/ Chapitre 1 / Violence et affection

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/Léo/

Parfois, j'aimerais appuyer sur pause. Que tout autour de moi s'arrête de tourner et que je puisse m'assoir quelques minutes pour réfléchir. Voilà, à quoi j'ai pensé, juste avant que la pierre ne me frappe.

J'ai tellement mal que la douleur m'a fait tomber au sol. J'ai du sang qui glisse sur ma joue, beaucoup de sang : j'espère que mon œil n'est pas touché. La peur me ronge ; mes sens sont moins efficaces.

Je vois flous, je n'entends plus précisément ce qui se passe autours, comme si mon corps censurait les insultes qu'ils sont en train de cracher. Pourtant, la première prononcée me reste toujours dans la tête : « Sale Pédé, mange des pierres ! »

Notre échange n'avait même pas duré plus de 30 secondes, avant qu'ils veuillent me faire du mal. Pourtant, je n'ai rien fait pour mériter un tel sort...J'ai envie de dormir, de pleurer même.

Je sens un nouveau coup de pieds dans mon ventre, un coup à la tête, je ne vais pas me défendre : je ne sais pas le faire. Puis j'entends sa voix au loin, et mes sens se remettent à vif, je me sens mieux.

/Eden/

Je suis dégouté ; Ils l'ont eu ces connards. Je lui ai bien dit de ne pas se faire remarquer, mais Léo ne m'as même pas écouté. Ces 3 mecs l'avaient regardé bizarrement, la dernière fois qu'on était passé devant sur le chemin des cours.

Ce matin, j'avais quelque chose à faire, je n'ai pas pu l'accompagner et Bim, ça lui tombe dessus. Je l'ai tout de suite deviné, je devais l'attendre au portail, et après deux minutes je suis allé le chercher. Léo n'a jamais de retard.

Là, j'arrive enfin devant la fontaine où ces enflures zonaient la dernière fois, et c'est exactement comment je l'imaginais. Léo au sol, replié sur lui-même et ses salauds qui le frappent en crachant des trucs homophobes.

C'est plus fort que moi : je vais exploser.

« Hey, bandes de merdeux ! Vous faites quoi ? »

Ils lèvent la tête en même temps, s'éloignent un peu de Léo et se figent. Je ne marche plus, je cours. Ils piquent tous les trois peurs, mais ne sont pas assez rapides ; J'en attrape deux par le col et hurle au troisième :

« Tu bouges, je te casse les deux jambes et je te pisse dessus, compris ? »

Il n'essaie même pas de s'enfuir et me fixe, tremblant. Je prends la voix la plus douce possible :

« Léo, dis-moi ce qu'ils t'ont fait. »

Silence. J'ai peur qu'il soit mal en point. Je m'apprête à le rappeler avant qu'il ne réponde enfin :

« Pas grand-chose...Ne leurs fait pas de mal... »

En même temps, sa voix faible me fait frissonner d'inquiétude, mais elle m'emplit aussi de colère ; il ne change pas, je vois bien que ces connards ont été violents avec lui, et pourtant, il ne veut rien en contrepartie...

Je secoue le mec dans ma main droite :

« Vous lui avez fait quoi ? »

Mon regard le décide tout de suite :

« Mon pote là, a trouvé cool de lui lancer un caillou dans le visage. J'ai rien fait moi, juré ! »

« Menteur ! Salaud, tu lui as mis un coup de pied dans le ventre quand il était au sol, tu as dit que ça serait drôle. » Cracha un autre.

Je soupire et essaie de reprendre mon calme, sinon je sens que je vais vraiment en buter un :

« Vos gueules,j'en ai rien à foutre moi, de qui a fait quoi. J'aimerais juste que vous ayezune leçon. Vous allez voir, vous aurez autant mal que lui, et peut être mêmeplus mal. »

Le briseur de couplesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant