C'était un de ces beaux jours de printemps où toute la nature semblait en communion avec elle-même. La brise fraîche venait doucement balayer l'hiver rude qui venait de prendre fin, faisant ondoyer les jeunes feuilles et frissonner la narine d'Heath. L'air était pur ce jour là, gonflant les poumons du jeune professeur à un rythme régulier, lui conférant une réelle bouffée d'air fraîche. Étonnement, tout était calme. Les oiseaux ne chantaient pas, et la cour de récréation, d'habitude animée par les cris des enfants, était totalement vide. Il n'y avait que le bruit du vent qui s'engouffrait dans les longues allées de l'école élémentaire. Et pourtant, nous étions un lundi, un lundi des plus banals.
Heath était depuis un bon petit moment dans ses pensées les plus profondes. Quelque chose clochait, et il le sentait. Il décida enfin de passer le pas de la porte, en étant tout à fait conscient de passer le portique de l'enfer. Son pouls avait considérablement accéléré.
Rien. Il n'y avait rien dans le hall d'entrée. Rien, mis à part les quelques feuilles de papier qui s'étaient déposées sur le sol quand le vent s'était engouffré dans la porte d'entrée.
- Faut que j'arrête la paranoïa, se murmura-t-il à lui-même.
Il était bien trop sur les nerfs depuis l'arrivée de Josh, le garçon mystérieux. Cela faisait maintenant quelques mois qu'il suivait son cours, mais il n'avait pas encore su comment cerner le jeune garçon. De plus, Josh était encore rejeté par les autres. En d'autres termes, la situation n'avait pas bougé d'un seul pouce, et Anya le savait très bien.
Il décida de passer dans le bureau de Mr. Stevenson, ou Fred, comme il devait désormais l'appeler. Mais encore une fois, il ne trouva rien ni personne. La chaise était totalement vide, et ses affaires n'étaient pas ici. C'était comme si il n'était jamais venu au boulot ce matin et avait préféré passer du temps avec son épouse. Et c'était partout pareil : Heath passa au peigne fin toutes les salles de l'établissement, ouvrant tous les placards, vérifiant tous les toilettes, cherchant même sous les tables et derrière les portes. Mais rien, pas un seul signe d'âme qui vive. Pris de panique, Heath arracha la page du calendrier éphéméride à l'entrée de l'établissement : non, il ne s'était pas trompé, on était vendredi, et ce n'était pas un jour férié.
Heath pâlit. Une goutte d'eau tomba du plafond, claire et pure, et vint s'écraser sur son front. Un frisson parcouru son échine, aussi violemment que si un spectre avait traversé son corps. Et il était seul. Désespérément seul.
C'est toujours dans ces instants là qu'on se remémore les films d'horreurs qui nous ont effrayé, mais que nous regardions avec la protection et l'amour bienveillant de nos parents lorsque nous étions petits, et c'était pareil pour Heath, sauf qu'il n'avait ni protection, ni amour. Il se voyait déjà, montant les escaliers vide de bruit sur la pointe des pieds, ouvrir la porte de la salle qui se trouvait juste au dessus de lui, et vivre ce que personne au monde ne souhaiterait vivre. Et c'est précisément ce qu'a fait Heath : que pouvait-il faire de toute façon ? Certes, il pouvait toujours faire demi-tour et retourner dehors, chez lui et finir sa nuit dans son canapé, mais la curiosité malsaine qui anime chaque être lui en empêchait. Il devait savoir ce qui se trouvait là-haut, même si la peur et sa raison lui disaient de faire le contraire. L'adrénaline avait prit le dessus, et Heath se sentait invincible. Quoi qu'il puisse trouver, quoi qu'il puisse voir, il serait en mesure de le combattre.
Armé de son seul courage, Heath décida de pousser la porte. Et ce qu'il y découvrit lui déchira le coeur.
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Je vais juste te faire un peu mal
Fanfiction"Nous ne sommes tous que des proies dans la partie de chasse qu'est la vie"