Jouons.

90 4 0
                                    


-Monsieur Malefoy, mademoiselle Greengrass m'a chargée de vous rappeler que vous déjeunez ensemble, aujourd'hui. Elle a dit, je cite, "Il a intérêt à ne pas se défiler cette fois encore car cela fait tellement longtemps que nous n'avons pas eu de déjeuner en tête à tête et pour..."
-Pour ?
-À vrai dire, j'ai décroché à partir du moment où elle s'est mise à parler de planter des magnolias.

Draco laissa échapper un rire que sa secrétaire sembla entendre à travers l'interphone, puisqu'elle le rejoignit quelques secondes plus tard, un sourire aux lèvres, le regard provocateur.

-Edgecombe a fini le dossier que vous lui aviez confié, il a demandé à prendre sa matinée car sa femme avait accouché et je n'y ai vu aucun inconvénient. Branstone et Cauldwell sont sur le terrain pour négocier avec l'avocat des Spencer, et Ackerley et Baddock forment les stagiaires au premier étage. Nous sommes seuls...
-Ce ne serait pas très professionnel.

Sans se départir de son sourire, elle vint s'asseoir sur le rebord de son bureau, croisant lascivement les jambes alors que Draco se félicitait d'avoir choisi une secrétaire avec un tel penchant pour les mini-jupes. Sa main vint se balader sur la jambe nue de la brune, remontant le long de sa cuisse avec envie.
La jeune femme se pencha alors vers lui, murmurant à son oreille.

-Comment pourrais-je vous convaincre..?
-Me dire que vous ne portez pas de culotte ?
-Voyons trésor, tu sais que je n'en porte jamais.

Le blond ricana et laissa ses doigts glisser sous sa jupe, ses lèvres s'emparant rapidement de celles de sa trop charmante secrétaire alors qu'il l'attirait contre lui. Sa langue se mit à jouer avec la sienne alors qu'il la faisait s'asseoir sur ses jambes, ses mains se glissant sous les vêtements de la belle brune.
Plus tard, il appellerait Astoria pour la prévenir qu'il ne serait pas là pour le déjeuner.
Plus tard.

°•°●°•°●°•°●°•°●°•°

-Mon canard ?
Draco avait déjà envie de raccrocher.

Bordel ce qu'il détestait ces surnoms dégoulinants de mièvrerie. Il avait envie de vomir rien qu'en entendant un, et il avait l'impression qu'Astoria redoublait d'efforts pour en trouver de plus ridicules à chaque fois. Il prit pourtant sur lui et répondit un "Ouais" difforme dont la jeune femme sembla se contenter puisqu'elle revint aussitôt à la charge - au grand damn du blond.

-Tu me manques trop, Dray ! On ne se voit même plus, c'est affreux.
-On s'est vus il y a...

Il s'arrêta en plein milieu de sa phrase, faisant rapidement le calcul dans sa tête. Cinq jours. Oh merde. Pour une fois, Astoria avait raison. Depuis leur sortie au Chemin de Traverse - et son acquisition de Folies Meurtrières - , ils ne s'étaient quasiment pas vus, mais être loin de sa fiancée - il grimaça à ce mot - avait été tellement agréable qu'il n'avait pas pensé à s'en plaindre. Il aurait même fait durer ça encore plus longtemps, si possible.

-Désolé, Astoria, on a cette affaire avec les asiatiques qu'on est en train de perdre et ça me prend tout mon temps.

Parler de travail était toujours le meilleur moyen de désintéresser totalement Astoria, aussi se servait-il de cette excuse dès qu'il le pouvait.

-Oui, oui, très bien...

Il pouvait sentir la confusion d'Astoria à sa voix. Sûrement se demandait-elle ce que les asiatiques - qu'elle dépeignait toujours comme des êtres au visage peinturluré de blanc et aux kimonos en soie - venaient faire dans une telle entreprise. Il ricana devant l'idiotie de la femme qu'il était censé épouser.

-Mon lapin ?
-Hmm ?

Il grinça des dents.

-Tu es au courant de la soirée que donnent les Bradeston..?

Hasard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant