Chapitre 1 - Renaissance

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La pluie tombait à grosses goutes sur la vitre de la chambre d'hôpital où était installé Paul, c'était une chambre double mais il le lit adjacent au sien était vide. Il ouvrait les yeux pour découvrir qu'il n'était pas chez lui. D'un coup d'oeil rapide, il balaya la salle du regard remarquant par la même occasion la teinte beige des murs, les cadres photos représentant des animaux de compagnie et les ballons "Bon rétablissement" avant de soupirer :

-Ah... L'hôpital...

Soudain, la porte qui donnait sur sa chambre s'entrouvrit et Paul reconnu un son particulièrement familier, le bruit d'une console de jeu PSVITA qui se faisait laminer par des coups brutaux. Il dit le sourire au lèvres :

"-Hugo ? T'es encore en train de jouer à Mortal Kombat ?"

Hugo, tout surprit, laissa sa console et s'avança rapidement vers Paul pour lui crier :

"-P*TAIN J'Y CROIS PAS ! T'ES TROP FORT! Paul le Grand se relève d'entre les morts !!
-On peut dire que tes rimes moisies n'étaient pas forcément la cause de mon retour, d'un air ironique
-Haha ! Tu vois pas d'inconvenant à ce que je t'appelle Lazare* désormais ? Car avec la tête que tu fais, on dirait vraiment que tu es zombifié.
-Regarde, dit-il en montrant sa main gauche bandée, j'ai perdu beaucoup de sang. Je ne serais pas humain si j'étais pas pâle. D'ailleurs, comment as-tu su que j'étais ici ?"

Hugo pris un moment avant de répondre, puis balbutia :

-"Bah...Enfaite...si tu veux la vérité...
-Quoi ? Qu'est-ce-qu'il y a ?, répondit Paul bien intrigué
-Bah enfaite quand tu es entré ici, ta mère m'a appelé. Elle et les médecins pensent que tu as fait une tentative de suicide , chuchota-t-il effrayé
-Quoi ma mère pense ça ? Mais où est-elle maintenant ? Je dois lui dire que ce n'est pas vrai ! Et l'ont-il dit à d'autres personne que toi ? répondit Paul, ayant repris du poil de la bête
-Non...Enfin je sais pas... Mais tu vois, comme je suis ton meilleur ami je pense que je suis là seul personne à avoir été mis au courant. Et si non, ta mère est rentré chez vous pour se laver et mettre des habits propre sur ordre du médecin. Je l'ai vu ce matin en venant, elle est resté toute la nuit avec toi surement dans l'espoir que tu te réveilles. La pauvre, elle avait encore ses vêtement tachés de sang. Elle tient beaucoup à toi"

Paul commençait à douter de lui même, il avait besoin de temps pour réfléchir. Il ne savait pas si l'acte qu'il avait commis pouvait être apparenté à une tentative de suicide. C'est sûr qu'au moment même, il avait envie d'en finir... Mais il n'aurait jamais pu infliger ça à sa mère, la personne qui comptait le plus à ses yeux et qui de plus, n'aurait pas supporté la mort de son marie puis de son fils, 2 années consécutives et surtout pas un double suicide !

En effet, le père de Paul s'était suicidé accidentellement par overdose de médicaments. Mais Paul n'avait guère de sentiments pour son paternel. C'était un homme alcoolique et coléreux, il bâtait sa femme et son fils pour un tout ou pour un rien, et même dans sa famille la rumeur courait que c'était un homme violent mais personne n'en était à 100% persuadé. À l'enterrement, personne ne versa une seule larme sur la tombe du défunt ; mis à part Sandrine bien sûr. Quel triste fin pour une triste vie ! Car avoir un bel enterrement, c'est avoir un enterrement triste.

Paul reprenait ses esprits et demanda à Hugo :
-"S'il te plait Hugo, tu peux aller chez moi me chercher mon ordinateur ? Comme je vais passer quelques jours ici, j'aimerais avoir une distraction tu vois ?"

Hugo n'aimait pas beaucoup rendre service, mais il ne pouvait pas refuser ça à son ami mourant et il avait bien sentit que Paul avait besoin d'être seul quelques instant. En plus, il venait d'avoir un plan pour lui changer idées.

Il répliqua :
-"C'est d'accord, mais à une seul condition !
-Laquelle ?
-Je veux que tu auditionne pour la pièce de théâtre du lycée. Tu sais, celle dont je t'ai parlé il y a quelques jours.
-Ah je vois de quoi tu parles. Mais tu sais, le théâtre c'est ton truc; je serais probablement nul.
-Allez, fait un effort, on n'a aucun club en commun. Et en plus je suis sur que tu seras très bon !"

Paul hésita encore un peu, mais après tout, ce n'était peut-être pas une mauvaise idée. Il sourit et hocha la tête en signe d'acceptation en balbutiant le mot "D'accord"

Hugo était heureux de la promesse de son ami. Il savait que Paul avait besoin d'être entouré et il avait espoir que jouer dans une troupe lui change les idées. Il salua rapidement son ami et couru honorer son contrat de peur que Paul change d'avis.



* : Dans la Bible, Lazare s'est relevé de son tombeau quand le Christ le lui a ordonné. L'auteur essaye clairement ici d'étaler sa culture au profit de ses lecteurs.

L'imposteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant