c'était nous ; jungkook [a.s]

Chapitre 15

Jungkook était constamment présent dans ma tête. C'était infernal. Je n'arrivais plus à me le sortir de mes pensées. Jour et nuit, il me hantait tel une ombre menaçante.

Après le tournage de "Fire", il y avait eu ce fameux shooting photo, on avait carrément du camper là bas. J'avais redouté le moment où Jungkook aurait pu venir à ma rencontre après cette proximité entre nous, car il avait eu pas mal d'occasions, mais à ma plus grande surprise, il m'avait ignoré. Peut être que ses résolutions faisaient finalement écho aux miennes : ça m'attristait quoiqu'un peu mais je me savais vulnérable en sa présence et totalement impuissante face à cette situation. Il me laissait en somme l'opportunité de le fuir et je devais la saisir.

Une semaine s'était donc écoulée depuis le shooting photo et il ne s'était rien passé d'extraordinaire. Nous étions à un mois pile des GAYO et nous connaissions la chorégraphie parfaitement. Nous avions donc deux jours de repos afin de pouvoir respirer un peu. J'étais complètement déboussolée, je n'avais plus rien à faire. Je savais très bien que certains membres allaient en profiter pour passer du temps avec leurs familles. D'autres comme Alyson passerait son temps avec Jimin et je ne souhaitais en aucun cas m'imposer.

J'allais donc passer deux jours à me tourner les pouces comme une idiote. Génial.
J'observais le plafond, encore allongée sur mon lit, repensant au fameux soir où mon coeur avait témoigné d'une tendresse sans frontière pour sa personne. Il fallait à tout prix que je me changeais les idées sinon j'allais réellement devenir folle. Je m'habillais simplement, short noir, t-shirt noir également et j'enfilais mes superstar. J'attachais mes cheveux en une queue de cheval haute, pris des lunettes de soleil et j'étais partie pour une longue promenade.

Je faisais plusieurs boutiques de toutes sortes en prenant soin de garder mes lunettes de soleil, ça serait bête qu'on me reconnaisse quand même. J'étais ailleurs tout au long de ma balade, complètement ailleurs même. Perdue. Je me sentais horriblement seule. Je m'activais alors à prêter davantage attention aux boutiques que je visitais.

21h30. J'étais toujours dehors, je ne savais même plus où j'allais. J'étais alors attirée par une voix masculine, c'était un simple vieil homme, accompagné d'une guitare. La mélodie était si mélancolique qu'elle me plongeait presque instantanément dans les basseurs de mes propres songes. Brutalement intense. Horriblement doux.

Je tournais ma tête et là je n'en croyais pas mes yeux, Jungkook était là, à quelques mètres de moi. Il était obnubilé par le vieil homme, l'air pensif. Mes entrailles se broyaient et je ressentais un immense vide en moi. Il m'avait en vérité terriblement manqué. Et j'en savais pertinemment la cause.

Il fallait que je quitte cet endroit sinon j'allais faire quelque chose que je regretterai par la suite. Je courais vers l'hôtel en ayant son visage ancré en moi. Il avait l'air à la fois bouleversé, mais avait gardé cette expression vide, froide. Mon coeur s'accélérait et mes pieds redoublaient de vitesse, il fallait que je mette le plus d'écart entre nous avant de faire une bêtise et retrousser alors le chemin.

J'étais enfin arrivée à ma chambre dont je claquais la porte. J'étais boulversée au possible, ma lucidité lourdement étriquée, je peinais à reprendre un semblant de tangibilité. Face à mon lit, je capitulais rapidement et finissait par m'endormir d'épuisement.

Je me réveillais avec un mal de crâne infernal. Je savais d'ores et déjà que tout le monde étaient occupé aujourd'hui. Donc je devais à nouveau m'organiser un planning pour cette journée. Après mûre réflexion, je décidais de passer ma journée dans la salle de musique de l'agence. Je m'habillais après avoir choppé un croissant dans ma bouche puis partie. Une fois arrivée, je déposais mes affaires et m'asseyais sans réfléchir devant le clavier du piano à queue. J'entamais une mélodie qui me passait par la tête et j'inventais une autre mélodie à l'aide de ma voix. Je me perdais dans mon invention et n'entendait aucunement pas la personne entrer. Recouvrant mes esprits, je constatais Jungkook qui me scrutait d'une lueur que je n'aurai voulu connaître, accoudé au mur. Il perdurait à jouer à ce jeu auquel nous finirions par nous perdre.

Il attendait que je me manifestais mais il prenait finalement la parole.
« Je reviendrai pour 15h, ça te va?

- Je vais partir c'est bon.

À la recherche de ma veste, il l'attrapait avant même que je puisse l'effleurer. Il ne saurait jamais tenir ses volontés, cela en devait presque risible.

- J'ai dit 15h, arrête de te priver pour moi, s'enquissait il.

Je devais immédiatement prendre le contrôle de la situation ; il ne semblait plus vouloir nous sauver.

- N'interprète pas mes paroles, je m'en vais juste, concluais je rapidement, reprenant ma veste. »

Je prenais mes affaires, regrettant amèrement chacun de mes gestes qui me dirigeait un peu plus vers la sortie et m'éloignant de lui par la même occasion. Il avait contracté sa main, les veines de son bras en ressortait. Il savait pertinemment pour quelles raisons j'agissais ainsi.

Je refermais la salle derrière moi et me laissait tomber contre le mur, me prenant la tête dans mes mains. Ma détermination flanchait de plus en plus, c'était mauvais signe. Parce que certes, il pouvait être moqueur, égoïste, manipulateur, odieux, mais il n'en restait pas moins humain. Je le savais. Il y avait quelque chose de profond en lui que je mourrais d'envie de creuser. J'avais seulement peur de me brûler les ailes en me rapprochant de lui.

La porte s'ouvrait alors interrompant mes pensées. Seigneur.
« Alia?

Je détournais mes yeux du sol pour rencontrer les siens, un soupçon de surprise sur son visage.

- Tu fous quoi par terre? continuait il alors qu'il en connaissait la raison.

- J'ai juste fait tomber un truc, simulais je en me relevant vivement et poursuivant finalement mon chemin vers la sortie. »

J'entendais la porte se refermait quelques secondes plus tard. Puis le silence totale.

En rentrant, j'appelais Alyson afin de lui raconter en détail ces deux jours.
« Tu devrais te libérer de toutes ses restrictions que tu t'imposes bêtement.

- Hmm, acquiesce je.

- Peut être que discuter avec lui serait une bonne idée Alia. C'est même la meilleure chose à faire.

- Peut être oui, lui dis je pensive, je vais y réfléchir.

- Bon je te laisse réfléchir, je sais que tu seras prendre la meilleure décision. »

Je raccrochais à ces mots, me laissant perplexe. Qu'est ce que je devais faire? J'étais perdue.

Bon je n'ai pas grand chose à dire à part qu'il est 03h33 du matin et que je suis épuisée.
J'espère que le chapitre 15 sera à la hauteur de vos attentes.
Merci de me lire,

Annyeong!