Chapitre 3 - Pacte

18 1 5
                                        

Un homme tout de blanc vêtu s'était infiltré dans l'hôpital. Il avait enfilé une blouse de médecin et avait un visage aux traits si banales qu'il aurait passé inaperçu n'importe où. Ses pas l'emmenaient vers la chambre de Paul. Il vérifia son matériel et entra dans la salle. Paul était toujours endormi, cela faciliterait la tâche à l'homme en blanc. Il retira de sa veste un poignard ancien dont le manche était orné d'or et de joyaux et s'avança vers le lit du jeune garçon endormi.

Miraculeusement, Paul avait le sommeil léger. Au moment où l'assassin s'apprêtait à lui donner le coup de grâce, il s'écarta et le laissa transpercer les draps blanc. Il était terrifié par ce qu'il venait de voir, mais il ne pouvait pas laisser la peur l'envahir. Il devait se battre maintenant, se battre pour sa vie. Il prit le pied à perfusion qui reposait à coté de son lit et riposta tant bien que mal aux attaques de l'homme en blanc. Ce dernier sauta ensuite sur le lit avant de prendre le draps et de le jeter sur Paul pour lui couper la vue. Conscient de cette manoeuvre, Paul esquiva vers la gauche; mais son adversaire avait anticipé son geste et sauta sur lui, le désarmant par la même occasion. Le jeune garçon était allongé sur le sol, son assaillant le chevauchait.

Il vit les ténèbres dans les yeux de cette homme, et supplia d'avoir la vie sauve.

-Pitié, je ne veux pas. Ce n'est pas moi...

Mais l'assassin ne l'entendait pas ainsi, et leva le couteau vers le ciel avant de transpercer la gorge de Paul. Celui ci n'arrivait plus à parler et ne pouvait plus appeler à l'aide. L'assassin blanc repris sa dague et l'enfonça dans l'oeil gauche de Paul. Il tentait de crier mais n'y arrivait pas. Il était encore vivant avant que l'assassin n'appuya de toute ses forces sur sa dague, déjà mise dans l'oeil.

À cet instant, Paul ouvrit les yeux, il venait de se réveiller. Une vieille infirmière était en train de s'occuper du patient qui reposait sur le lit adjacent au sien. Ses cheveux étaient décolorés par l'âge ou bien par sa condition d'albinos; ou peut-être même les deux à la foi. Elle avait un regard rassurant et sa façon de s'occuper des malades faisait penser d'elle que c'était quelqu'un de bien.

Tout ceci n'était donc qu'un cauchemar... Songea-t-il

Il se regarda dans le miroir qui était posé sur sa table de chevet. Ses cheveux noirs comme la nuit faisaient ressortir la pâleur de son teint. Il venait de dormir mais il avait l'air encore tellement fatigué; surement à cause de tout le sang qu'il avait perdu. Ses grands yeux miel venait contraster avec le reste de son visage, car ils étaient d'une grande beauté et pouvaient paraitre vert selon l'éclairage de la lumière. Il ouvrit sa bouche comme pour parler, et il balbutia timidement :

- Madame, s'il vous plaît...

L'infirmière se retourna et alla voir Paul, arborant un sourire jaunit par le tabac. Elle le questionna :

- Tu veux quelque chose ?
- Oui, un peu d'eau. J'ai la gorge sèche.
- D'accord je t'apportes ça tout de suite.

Comme promis, elle revint quelques instants plus tard avec un verre d'eau. Elle le lui fit boire puis le questionna à nouveau :

- Tu as l'air effrayé, quelque chose ne va pas ?
- J'ai l'impression d'avoir fait un très long rêve et j'ai du mal à m'en réveiller.
- Ah, je vois. Mais si ce n'est pas trop personnel, de quoi parlait-il ce fameux rêve ?
- Je ne m'en rappelle déjà plus, mais je sais que c'était un cauchemars.
- Tu sais, j'ai une amie qui fabrique des attrapes rêves. Ils protègent des cauchemars et t'aident à te souvenir des bons rêves. Je peux t'en apporter un si tu veux.
- Non, merci. J'en ai déjà un chez moi.

Paul n'avait guère mentit, mais l'infirmière senti une forme d'hostilité repoussante dans ses paroles. Elle se redressa du lit du jeune homme et lui fit un autre sourire, mais celui-ci paru forcé. Elle partit vérifier son dossier tel une abeille butinant une fleure de tournesol. Puis elle reprit :

- En tout cas Monsieur Paul, aujourd'hui c'est la dernière nuit que vous passez ici. Cet après-midi vous serez libre de partir.

Ensuite elle resta quelques secondes comme pour attendre un commentaire de la part de Paul sur son départ. Mais le jeune garçon ne fit rien. Il n'avait aucune émotion à exprimer, juste un profond ennuie qu'il avait lors de ses interactions sociales. Finalement, il répondit simplement "Merci" pour ne plus avoir à parler.

La bonne femme le regarda d'un air étonné et sortit de la pièce en pensant que les jeunes étaient de plus en plus bizarre. Laissant Paul dans ses rêveries et ses fantasmes qui le hantent chaque jour.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 12, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

L'imposteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant