Chapitre 3 -- La délinquante

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Je me trouvais assis parmi une trentaine d'élèves dans une minuscule salle de classe. Notre premier professeur de la journée se prénommait Mr.Kynner. Il enseignait la littétature. C'était un homme aux cheveux déjà argentés malgrés son âge. Il paraissait sévère mais je lisais de la satisfaction dans son regard à chaque fois que nous donnions une bonne réponse.

Le cours se déroulait normalement. Malgrés les gloussement de certaines filles, la majorité des élèves travaillaient.
Le prof nous expliquait l'amour que portait Roméo pour Juliette quand le prof demanda :

"Je suppose, Mademoiselle Rodriguez, que vous parlez parce que vous savez quand est-ce qu'a été écrite cette fabuleuse pièce ?"

Tous les regards se tournèrent vers le fond. Je fis de même et j'apperçus une fille affalé sur son siège. Elle avait des cheveux bruns décoiffés, des yeux d'un noir hypnotisant. Son uniforme n'était pas du tout réglementaire. Elle avait déboutonné le haut de sa chemise donc on pouvait apercevoir son débardeur. Elle avait attaché sa veste autour de sa taille et à la place de porter les ballerines réservés pour les filles, elle avait opté pour des converses noires. Seulement sa jupe paraissait correcte.
C'était le genre de filles que je détestais.

Elle se contenta d'abord de ricaner puis de pencher sa tête sur le côté. Pendant une fraction de seconde, j'ai pue apercevoir dans ses yeux une lueur de démence. Je me retournai et vue le prof tressaillir.

Il changea aussitôt de sujet.

Il reporta son attention sur le cours tout en laissant la majorité des élèves ébahis par la scène. Puis une fille osa prendre la parole :

"T'es trop forte Jess !" fit-elle en lui "chekant" dans la main.

Elle ricana. Je fis une grimace. Je sentais qu'entre elle et moi ça n'allait pas le faire.

Comme pour confirmer mes présentiments, elle s'arrêta de rire et me fixa en plissant les yeux. Puis un rictus lui barra le visage et elle détourna la tête.

Lorsque la sonnerie retentit, nous nous levions tous pour nous diriger vers nos autres cours. Ils furent tous aussi ennuyants les uns que les autres. Puis, ce fut la pause déjeuné. Je me décidai à rejoindre Chuck dans la cour de récréation. Celui ci était assis parmis une des nombreuses tables en bois. Il ne m'adressa même pas un regard. J'ai alors pensé qu'il ne voulais pas que je m'assois à côté de lui mais il m'a ensuite lancé :

"Tu comptes t'asseoir avec qui ?"

Je ne répondis pas. Il poussa ses béquilles.

"Ramène toi, minus."

Je m'asseyais donc à côté de lui et nous entamions une discussion qui avait pour sujet mon intégration dans le lycée, les cours et...

"Les filles, demanda Chuck d'un air dubitatif, elles sont comment ?"
"Euh... flippantes, dis-je en repensant à cette Jess."
" Elles ont de gros seins, au moins ?"

Je fus stupéfait par cette question. Chuck rougit et toussa. Il marmonna un juron dans sa barbe et se mit à déchiffrer un livre.

"Hum... Tu connais une certaine Jess Rodriguez ?" demandai-je.

En effet, mon école faisait le collège et le lycée donc je me disais que Chuck avait des chances de la connaître.
Il se retourna.

"Ouaip."

Je me tus. Puis Chuck continua :

"Elle s'appelle en réalité Jessica Rodriguez. Elle est ici depuis la 5eme. Ne traîne pas trop avec elle."

J'eus un sourire au coin qui agaça Chuck. C'était drôle d'entendre ceci de la part de Chuck.

"Je déconne pas, se justifia-t-il. Elle est... spéciale. Et je ne dis pas sa parce qu'elle est super mignonne malgrés son caractère."

Je n'y avais jamais réfléchis mais, à vrai dire, Chuck avait raison. Elle était plutôt pas mal. Non, carrément belle. Mais son caractère gâchait tout.

"Quoi ? T'aimerai bien l'inviter à sortir ?" lui demandai-je alors en rigolant.

Il recracha le bout de sandwich qu'il mastiquait.

"Tu déconnes, mec ! Elle me casserait la figure.... C'est sa spécialité. Démontez les gens... Digne d'une descendante d'Arès..."
"Je te demande pardon ?!" m'exclamais-je.
"Hum ?"
"Tu as dis descendante d'Arès. Je ne comprend p..." m'expliquais-je
"Qu'est ce que vous foutez assis à MA table ?" demanda une voix.

Chuck et moi levions alors nos deux têtes en même temps et nous avions aperçus Jess, qui portait son plateau.
Elle était accompagnée de deux filles, certainement des jumelles. Elle avait le teint pâle, les habits déchirés. On pouvait les reconnaître car une avait un cocard et l'autre avait une trace sèche de sang sur son menton. Elles ne souriaient pas. Elles affichaient un visage parfaitement neutre. Elle regardait droit devant elles.

"Alors ? répéta Jess."

Chuck s'est alors levé. Mais ce n'était pas pour céder sa place.

"Tu vas me parler autrement, p'tite. Je suis pas ton pote."

Elle pencha sa tête sur le côté.

"Tu refuses de m'obeir... Biquet ?"

"Biquet". "Descendante d'Ares"... je vois. Ils se donnent des surnoms.

Je me suis alors levé.

"Je promet de ne rien dire."

Ils se sont tous les deux retournés et m'ont fixé, incrédules.

"Je sais que vous sortez ensemble" ai-je avoué.

Ils ont tous les deux écarquillés les yeux. Puis, d'un seul coup, ils ont éclaté de rire. Ils ont rit si forts que tous les élèves à côtés se sont mis à les scruter. Les jumelles, elles, restaient sans rien dire.

"C'est la chose la plus drôle que j'ai jamais entendue de toute ma vie" s'étouffa Jess de rire.
"Combien de fois devrais-je te le répéter, tocard ? Elle et moi c'est impossible. Elle est trop chiante" plaisanta Chuck.
"On parle de moi ou de toi ?"
"Ta gueule." lança Chuck.
"P-pourtant vous vous donnez des surnoms affectifs, m'expliquais-je, "biquet", "descendante d'Ares"..."

Ils blêmirent.

"QU'EST CE QUE TU VIENS DE DIRE ?" cria Jess.
"Descendante d'Arès, me repetais-je, c'est plutôt bizzard comme sur.."

Elle se tourna vers Chuck et l'empoigna par le col.

"TU PEUX M'EXPLIQUER CE QUE SA VEUT DIRE ÇA ? TU PEUX M'EXPLIQUER ?" lui poustillona-t-elle au visage.
"J-je ne comprend pas..."
"ET BAH MON COCO TU VAS..."

J'ai alors explosé.

"ÇA SUFFIT ! J'AI POSÉ UNE QUESTION ET J'EXIGE QU'ON ME REPONDE ! QU'EST CE QUE TOUT CELA SIGNIFIE ? RÉPONDEZ MOI ET ARRÊTEZ DE M'IGNOREZ... LES TOURTEREAUX, ai-je ajouté pour les énervés. "

Mon plan a bel et bien marché. Jess a lâché Chuck. Celui-ci lui a d'ailleurs adressé un regard noir.

"Connasse"

Jess l'ignora. Elle se tourna ensuite vers moi.

"Luke".
"Lukas, ai-je corrigé."
"On te doit des explications."
"Comment, ai-je dit, pas sûr de comprendre"

Jess s'impatienta et Chuck allait prendre la relève quand d'un seul coup tous les élèves autour d'eux se sont levés, les yeux étrangement verts

Lukas Jackson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant