Adelphes et leurs aventures [LGBTQ+]

Chapitre 2 : Cartons

Salut tout le monde !

Alors voilà le chapitre 2. Il est un peu court et son but est un peu d'apprendre à mieux connaître les caractères de chacun des personnages importants de la famille Owen (la famille d'Ellis quoi). Ne vous inquiétez pas, je vous promet que nous plongerons directement dans l'histoire avec le chapitre 3.

Révisé en mai 2022.

Allez bonne lecture !

Matt

Un carton de plus de fait. J'observe les murs autour de moi : je ne les reverrai sûrement jamais. L'idée stupide de les embrasser me vient à l'esprit, et je me fais sourire tout seul.

Il y a une semaine, maman nous a dit qu'on déménageait. Et il ne reste plus qu'une semaine avant d'y être pour de bon. Une toute petite partie de moi est excitée, mais la plus grosse est remplie de peur et de doute. Mon visage s'assombrit. Que se passerait-il si je n'arrivais pas à me faire de nouveaux amis ? Et si je devenais le nouveau souffre-douleur de la classe ? Si ce genre de questions me tourmentent, c'est parce que je sais que je suis très - sans doute trop -  sensible, peu sociable, et que je suis déjà passé par cette case. La pire année de ma vie : celle du décès de mon père.

-    Matt ! On mange ! Me crie Ellis depuis la cuisine.

J'arrive en bas : Ellis, Gaspard, Willy et Freddy sont assis à table.

Fred est le meilleur ami d'Ellis. Il est... sympa, grave lourd avec moi et Gaspard, mais sympa. Si j'étais honnête avec moi même, je dirais qu'en réalité je l'admire : c'est le genre de gars hyper doux et serviable, sûr de lui et toujours confiant dans ce qu'il entreprend. Et c'est sans parler de son physique... Ouaip, il fait partie du grand grand bordel hormonal qui a remis ma sexualité en doute.

Suis-je hétéro ? Suis-je bi ? gay ? pan ? Je ne sais pas, c'est encore confus... Jusqu'à mes 13 ans je pensais être hétéro... Pour ce que ça vaut quand on a treize ans. Et pourtant j'ai commencé à me surprendre en train de mater des gars de ma classe... Je dois avouer que c'est un peu Shanghai dans ma tête en ce moment, et la question de mon orientation sexuelle est l'une des plus réccurente et déroutantes. Toujours est-il que je trouve Fred vraiment canon ! Si mes hormones pouvaient crier, elles lui hurleraient certainement « roule moi dessus ! ».

Je m'assieds à table, et tout le monde commence à manger. Personne n'a l'air d'avoir le moral. Fred est en mode déprime depuis qu'Ellis lui a annoncé la nouvelle, Gaspard et en mode « Ralph, je vais tout casser » depuis le début de la semaine, et Willy ne semble pas vraiment réaliser quoique ce soit.

-    Et c'est où exactement, l'endroit où vous déménagez ? demande Fred.

-    Je ne sais pas, ma mère ne nous a pas donnés l'adresse exacte, lui répond Ellis. Tout ce que je sais, c'est que c'est de l'autre côté de la ville, vers les quartiers bourges.

Ouais, tu sais, les quartiers où un banquier s'est fait tirer dessus à la Kalachnikov le mois dernier. Gaspard triture ses pâtes et les scrute d'un regards rempli de colère. Pauvres pâtes. Un blanc s'installe... et puis Gass explose :

-    Je m'en fous ! Je ne partirai pas ! Je dormirai dans la rue s'il le faut ! dit-il d'un ton aussi rageur qu'assuré.

-    Arrête tes conneries Gass, et passe ta colère sur tes pâtes ! lui répond simplement Ellis.

Cette phrase est si facile... Et pourtant Gaspard se tait : il sait très bien qu'il n'a pas le choix. Son regard est toujours aussi noir, et le bruit des couteaux et des fourchette reprend le dessus. Gaspard est du genre nerveux, impulsif. Il perd facilement patience, et a tendance à démarrer au quart de tour. Depuis qu'il a appris qu'on déménageait, chaque pensée susceptible de lui faire regretter notre actuel foyer se traduit par un grognement, un cri, une injure, ou un petit pétage de câble.