis et langoureux que les filles me lançaient dans mon quartier et au lycée. J'en avais plus que marre. Dès qu'elles me voyaient elles se mettaient à bagayer et à cligner des yeux comme des poissons rouges. Un peu comme cette fille en face de moi. J'avoue que je n'étais pas trop moche dans mon genre. Mes cheveux mi-longs jamais coiffés qui me donnaient un air de mauvais garçon, ma musculature assez impressionnante vu toutes les heures de boxe et de krav que je m'accordais - faut dire que j'adorais donner des coups, ça me détendait - ma taille plutôt élancée, mon visage quasiment toujours nerveux et ces putains d'yeux mystiques que je sortais de je sais pas où, oui je dois avouer que je ne leur laissais aucune chance comme ma mère me disait souvent en se moquant de mes petites voisines qui bavaient quand je faisais mon jogging matinal. J'avais tout un fan club, et apparemment cette fille allait vite rejoindre le club. Je soupirai encore d'agacement mais restai poli.
- Est-ce que tout va bien? Je demandai déjà ennuyé de ce qui allait être un monologue je pense.
- Je.. Je... Tu..
Qu'est ce que je disais? Je levai les yeux au ciel et dis machinalement
- Contente-toi de hocher la tête pour dire oui et de la secouer pour dire non d'accord ?
Elle hocha la tête.
- Bien. Est ce que tu t'es fait mal? Je continuai sans un sourire.
Elle secoua la tête, toujours aussi obnubilée. Son regard détaillait chaque partie de mon corps. Lorsqu'elle remonta à mes yeux, je levai un sourcil interrogateur.
- Tu aimes ce que tu vois? Je demandai moqueur
Encore une, me dis-je. Pas que les filles ne m'intéressaient pas. C'est juste qu'elles étaient loin loin loin d'être ma priorité. Bien après le dessin, la boxe, la moto, l'école, la musique, très loin en fait.
Elle rougit violemment et écarquilla les yeux.
- Non! Enfin je veux dire oui! Non je voulais dire-
- Respire c'est bon. Je fronçai les sourcils devant tant de timidité. On aurait dit qu'elle avait peur de moi. Après avoir mis son visage dans ses mains elle respira profondément et me surprit en disant.
- Ça t'arrive parfois de pas te moquer des gens que tu intimides?
- Euh je crois, enfin..
Là c'est moi qui ne trouvai plus mes mots, ce qui lui tira un sourire.
Je grognai de frustration face à mon manque de réparti. Ce qui l'amusa de plus belle, elle se détendit un peu d'ailleurs.
- Je m'appelle Tara, je suis ta nouvelle voisine. Tu dois être Greyson je crois. Ta mère nous a déjà présenté à ta sœur et ton frère. Me dit-elle alors que nous échangions une poignée de main rapide vu la vitesse avec laquelle elle reprit la sienne.
- Oui c'est moi. Enchanté. Je suppose qu'on ira dans le même lycée c'est ça ?
Soudain mes parents surgirent de la maison voisine avec deux adultes que je ne connaissais pas. Ses parents sans doute.
- Oui vous irez dans la même classe en fait. D'ailleurs Greyson je compte sur toi pour veiller sur Tara au lycée. Dit ma mère avec sa bienveillance habituelle.
Je hochai la tête et me tournai vers la jeune fille. Celle-ci était de nouveau couleur pivoine et regardait ses pieds. Je vais quand même pas supporter ça tous les jours bon sang. Mais j'étais obligé. Je ne désobéissais jamais à mes parents. Oui jamais. D'ailleurs Kenny passait son temps à me traiter de faillot. Mais il fallait que cette fille s'endurcisse. J'avais horreur de la timidité.
- Bon Tara c'est ça? Je demandai déjà ennuyé.
Elle se contenta de hocher doucement la tête, ce qui me fit lever les yeux au ciel.
- Tu vas devoir apprendre à me regarder au moins quand je te parle sinon on y arrivera jamais. Je vais te passer mes fiches de cours pour que tu ne sois pas trop larguée. D'accord ?
Nouveau hochement de tête. Je soupirai et commençai à marcher en direction de la porte après avoir ramassé mon carnet. Arrivé devant la porte je me retournai pour lui demander si elle avait ses affaires de cours de son ancienne école mais elle était restée à la même place et me regardait toujours avec ces mêmes yeux fascinés. Putain cette année allait être longue.
- Tu viens ou tu attends une invitation ? Je grognai.
- Oui oui!
Elle accourut jusqu'à moi et me suivit à l'intérieur. D'ailleurs elle me suivit partout ce jour là, même à la boxe.
Et elle ne me quitta plus jamais....
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À travers ses yeux
RomanceUn grande femme a dit un jour : "La vie ce n'est pas de survivre à la tempête, mais de savoir danser sous la pluie". Annaëlle Bennassi, jeune médecin de 26 ans, vit une vie bien remplie entre son travail, sa famille et ses amis. Elle a tout ce dont...