Zone C

Chapitre 5 :Tea Time

Fanny avait pour habitude de se coucher tôt le dimanche.

À vrai dire, ce n'était pas une grande fêtarde. Elle préférait ces soirées au coin du feu avec Mila dans la grande bibliothèque de la section. Elles échangeaient sur leurs romans préférés et parlaient pendant des heures entre deux rayons. D'ailleurs le plus souvent elles se réveillaient au petit matin dans la bibliothèque et riaient à l'idée d'avoir passé une nuit de plus dans le monde des livres sans se faire repérer par la bibliothécaire.

Fanny n'avait éprouvé aucun désir de lecture cette semaine.La bibliothécaire s'était même inquiétée de l'absence de Fanny au club de lecture tous les mardi et jeudi. D'habitude elle n'en manquait aucune.Elle qui dévorait des tonnes de livres par semaines ne voulait plus lire.

Du moins, pour l'instant.

Noah avait autant perdu l'appétit qu'elle avait perdu le goût de la lecture depuis le départ de Mila.

La jeune femme était sur le point de se faire chauffer une infusion au caramel beurre salé dans sa cuisine américaine quand elle vit quelque chose qui attira son attention.

Quelque chose de flamboyant et qui fonçait à la vitesse de la lumière.

Une étoile filante? Impossible. Elle n'en avait jamais vu de sa vie et ça ne risquait pas de se produire maintenant.

Elle déposa la petite tasse en porcelaine sur la table du salon,se rapprocha de la grande baie vitrée qui donnait une vue d'ensemble sur les jardins de la section et ne vit rien.

Etrange. Elle était sur d'avoir vu une lueur, quelque chose d'étincelant.

Voilà que la fatigue l'amenait à voir des lumières ...

Elle reprit sa petite tasse en porcelaine et se dirigea vers la salle de bain. Elle buvait son infusion caramel beurre salé qui avait des vertus d'endormissement selon son père. (il lui avait offert une caisse pleine par colis la semaine dernière car il savait que sa fille avait du mal à dormir la nuit. Sûrement à cause de son pouvoir, les Passeurs étaient connu pour leur manque de sommeil. Ils utilisaient tellement d'énergie pour transférer les gens d'un continent à un autre par exemple qu'ils n'arrivaient pas à se détendre ou dormir la nuit.

Fanny s'était beaucoup entrainée avec la directrice il y a deux semaines dans la salle d'entrainement réservée aux étudiants qui avaient passé le Test; et aujourd'hui elle en payait les conséquences : elle était exténuée et n'avait pas réussi à dormir de toute la semaine. Son père s'était empressé de lui offrir cette infusion venue tout droit de Madagascar.) Elle tressa ses longs cheveux blonds pour les avoir bouclés le lendemain.Fanny prépara une nouvelle tisane qu'elle posa sur sa commode, et se glissa dans son lit quand quelqu'un se mit à frapper de toutes ses forces à la porte.

Elle se redressa d'un bond, mit son peignoir mauve qu'elle venait de poser au bord de son lit et récupéra la tasse de thé sur la commode.

(Elle ne voulait pas qu'on la découvre en petite nuisette fleuri, surtout si c'était Dan qu'elle recevait à cette heure-ci. Dan avait toujours cru qu'il allait se passer quelque chose entre Fanny et lui étant donné qu'elle avait couché avec la moitié (non j'exagère) en tout cas un grand nombre de mecs dans la section.

Elle était certaine que c'était lui. Elle remit sa chevelure blonde en place. Après tout, elle voulait quand même être un minimum présentable.

Heureusement que Fanny s'était écartée de la porte à temps en ramassant une pince de cheveux qui avait roulé de l'autre côté du salon.

La porte avait explosé d'un coup alors qu'elle s'était accroupit à la recherche de sa pince.

La porte blanche était en cendre.

Noah se tenait à présent devant elle les yeux rouge sang. Des flammes l'encerclait. Fanny fit tomber sa tasse de thé à terre qui se brisa en mille morceaux.

« L'heure du thé est fini Fanny. On va chercher Mila. On nous cache des choses. Je t'en dirai plus sur le chemin. Tu es de la partie? »

Derrière Noah se tenait toute l'équipe de basket :

Harry, Léo, Nathan et Dan.

Un sourire se dessina au coin des lèvres de Fanny.

« L'heure du thé est fini. » répéta-elle machinalement.

Elle regarda la tasse brisée à terre.

« Je suis de la partie. »