Once Upon a Time - Our Happy Ending

Chapitre 11

Totalement perdue et quelque peu intimidée, Emma pénétra dans la chambre d'hôpital. Il était allongé dans le lit, la tête tournée de l'autre côté.

Elle s'approcha doucement à pas feutrés, ne sachant trop que dire, ni que faire. Plus elle s'approchait de lui, plus elle remarqua les ecchymoses violacées sur son visage et son cou, le reste de son corps étant caché par la chemise d'hôpital.

Elle remarqua son bras gauche et vit qu'il n'avait plus de main. Cela aurait dû la surprendre, voire même la choquer, mais il n'en était rien. C'était comme si c'était normal, comme si elle le savait déjà et s'en fichait complètement...

Il semblait dormir et elle ne savait plus si elle devait rester ou partir. Mais quelque chose en elle lui dictait de rester. Il semblait tellement fragile et sans défense, allongé dans ce lit d'hôpital, que son cœur se serra.

Son impulsion première à la seconde où elle avait pénétré dans la chambre avait été de s'asseoir à ses côtés, de caresser son visage et d'attraper les doigts de sa main valide pour les enlacer et ne jamais les quitter.

Alors elle s'écouta, pris la chaise, fit le tour du lit et s'assit à ses côtés. D'un doigt léger elle caressa le contour de son visage immobile, prenant garde à ne pas trop effleurer ses ecchymoses, pour ne surtout pas lui faire mal.

Il gémit doucement et ouvrit les yeux. Il la dévisagea, comme si elle était la plus belle chose au monde et lui dédia un magnifique sourire.

- Emma... murmura-t-il faiblement.

- Bonjour dit-elle ne sachant quoi ajouter.

- Je...je savais que je te retrouverais... Je ne peux pas vivre sans toi love....

- Je...je...suis désolée...mais....mais je sais que je suis censée vous connaître...Mais...mais je ne me souviens pas....Je suis navrée de vous avoir blessé...J'ai...j'ai tenté de vous éviter... Ces gens dehors...ils m'ont fait lire un livre dans lequel vous êtes et je suis... Je ne comprends rien... Je ne les connais pas... je ne vous connais pas...et pourtant...

Pendant qu'elle avait parlé Killian ne l'avait pas quitté des yeux. Il la dévorait littéralement. Il ne rêvait que d'une chose, poser ses lèvres sur les siennes, la prendre dans ses bras, entendre son rire... Elle lui avait tellement manqué !

Malgré la douleur dans ses côtes, il se redressa pour tenter de s'asseoir. La jeune femme se précipita pour l'aider et se pencha sur lui. Sentir sa présence si proche, son parfum, eut presque raison de lui et il dû se faire violence pour ne pas se jeter sur ses lèvres. Mais il connaissait si bien son Emma. Il voyait bien dans ses yeux, sa peur et surtout à quel point elle était vulnérable privée de ses souvenirs.

- Et pourtant quoi ? demanda-t-il en s'adossant à ses oreillers avec une grimace.

- Je... je ne sais pas... Je ne vous connais pas et pourtant je sens que je peux vous faire confiance...j'ai l'impression que jamais vous ne me ferez de mal...

- Et c'est la vérité Emma. Jamais je ne te blesserai. Je t'aime bien trop pour ça !

Gênée la jeune femme eut un léger mouvement de recul.

- Nous ne nous connaissons pas... Vous ne pouvez pas m'aimer !

- Je te connais mieux que quiconque love... Tu ne t'en souviens pas c'est un fait. Mais j'ai mes souvenirs et je sais que je t'aime plus que tout... que notre amour est immense...et qu'il a même défié la mort !

Confuse, elle baissa la tête quelques instants, puis la releva pour planter ses yeux dans les siens, un léger sourire sur le visage.

- Vous aussi vous croyez à toutes ces folies ! Je veux dire, le livre de contes où nous sommes, ces histoires de contes de fées, de magie, de prince et princesse, de dieu des Enfers...

- Evidemment ! Et toi aussi, avant que tu ne perdes tes souvenirs...

- Admettons... Alors pourquoi je ne me souviens de rien.

- Je croyais que tu avais lu le livre...

- Ah oui ! Votre mort et ma détresse... Je ne supportais pas de vivre avec votre souvenir...

- C'est à peu près ça love... dit-il tout bas en posant sa main sur la sienne.

Ce simple contact suffit à la faire frémir. Elle avait envie de plus, bien plus. Elle voulait sentir la caresse de cette même main sur sa peau. Elle voulait sentir son souffle dans son cou, elle rêvait de connaître le gout de ses lèvres...

Il devina son trouble. Avec ses souvenirs ou pas, Emma était toujours un livre ouvert pour lui. Mais il savait aussi que s'il voulait que ce baiser lui rende ses souvenirs, il fallait qu'elle le veuille, qu'elle y croit...

- Comment retrouver mes souvenirs alors ? demanda-t-elle en détournant son regard.

Il retint un sourire. Sa Swan, toujours prête à se battre ! Il nota aussi qu'elle n'avait pas retiré sa main...

- Un baiser d'amour véritable !

Elle ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, puis se ravisa et resta à l'observer en silence quelques minutes.

- Qu'attendez-vous ? finit-elle par demander.

- Ça ne marche pas comme ça. Il faut que vous le vouliez...

Vouloir un baiser de cet homme ? Bien sûr qu'elle en voulait un, même si elle était certaine que cela ne lui rendrait pas des souvenirs, au demeurant inexistants !

Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre qui donnait sur la rue principale de la ville. C'était curieux, cet endroit elle n'y était jamais venue, et pourtant tout ici lui semblait étrangement familier, y compris cette tour pointue avec son horloge...

Et si toute cette histoire était vraie ? Et si les contes existaient vraiment ? Et si elle était bien la fille de Blanche Neige et du prince Charmant, si la mère adoptive de son fils était la méchante reine et l'homme allongé dans le lit derrière elle, cet homme si séduisant, outrageusement sexy était le capitaine Crochet ?

Ce serait juste.... quoi ? Fou ? Merveilleux ? Si c'était la vérité, alors elle avait une famille, une vie vraiment pas ordinaire, mais plus que tout elle avait l'amour. L'amour avec un grand A, celui des contes, celui dont tout le monde rêve...

Il lui suffisait d'y croire....

Elle savait que c'était de la folie, mais au fond....

En silence elle revint vers lui et se rassit sur la chaise à ses côtés. Ses doigts vinrent emprisonner ceux de l'homme avec fermeté. Il se laissa faire, dans un soupir. Elle se pencha doucement vers lui. Il dégagea sa main pour la passer autour de sa nuque, ce geste la fit trembler. Elle se concentra sur les lèvres si douces et si parfaites de l'homme. Ses lèvres qui semblaient l'appeler. Il l'attira à lui un peu plus fermement. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres l'unes de l'autre et elle pouvait sentir son souffle sur son visage. Elle ferma les yeux et posa ses lèvres sur les siennes.