Chapitre 1 : Une soirée mondaine, comme les autres. Ou presque.

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Elle regarda ses yeux. Depuis leur première rencontre il y a quelque semaine de cela, elle ne se l'expliquait toujours pas, et cela l'intriguait. Il avait des yeux de chat. Comme un demi-humain. Or son statut ne correspondait pas, les demi-humains travaillaient au mieux comme ouvrier, au pire comme esclaves. Peut-être était-ce un riche excentrique qui mettait des lentilles, seulement après l'avoir seulement regardé l'espace d'un instant, on comprenait bien rapidement que ce n'était pas le cas. Qui plus est, cela paraissait totalement naturel.

Elle l'avait rencontré à une soirée, il y a presque un mois de cela. Son père l'y avait amené dans l'espoir d'y trouver un beau parti. Avec ses longs cheveux noirs et ses yeux bleus hypnotisant, son père ne doutait pas que de nombreux prétendant, riche, beau et/ou intelligent se jetteraient au pied de la demoiselle, qui était elle-même certainement l'une des jeunes filles les plus intéressantes pour un mariage. De très haute naissance, la jeune Elarya, 18 ans, était cultivé, intelligente et d'une beauté sans nom. Mais ce soir-là, aucun des hommes qui s'étaient présentes à elle ne lui convenaient, son opinion d'elle-même n'étant pas au plus bas. Malgré toutes ses indéniables qualités physique et intellectuel, la petite princesse ne doutait pas une seconde de sa supériorité, face aux Hommes en général, mais particulièrement face aux « sous-hommes ». Elle n'avait absolument aucune raison d'en douter, tout le monde vantait sa beauté et son intelligence, et tous les hommes étaient à ses pieds, elle n'avait qu'à se baisser pour r amasser les pauvre fous d'amour.

Cependant, un homme ce soir-là n'avait que vaguement détourné le regard dix secondes avant de repartir dans sa passionnante conversation, là où tous s'était tut devant l'entrée et l'arrivé tant attendu de la demoiselle, dans sa magnifique robe blanche et pourpre cousue de fil d'or dans laquelle elle ressemblait à un ange descendue des cieux.

Cela l'avait même vexée. Elle, habituée aux regards et aux soupirs de jalousie, avait été ignoré. Mais la petite princesse ne laissera jamais un homme lui rester indifférente. Elle était toujours parvenue à ses fins, séduisants les plus résistants par son esprit et sa culture. De nombreux hommes lui vouaient un amour fou, ce à quoi elle prenait beaucoup de plaisir. Elle entretenait cela en répondant à chaque lettre sans pour autant laisser de l'espoir à ces hommes. Jusqu'au jour où elle se lassera et prendra un époux gentil et amoureux, grâce à qui elle continuera à vivre dans l'abondance et le luxe. Et sa vie resterait à jamais parfaite.

La jeune femme s'approcha de son père qui discutait avec le groupe non loin de l'homme aux yeux de chat. Puis l'homme avec qui parlait son père se tourna vers la ravissante jeune fille :

« Et voici donc la fameuse Elarya, je suppose.

-Absolument ! Jonathan, je vous présente ma fille, Elarya.

-Je suis enchantée, Monsieur, le salua la demoiselle avec une référence de rigueur et son sourire si parfait.

-Moi de même ! Votre père ne cesse de me parler de vous ! Et je vois que ce que l'on dit est bien en deçà de la vérité.

-Oh, je vous en prie, je ne sais ce qui peut être dit, mais je ne mérite surement pas tant d'éloge ! » Dit-elle avec aisance et modestie comme elle l'avait appris. Paraitre parfaite, quitte à renier celle qu'elle était rééllement.

« Et bien ! Il faut croire que vous êtes également modeste. Enfin, laissez-moi me présenter correctement. Je suis Jonathan De Bryas

-Je vous connais, voyons ! Mon père m'a également parlé de vous. Et connaître les noms et les visages importants font partie de l'éducation de toute lady digne de ce nom ! »

L'homme d'une cinquantaine d'années paraissait agréablement surpris. Ils entamèrent alors une conversation sur un sujet lambda, de ceux que l'on rencontre dans chacune de ces soirées. La demoiselle n'en avait pas pour autant oublier l'inconnu insensible à ses charmes et aux intrigants yeux de chat. Alors que son esprit vagabondait, Jonathan commença à parlait de son fils. Qu'il appela pour le présenter à la jolie brune. Je dois bien avouer que ce genre de coïncidence n'a tendance à se réaliser que dans les livres. Pourtant, ce jour-là, cet instant se transforma en une page d'un roman. Disons que nous sommes là d'une nouvelle sans prétention. Le fils de Jonathan était autre que le fameux jeune homme qu'Elarya dévorait des yeux, discrètement tout de même, depuis son arrivée. Le jeune home la salua d'un ton neutre, ce qui semblait-il ne convenait pas aux deux pères qui regardait leurs enfants comme si il attendait quelque chose. Un coup de foudre surement. Qui n'arriva jamais. Le repas fut servi, et le beau Kalean fut prié de s'installer en face de la petite princesse, ce qui expulsa de sa poitrine un discret soupir de désarroi. Il s'assit sans daigner lui jeter un regard ou une parole, sans même respecter les codes des bonnes manières. Cependant, la jeune fille ne perdit pas espoir, et entama la conversation. Ou il ne répondait que par de vague oui, non, voir des phrases quelque peu plus complexes, bien que relativement courte. Tout y était passé. Littérature, philosophie, Voyage, Mathématiques et sciences. Il n'avait pas sourcillé devant tant de culture. Mais quand les plats furent servi par des demi-humains, Kalean les salua et les remercia bien plus chaleureusement qu'il l'avait fait une demi-heure auparavant face à la demoiselle. Qui s'en était vexée. Mais elle avait une détermination qui lui hurler de ne pas se laisser vaincue. Alors elle entra dans un nouveau thème. Lorsqu'elle évoqua la situation politique, elle vit son oreille se faire plus attentive à son opinion.

« ... la société actuelle nécessite tous les niveaux sociaux, que ferais le peuple sans nous, et que feront on sans eux !

-Ceux qui régissent le monde ne sont pas ceux qui paraissant avoir le pouvoir. La puissance est extrêmes relative. Comment dire qu'un homme est puissant ? Par son argent ? Son influence ? »

La jeune fille souria ! Enfin elle avait réussi a trouvé un sujet qui l'intéressait. Et à lui faire sortir plus de 2 phrases de suite.

« Hmm.. tu penses à quelqu'un en particulier ? Les seuls que je n'ai pas cité sont les sous-hommes, et leur pouvoir dans cette société est plus que limité. Ce ne sont pas des hommes après tout.

-C'est pour cette raison que vous devez les exploiter ? Des sous-hommes, dis-tu. Pourquoi serait-ce eux qui vous sont inférieurs. « Les demi-humains » ont une meilleure ouïe, une meilleure vue et un meilleur odorat.

-En effet, comme les animaux.

-Pourquoi diable êtes-vous moins cruel avec des chiens ou des chats, qu'avec des êtres de la même espèce ? »

Elle le regarda, choquée. La même espèce ? Et puis quoi encore. Depuis son enfance, la jeune femme était endoctriné dans cette idée de supériorité, qu'elle n'aurait jamais remis en doute, et encore moins au risque de la douceur de sa vie. Abasourdi, elle ne savait plus quoi répondre et resta muette jusqu'au dessert. Ce après quoi Kalean quitta la table, alla glisser deux mots aux oreilles de son père avant de définitivement quitter la soirée. Elarya resta quelque temps ainsi, seule, puis décida à son tour de quitter la soirée.


L'Enfer des ChatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant