La vie n'est pas simple

"Tout vient à point à qui sait attendre"

C'est une belle journée aujourd'hui. Il fait beau, le ciel est clair, rien ne semble vouloir perturber le cours de ce jour radieux.

Une jeune femme du nom d'Emma Grace, brune élancée, se rend comme tous les jours de la semaine à l'université du Maryland à College Park dans la banlieue de Washington.

Diplômée d'un doctorat d'astrophysique à 20 ans seulement, elle n'était plus étudiante depuis 10 ans. Elle se consacre à la recherche, à l'enseignement mais également à des conférences un peu partout dans le pays. Elle ne le savait pas encore, mais ce matin-là, elle allait faire une rencontre qui allait changer bien des choses.

Emma traversa la rue pour se rendre dans son café favori afin d'y prendre, comme tous les matins, son petit-déjeuner. Arrivée de l'autre côté, elle passa devant un couple quelque peu improbable : une femme pulpeuse, habillée de multiples couleurs, sans être vulgaire, mais plutôt en harmonisant l'ensemble. Cette jeune femme blonde était accompagnée d'un jeune homme grand et élancé, habillé comme le premier de la classe, mais avec une élégance indiscutable. Pourtant simple, mais captivant, il avait un charme fou. Il s'appelait Spencer Reid.

Quand leurs regards se croisèrent, ses prunelles bleues plongeant dans celles noisettes du jeune homme, Emma se sentie comme électrisée. Une douce sensation lui parcourut l'échine, et pendant quelques secondes elle ne put faire le moindre mouvement. Elle était véritablement électrisée par lui, par son aura, et par l'intelligence qui émanait de lui. La jeune femme à côté de lui sembla s'en rendre compte car elle les regarda à tour de rôle, cherchant à comprendre la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle ne fit rien néanmoins pour briser leur lien, ce qui indiqua à Emma qu'elle n'était qu'une amie pour le jeune homme.

Il s'immobilisa lui aussi. Spencer était comme subjugué par le visage de la jeune femme, à la fois doux et apaisant. Ses traits étaient fin et harmonieux, et, quand un sourire venait éclairer son visage on en oubliait tout le reste.

Voyant que les deux personnes autour d'elle ne bougeraient pas d'elles-mêmes, la jeune femme à côté de Reid brisa le silence :

-Bonjour, dit Penelope, on se connaît ?

-Non, articula Emma, non, on ne se connaît pas.

-Je suis Penelope, dit Gracia, et voici Spencer Reid un ami, et vous vous êtes ?

Emma sourit et cela fit chavirer un peu plus le cœur de Spencer.

-Enchantée, je suis Emma, répondit la jeune femme. Bon et bien je vais prendre mon café, ajouta la jeune femme, ravie de vous avoir rencontrés.

Tandis qu'elle s'éloignait à l'intérieur du café, Penelope se tourna vers Reid, toujours immobile.

-Reid ça va ? demanda-t-elle.

-Oui, oui, répondit le concerné. Il fit une pause et ajouta : je ne sais pas ce qui m'arrive.

-Ça s'appelle le coup de foudre, mon chéri, informa Penelope en lui mettant une main sur l'épaule, c'est de l'amour, ajouta-t-elle devant son air interdit.

-Je comprends pourquoi on appelle cela comme ça maintenant, murmura Spencer, ça vous cloue sur place.

-Beaucoup de gens en rêvent, dit Penelope toujours tournée vers lui.

-Alors que ça pourrait être dangereux, déclara Spencer en reprenant ses esprits, imagine que cela arrive au milieu d'une rue, les probabilités d'avoir un accident seraient excessivement élevées.

-L'amour est inexplicable, dit Penelope, ça ne se calcule pas. Et c'est incontrôlable.

Quelques jours après cette parenthèse enchanteresse, Reid rencontra à nouveau Emma devant le même café. Il revenait de l'autre bout du pays, où lui et ses coéquipiers avaient mené une enquête. Il avait hâte de la revoir alors que ce qu'il connaissait d'elle c'était uniquement son visage. Quand il la vit pour la seconde fois, il eut la certitude que ce qu'il avait ressenti autrefois pour Maeve, était revenu emplir son cœur : il était amoureux. Et le deuxième amour de sa vie était devant lui. Il ne savait pas comment il le savait, mais il le savait. Comme lui avait dit Garcia : « L'amour est inexplicable. Et c'est incontrôlable.» Cela faisait à la fois peur à Spencer, lui qui aimait tout contrôler, et en même temps cela le fit se sentir léger et comme revigoré. Bien que la perte tragique de son premier amour fût encore vivace dans son esprit, il ne voulait pas dire non à cette nouvelle possibilité d'aimer à nouveau.