C'était le mauvais contexte.

66 3 7
                                    

« Je te raconterais là où j'étais, mais fais moi une promesse, tu ne me rejoindras seulement quand tu en sentiras le besoin, d'accord ? »

Et moi comme une conne je lui avais promis, je lui avais promis de la laisser partir tranquille. Elle m'a fait promettre de la laisser mourir est de ne rien dire, et je n'avais pas compris. « T'es débile, clem » me dit une voix dans ma tête, j'avais les yeux en feu à force de pleurer, une douleur me martelait le crâne, j'étais épuisée. Ça faisait une semaine que je n'avais pas mangé, que je n'arrêtais pas de pleurer, et je somnolais la journée. Et l'école reprenait dans quelques jours... Je ne me sentais pas capable de reprendre les cours, je venais de perdre ma meilleure amie, et je n'étais pas prête à voir les gens du bahut pleurer Emma alors qu'il ne la connaissaient pas.

Je me haïssais de ne pas la connaître comme elle se connaissait. Je la haissais de ne pas avoir était vraie avec moi. Je ne veux pas croire qu'elle s'est tuée pour jouer, c'est son genre mais je n'y crois pas, ce n'est pas possible, elle ne m'aurait pas dit ça comme ça.

J'entends le cliquetis du portillon, dehors, qui s'ouvre. Ça sonne à la porte mais je ne fais pas attention. Ma mère m'appelle, je sais que si je ne descend pas elle montera et je n'ai pas envie, je ne veux pas qu'elle me voie dans cette état, ni la personne en bas d'ailleurs. Je l'entend monter les escaliers, je prend vite un mouchoir en papier et essuie mes larmes sur mon visage, je me mouche, et lui cris que j'arrive. Mais elle est là devant ma porte, et s'apprête à l'ouvrir. Ma mère n'est jamais entrée dans ma chambre, parce que sois-disant c'est mon espace et qu'elle doit le respecter, si elle est monté jusque là ce doit être grave. Je vais ouvrir la porte et tombe nez-à-nez avec elle, je dois être rouge puisqu'elle me dévisage, elle regarde comment je suis habillé et remarque que je suis encore en pyjama, avec un chignon qui ne tiens pas la route et j'ai de grosses cernes. Elle me prend dans ses bras sans rien dire, sans me demander ce que j'ai. Puis elle me prend par la main et me fait descendre en bas. Toute ma famille est réunie, il y a ma sœur, et mon grand frère, mon père est dans l'entrée, j'aperçois la famille d'Emma qui est là aussi. Peut- être que finalement elle sait ce qui se passe. Mes parents n'ont jamais rencontrés les parents d'Emma et je suis déçue qu'ils se découvrent dans ces circonstances. La mère d'Emma m'interpelle :

« Bonjour Clémence.

- Bonjour Mme Rostand, dis-je les larmes aux yeux, Emma ressemblait tellement à sa mère.

- Emma n'est plus de ce monde, me dit-elle en s'effondrant dans les bras de son mari.

- Oui je suis la dernière personne a lui avoir parlé... Je suis désolée, je m'en veux tellement c'est de ma faute, je suis désolée, j'aurais du m'en apercevoir, je suis désolée. J'étais en larmes, ma mère me retenait pour ne pas que je m'écroule mais je devais tenir.

- Tu ne pouvais pas savoir Clémence, on aimerait juste savoir si tu savais ce qui se passait dans sa tête, me dit son père.

- Non, je suis désolée à cause de moi votre fille est morte et je ne m'en remettrai jamais, je ne sais pas ce qui se passait, ni si elle avait des histoires au lycée, on ne traînait plus trop ensemble parce qu'elle allait souvent réviser au foyer.

- Elle ne nous disait pas grand chose, me dit son père les larmes aux yeux et les poings serrés comme s'il la haïssait le temps d'un instant. »

Mon père invita tout le monde à se mette autour de la table et il proposa quelque chose à boire, ils prirent tous un verre d'eau. Moi je ne pris rien. Personne ne parlait, de toute façon il n'y avait rien à dire. Emma était morte point !

EmmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant