CH 3 L'intrus

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...quelque chose se déplaçait sur le toit. Nous n'étions pas seuls !

N'osant me détourner, je tendis prudemment la main vers ma compagne et lui tapotais le bras.

-"Psst ! Il y a quelque chose derrière nous !"

Aussitôt, l'air se mit à vibrer et, avant que je n'aie le temps de me retourner, une renarde filait le long du vers. M'accrochant prudemment aux anneaux, j'essayais d'avancer afin de suivre Coquelicot dont je ne distinguais maintenant qu'une ombre mouvante. La forme au loin ne semblait pas avoir remarqué quoi que ce soit et continuait à se déplacer tranquillement. Soudain, l'ombre bondit dans les air pour retomber sur l'inconnu qui glapit et tomba inanimé.

Je me hâtais de mon mieux afin de les rejoindre et, après quelques instants, trouvais la jeune femme tranquillement assise sur ce qui semblait être le corps grassouillet d'un petit homme.

-"Eh bien ! Tout ça pour un mulot froussard ! Tu fais un bien piètre guerrier tu sais !" M'interpela-t-elle avec un sourire goguenard.

-"C'est que... je ne savais pas ce que c'était ! Et puis, je ne suis pas un guerrier tu sais..."

-"Ben voyons ! Pas un guerrier hein ? Une fée pacifiste... voyez vous ça ! Tu me diras... j'aurais dû me douter que tu n'étais pas une fée comme les autres ! Il suffit de te voir ramper sur ce toit !" Elle éclata de rire. "Et dire que je te pensais espion du jour ! Ca aurait expliqué ta tenue...pfffrrr... et le fait qu'il te manque... une partie du cerveau !"

Elle était prise de fou rire et sa queue s'agitait dans tous les sens. Je me sentis rougir jusqu'à la racine des cheveux.

-"Et si je jouais la comédie, hein ? Et si j'étais un guerrier sur entrainé en train de t'espionner ?" me récriais-je.

-"M'espionner moi ?" reprit-elle en ouvrant un œil "Mais pour quoi faire ? Allons, viens au lieu de dire des bêtises, c'est notre arrêt. Aides-moi donc à descendre notre compère de là, je crois qu'il va avoir besoin d'un remontant !"

Elle écrasa une larme du bout du doigt, saisit les bras du petit homme et entreprit de le faire glisser le long du flanc du vers.

-"Tu crois que tu peux le réceptionner ?"

Je glissais à terre et attrapais le petit homme, il y a des jours où il est pratique d'être grand ! Coquelicot sauta au sol puis saisi les mains de l'homme, me faisant signe de l'aider. Soufflant sous la charge, nous nous mîmes en route.

-"Ne t'en fais pas, il n'y a pas long à marcher ! On va faire étape chez les nains... ils ont toujours quelque chose à boire ou à manger !"

Nous avancions dans le brouillard, une musique joyeuse se faisait entendre au loin.

-"On tombe bien ! C'est jour de fête on dirait !"

Au pays de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant