Quand Lily Pearce jeta un regard en arrière, une sensation d'oppression envahit sa poitrine. C'était étrange la façon dont la vie pouvait en un instant devenir tout autre chose de ce qu'elle avait toujours était.
La sienne avait était belle. Elle avait grandi au sein d'une famille petite mais aimante dans un joli appartement au cœur de Paris. Juste eux trois, ses parents et elle. Pas de grands parents, ni d'autres proches. À une époque, il y avait longtemps maintenant lui semblait-il, elle avait eu une grand mère. Nona. La mère de papa. Nona, c'était une vieille dame gaie et douce et elle semblait voir en Lily ce que les autres ne voyaient pas. Une complicité mue par une compréhension mutuelle et profonde de l'autre était née entre elles. Elle avait aimé Nona d'un très grand amour mais cela n'avait pas duré longtemps. Nona était morte dans une chambre d'hôpital qui ne lui ressemblait pas du tout, blanche et froide. Elle le savait car elle lui avait déjà rendu visite pendant sa maladie. La dernière fois qu'elle l'avait vue, Lily avait trouvé sa grand mère étrange. Très fatiguée, la tête recouverte d'un bonnet et ses sourcils semblaient avoir disparus.
Elle avait sept ans quand maman lui avait annoncé la nouvelle mais elle s'en souvenait. Elle s'en souvenait même très bien. Elle n'avait pas pleuré. Pas devant maman. Elle semblait déjà tellement triste.Le temps était passé et sa petite famille était restait comme ça. Petite.
Malgré le pincement au cœur qu'elle ressentait face à ses camarades et leur histoires de petites sœurs, de grands parents affectueux et de cousins pénibles, elle s'était habitué à cette situation familiale atypique. Même Yuko, sa meilleur amie venait d'avoir une petite sœur. Elle s'appelait Zoé et elle était vraiment adorable. Lily aimait bien les jolis yeux bridés de Yuko. Et la façon dont le "u" de son prénom se prononçait. Produire ce drôle de son lui donnait l'impression d'appartenir à une autre culture, comme si elle partageait un secret ancien et étranger avec son amie. Yuko l'invitait souvent chez elle. Sa mère, une très belle femme avec de longs cheveux brillants l'accueillait toujours avec un grand sourire. Elles jouaient alors avec Zoé, une musique nippone et douce résonnant dans la chambre d'enfant. Quand elle rentrait chez elle, maman la serrait contre elle en l'embrassant chaleureusement mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir comme un vide dans sa poitrine.
Sa famille...
Papa n'en parlait pas. Maman disait souvent que ses parents à elle étaient au ciel, ce qu'elle avait au bout d'un certains temps finit par traduire par "Ben ils sont morts quoi." Oui morts. Pas éteints, pas partis, pas reposés. Juste morts. Oui comme Nona. Elle n'avait jamais compris l'acharnement que montrait les adultes à camoufler la vérité. Car la vérité était la vérité et les mots étaient les mots. D'ailleurs en y réfléchissant, celle ci n'était horrible que parce qu'on s'évertuait à la cacher en faisant d'elle un sujet tabou. Si tout le monde s'habituait a l'entendre tel qu'elle était, on pourrait la considérer avec beaucoup plus de sérénité. Enfin ce n'était que son avis.*J'aimais particulièrement ce genre de pensée chez Lily Pearce. Cette façon de se rebeller contre l'absurdité de certains principes humains mais toujours avec douceur et candeur. C'était un délice pour une âme tourmentée telle que la mienne.
Mais bref . Sa famille. Elle avait toujours tendance à passer du coq à l'âne.
Son père était chirurgien, sa mère artiste peintre. Lily adorait regardait les yeux verts de sa mère s'enflammaient quand une image de tableau germait dans son esprit. C'était une scène incroyable à voir. Maman remettait ses mèches de cheveux rebelles derrière son oreille, ses dents mordillant sa lèvre inférieur d'un air distrait puis c'était comme une illumination. Ses yeux s'éclairaient et les idées qui envahissaient sa tête pouvaient presque se voir a l'intérieur de ceux-ci. Elle se précipitait alors dans son atelier. Une pièce vaste qui semblait petite a cause du désordre qui y régnait en permanence mais très chaleureuse. Lily adorait y rester. Elle s'endormait souvent sur le canapé rouge jonché de croquis, la tête pleine de pensées qui n'appartenaient qu'à elle.
