Chapitre 4

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- Humm... Qu'est ce que tu fais là?
J'essaie de prendre un ton autoritaire, mais ma voix ressemble plutôt à un couinement. Les mains crispées sur l'éponge moelleuse de ma serviette, je baisse sans cesse les yeux pour m'assurer qu'elle couvre bien ma nudité.
Le garçon me regarde en ricanant, sans rien dire. Je répète ma question, en essayant d'être plus polie cette fois.
- Tu m'as entendue? Qu'est ce que tu fais la?
- Je te signale que c'est aussi ma chambre.
Puis il se tourne vers le petit écran plat sur sa commode. Je me mords les lèvres en essayant de garder mes commentaires pour moi. Il n'a même pas remarqué que je ne porte qu'une serviette de bain. A moins qu'il s'en fiche...
- D'accord. Heu, tu pourrais sortir, tu vois, Heu... Pour que je puisse m'habiller?
- Arrête de te la raconter, c'est pas comme si j'avais envie de te regarder, dit-il d'un ton méprisant en se retournant, les mains sur le visage.

Il a un accent anglais prononcé que je n'avais pas remarqué auparavant. Il faut dire que ce sont les premiers mots que m'adresse ce grossier personnage. Ne trouvant pas de réponse à sa remarque désobligeante, je me dirige vers ma commode en soupirant. Si ça ce trouve, il est gai, et c'est ce qu'il a voulu dire par:" c'est pas comme si j'avais envi de te regarder". C'est ça ou alors il ne me trouve pas attirante. J'enfile précipitamment mon soutien-gorge et ma culotte, puis un tee-shirt tout blanc et un short kaki.
- T'as pas bientôt fini? demande-t-il, ce qui me fait sortir de mes gonds.
- Tu ne peux pas être encore plus désagréable? Qu'est ce que je t'ai fait? C'est quoi ton problème?

Je hurle beaucoup plus fort que je ne l'aurais voulu, mais en voyant la surprise sur son visage, je devine que mes paroles ont atteint leur but.

Pendant un moment, il me dévisage silencieusement, puis, alors que je m'attendais à des excuses... Éclate de rire. D'un rire profond qui serait presque sympa s'il ne se voulait pas désobligeant. Comme il continue de rire, des fossettes apparaissent sur ses joues et je me sens complètement idiote, ne sachant pas trop quoi dire ni quoi faire. D'une façon générale, j'évite les conflits, et ce type est la dernière personne avec qui j'ai envie de me bagarrer.

On frappe à la porte, Isaak cris de sa voix rauque: C'est ouvert!

Thomas entre donc. Les deux garçons commencent à parler avec intérêt d'une fête ayant lieux ce soir. Remarquant que je les écoute, l'ami de mon colocataire me dit:

- Et tris, tu devrais venir avec nous!

C'est à mon tour de rire à la proposition de Thomas.
- Les fêtes, c'est pas trop mon truc. En plus, je veux aller acheter certaines choses pour mettre sur mon bureau et sur mon mur.

Je regarde Isaak, qui, bien entendu, fait comme si nous n'étions pas dans la chambre avec lui.

- Allez... C'est juste une fête! T'es à l'internat maintenant, une petite fête de temps en temps ce n'est pas dramatique. Et au fait, comment vas tu aller au super-marché? Je croyais que tu n'avais pas de voiture?

- J'ai l'intention de prendre le bus. De toute façon, qu'est ce que j'irais faire à ce party, je ne connais personne.

Isaak commence à rire, ce qui montre bien qu'il ne nous prête attention que pour se moquer de moi.

- J'ai prévu passer la soirée à lire et parler avec Nora sur Skype.

- Tu ne vas pas prendre le bus un samedi! C'est bondé de monde. Isaak peux te déposer en rentrant chez lui... Hein Isaak? Et puis tu seras avec moi à la fête. Allez viens... S'il te plaît.

Il joint les mains en un geste mélodramatique. Est ce que je peux lui faire confiance? Je ne le connais que depuis hier... Thomas, d'après le peu que j'ai vu de lui, a l'air gentil. Mais une fête?

- Je ne sais pas... Et non, je ne veux pas que Isaak me conduise au supermarché.
Ce dernier roule sur le lit et me lance un regard amusé.

- Ho non! Moi qui me faisais une joie de sortir avec toi, réplique t'il d'un ton si sarcastique que j'ai envie de lui lancer un livre à la tête, et il ajoute:

- Voyons Tom, tu sais bien que cette fille ne se pointera jamais à une fête.

Il a vraiment un accent pas possible. Ma curiosité naturelle, qui est assez insatiable  je dois l'admettre, me pousse à lui demander d'où il vient. Et mon esprit de contradiction me pousse a lui donner tort. Je souris aussi gentiment que je peux:
- En fait, si, je vais venir. Ça peux être marrant après tout.

Isaak hoche la tête incrédule. Thomas déclare:
- Yess! Ouais, on vas bien se marrer!
Quant à moi, je prie pour qu'il est raison.

L'internat...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant