Préface

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Je me souviens d'un jour de printemps où il pleuvait fort. Normalement, il doit faire beau et chaud à cette époque de l'année, on est tout près du solstice d'été tout de même. J'allais faire un tour de la prison, comme chaque semaine, je rencontrais un prisonnier pour qu'il se confesse de ses actes. Avant de rentrer dans la prison, le gardien m'annonce que le détenu m'attend, je le remercie avant de passer mon chemin.

Comme à mon habitude, j'angoisse devant la porte, ne sachant pas à quoi m'attendre, je me prépare toujours au pire, m'imaginant des scénarios tous plus horribles les uns que les autres. Il faut avoir une foi incontestable en Dieu pour faire ce que je fais actuellement. et ce n'est pas toujours une partie de plaisir, bon nombre de fois je me suis fais agresser par des hommes qui ne réclamaient que de la pitié et un pardon.  Un second gardien m'ouvrit la porte de la cellule. A peine avais-je posé le pied dans la salle que je ressentis une grande vague de détresse et de tristesse. Il fait sombre, la pièce est humide, on entendait le vent souffler et la pluie cogner sur la seule et unique petite fenêtre de la pièce. Il était dans le noir, allongé sur une planche comme tous ceux avant lui, ne sachant pas quoi faire. Je me rapprochais de cet homme et entendis la porte claquer puis se verrouiller. Au départ, il n'était qu'une ombre parmi les ombres, mais plus j'avançais vers lui mieux j'arrivais à le distinguer. Il était grand, mince, brun avec une barbe de plusieurs jours et des yeux bleus qui auraient charmé plus d'une jeune femme. Ses traits tirés et ses yeux bouffis me prouvaient qu'il avait sûrement pleuré des heures durant et c'est lorsque nos regards se croisèrent que je ressentis la haine qu'il éprouvait pour quelque chose ou quelqu'un. Un moment dans sa vie, il avait ressenti de la violence mais maintenant elle devait être enfouie quelque part en lui. Il fallait que je sache pourquoi il avait été violent car cela était un péché. Comme je gardais un silence respectueux et le regardais avec pitié, il m'invita à m'assoir sur la planche qui lui servait de lit et se mit à me raconter son histoire.


Plus dure sera la chuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant