Chapitre IV

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Trois semaines se sont passées depuis ma première relation avec Julie et je sors toujours avec elle. Un seul problème, je ne l'aime pas et je m'ennuie. Pour moi c'est le grand amour sinon rien, j'ai trop perdu de temps avec le confort des relations fondées sur les habitudes. Les vacances d'été approchent de plus en plus et l'ardeur qui me poussait à aller travailler tous les matins a aujourd'hui disparu. Mais, depuis une semaine, j'ai enfin trouvé une nouvelle distraction. Tous les soirs en rentrant du travail, je deviens un autre homme. Un personnage sans attache, mystérieux, sans nom et qui se prénomme Francesco. Je me change dans la voiture, un très luxueux costume de ville, mon stylo Mont-blanc que j'avais eu pour mes 18 ans, ma Fausse Breitling au poignet, un petit mouchoir, un briquet en or Cartier (une imitation !), Un étui à cigarettes de la même marque et hop ! Direction le salon de thé le plus chic de la capitale. J'entre...

« Bonsoir Monsieur Francesco

⎯ Bonsoir Philippe, vous allez bien ?

⎯ Très bien, je vous remercie, et vous-même ?

⎯ Comme il se doit ! Où me conseillez-vous de m'installer aujourd'hui ?

⎯ Oh ! J'ai une très bonne place sur la terrasse à côté de la table de cette Dame qui se trouve être la femme d'un puissant industriel, il est dans le sucre je pense.

⎯ Merci Philippe.

⎯ C'est normal. »

Bien entendu vous avez compris que ces renseignements ne sont pas gratuits. C'est moi qui ai dès le premier soir en entrant dans ce salon, glissé un petit billet dans la poche de ce garçon en lui demandant de me placer à côté d'une Dame relativement généreuse. Cela ne lui a apparemment posé aucun problème et nous avons fini par nous trouver un intérêt commun : l'argent.

Elle doit avoir dans les quarante-sept, cinquante ans. Un joli tailleur fait dans un très beau tissu léger recouvre son corps. Elle boit son thé avec des petites pâtisseries. Apparemment elle est bien conservée et sa façon de se tenir révèle son appartenance au milieu bourgeois. Des mains bien entretenues après de longues séances de manucure s'occupent à tourner la petite cuillère en argent dans la petite tasse. À mon avis, elle doit attendre une amie car sinon je ne vois pas ce qu'elle ferait ici. D'ailleurs elle doit se poser les mêmes questions à mon sujet. Elle me regarde à peine mais je suis juste à un petit mètre et il est difficile de ne pas prêter attention à une personne qui se trouve juste à côté de vous. Elle est blonde, de jolies dents, une poitrine artificielle suffisante et de belles lèvres pas trop racoleuses. Ce devait être une très belle jeune fille qui s'est mariée avec un homme plus âgé, et surtout plus riche, ce qui n'exclut pas une dot bien fournie. Il faut que je tente de me mettre à sa place pour élaborer de façon la plus judicieuse qui soit, mon plan d'attaque. Elle ouvre son étui à cigarettes, c'est trop cliché, mais elle aime peut-être ça et c'est une occasion qui ne se représentera sûrement pas avant la venue de son amie, si amie il y a. Tranquillement Francesco sort de sa veste son joli briquet en or et de la manière la plus élégante qui lui ait été donné, propose ses services à la dame qui le remercie aussitôt de son attention.

« Vous êtes bien aimable... »

Elle avale une bouffée et à sa façon de souffler la fumée, je détecte une légère nonchalance qui me donne un certain espoir car elle devient tout de suite quelqu'un de plus accessible, une simple femme. Bien entendu le masque retombe aussitôt et elle redevient la dame du grand monde.

« Mais c'est normal.

⎯ Vous savez de nos jours la galanterie se fait de plus en plus rare...

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 03, 2016 ⏰

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