Aux âmes perdues

Toi aussi, mon amour?

Est-ce que tu le sens toi aussi ?

J'ai cette fissure qui est en train de découper mon cœur en des milliers de bouts. Chaque fois que je stresse à propos de toi, que je pense à l'horreur qui est en train de nous arriver, que je réalise que nous deux s'est fini, cette fissure s'élargie, s'agrandit, profondément, et reste ancrée. La douleur qu'elle provoque lors de ses expansions ne disparait jamais, et plus le temps passe, plus les douleurs sont nombreuses et denses. Mon malheur se plonge à l'intérieur, prisonnier, et n'en ressortira jamais. Chaque fois que je me sens mal, mon cœur est de plus en plus lourd à porter alors qu'il se déchire. C'est comme s'il prenait de plus en plus de place en explosant.

Et ce gros trou au milieu de la poitrine. Cet espace qui semble infini et me vider de tout ce qui me consiste, de tout le bonheur que tu m'avais appris, donné, confié. J'ai mal. Terriblement mal. Ça n'a pas de mot à quel point je suis chamboulée. Comment l'amour est-il capable de provoquer de telles déchirures ? Pourquoi sommes-nous si vulnérables à ce sentiment d'épanouissement qui fini par s'évanouir pour prendre place à la haine puis l'horreur ?

Je ne vis plus. Je ne dors plus. Mes nuits n'en sont plus. Je ne peux cesser de penser à toi. A tout ce qu'on a eu. Aux raisons qui t'ont poussé à partir, à me laisser alors que tu m'aimes toujours. Et lorsque j'ose fermer mes yeux, seule ton image apparaît. Ton sourire. Ton rire. Ton charme. Tes câlins. Nos moments intimes. Et quand le sommeil finit par m'emporter d'épuisement, tu sembles encore être le seul à occuper mes rêves. Et toutes sortes de scénarios se produisent. Me réveillent. Et me revoilà parti dans l'enfer de l'éveil. Penser à toi. Affronter le quotidien. Vérifier à chaque instant mon portable au cas où tu aurais pensé à me faire sourire. Ecouter les histoires des autres et les aider. Croiser des couples. Des couples qui font les mêmes choses que nous avions l'habitude de faire, qui nous ressemblent.

Est-ce que toi aussi, tu vies le même enfer ?