Son père lui était un homme plus pragmatique. Ses sourcils qui se fronçaient souvent par dessus ses yeux noirs lui donnaient un air de professeur sévère. Il lui rappelait un peu Mr Darling, le père de Wendy dans le dessin animé de Peter Pan. La bedaine en moins. Son travail l'accaparant énormément, elle n'avait que trop peu l'occasion de le voir, encore moins d'entamer une vraie discussion .
Lui, répétait souvent qu'elle était trop rêveuse. Lily pourtant était persuadée qu'elle avait la tête sur les épaules, bien plus que certaines personnes. Il lui arrivait par exemple de se demandait comment deux personnes aussi peu assorties que ses parents puissent s'entendre. Peut être que l'expression "les contraires s'attirent " primait sur "qui se ressemblent s'assemble" après tout.
Ne croyez pas qu'elle n'aimait pas son père. Elle savait que malgré le fait qu'il se montrait parfois sévère, il aimait profondément sa fille. Elle l'avait surprise une fois, alors qu'il la croyait endormie, lui déposer avec une infinie douceur un baiser sur le front puis il lui avait caressait la joue avant de repartir. Ses larmes avaient coulées toutes seules ce soir là. Non ce n'était pas vrai de dire qu'elle n'aimait pas son père. Elle l'admirait pour sa force de caractère, sa conscience irréprochable et sa grande droiture seulement elle savait qu'il aurait toujours du mal a la comprendre.
Elle en revanche avait toujours su comprendre les gens. Ce n'était pas vraiment un don mais presque. Elle comprenait leur personnalité, leur caractère, leurs envies à travers des gestes touts simples mais révélateurs. C'était comme si ce qui était opaque pour les autres était transparent pour elle.
Elle savait que malgré tous ses efforts pour le cacher, papa n'était plus le même depuis la mort de Nona. Elle savait que Yuko se sentait un peu tiraillée entre ses deux cultures et cherchait un équilibre entre les deux. Elle savait que maman s'en voulait souvent de ne pas pouvoir lui offrir de frères et sœursJe me souviens être passé un soir, dans cet appartement cosy, mes pieds ont foulé la moquette du salon en direction de la chambre. Mais pas celle de Lily non. Katerine Pearce était au bord de la fenêtre, le ciel étoilé et la lumière de la lune se reflétant su son visage luisant de larmes. J'ai attrapé sa pensée et partagé sa douleur.
Évidemment il arrivait aussi que son diagnostic soit faux ou qu'une personne soit particulièrement dure à déchiffrer...Mais tout ça pour dire que depuis son plus jeune âge elle avait sans même sans rendre compte, pratiqué l'oubli de soi même, l'altruisme. Elle avait bon cœur, faisait passait les besoins des autres avant les siens, jusqu'à parfois s'effacer de la scène pour en contenter d'autres. C'était devenu une facette dominante et inée de sa personnalité. Un psychologue aurait dit que c'était dû à son nombre restreint de proches et une recherche d'amour permanente. Elle, pensait qu'au contraire c'était une quantité trop grande d'amour laissé dans ce petit corps, au détriment peut être d'autres personnes qui en avaient était dépourvus. Peut être qu'il n'existait pas de personnes cruelles. Peut être n'était-ce que des personnes n'ayant pas assez d'amour en eux.
Pardonnez moi si mon ton mélancolique commence à vous lasser mais oui peut être...
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Pensée
General FictionJe suis la Veilleuse. Celle qui entend et qui garde toutes les pensées de l'humanité. Quand je dis toutes ,c'est chaque pensée que chaque être humain aura dans sa vie, des plus importantes aux plus insignifiantes. Vous comprendrez donc qu'après to...