Chapter 1

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Aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge. (Abraham Lincoln)

J'ai toujours pensé que mentir n'était pas forcément une mauvaise chose si c'est pour protéger les gens qu'on aime. Mais aujourd'hui, je ne le pense plus. Un mensonge quoiqu'il soit, a toujours des répercutions sur la vie de quelqu'un.
On ne m'a jamais vraiment menti, sauf une fois.  Ce mensonge a donné un tournant diffèrent a ma vie.

Je suis devant le car, prête à m'en aller de cette ville. Plus rien ne me retient ici, sauf Kaylay, ma meilleure amie.

-Ne m'oublie pas Amb', je suis toujours là pour toi, tu le sais.
-T'en fais pas pour ça..
-Tout va s'arranger ma belle. Pense à autre chose, au moins dans le car. Je paris que lui, il va t'aider à penser à autre chose..
-Arrête s'il te plais, j'ai pas la tête à ça.
-Il faut bien que tu te fasses des amis non ?!
-Bon le car va partir.

Me serrant plus fort que les mots ne peuvent le décrire elle lâchât une larme, ce qui me fit faire de même. Monter les marches du car, me rapprochais de la réalité.
Le car était pratiquement vide. Un couple de vieux au fond et un homme assez effrayant au milieu. Plus près du conducteur je serais , plus en sécurité je me sentirais. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne vers moi. Il n'était pas repoussant mais le car était vide, pourquoi venir vers moi? Ces yeux marron ténébreux et ces cheveux en batails m'ont fait oublier que je voulais être seule.

- Salut, je peux m'assoir là? J'aime pas être seul en voyage.. C'est une petite phobie que j'ai. Si ça ne te dérange pas, bien sûr .
- Non. Enfin oui tu peux t'assoir, pas de problème.
- Moi c'est Ayden
- Et moi Abi.. Euh je veux dire Amber
- Enchanté Abi slache Amber.
- Enchanté..
- Tu t'arêtes à Memphis?
- Comment tu sais??
- Y a que deux arrêt, j'avais 1 chance sur deux!
- Ah euh oui Memphis.. Toi aussi tu t'arrêtes là-bas ?
- Oui je rejoins mon oncle pour l'aider à préparer le festival de musique à Memphis.
- Ah oui? Il est musicien?
- Non il a un vieux food truck, il cuisine les meilleurs pizzas de la ville !

On a passé tout le trajet à parler de tout et de rien. Kaylay avait raison, c'est pas si compliquer de se faire des amis.
Je sais désormais que je ne serais pas totalement seul à Memphis.
On était arrivé, Ayden m'a promis qu'on se reverrait bientôt. On a échangé nos numéro de téléphone. Sa devrai me réjouir de savoir que je connais quelqu'un dans cette ville désormais, mais ce n'est pas le cas. Enfin arrivé à Memphis, malgré ce que je pensais, quitter une ville pour une autre ne m'a pas fait oublier tout ce qui s'est passé la bas. J'étais dans le centre-ville de Memphis. J'étais totalement perdu, comme si on m'avait enlevé tout sens d'orientations. Alors j'ai demandé au premier passant venu où je pourrais trouver un hôtel miteux ou une auberge de jeunesse à proximité. Je me retrouve donc dans une auberge nommé "The Pilgrim House Hostel".
A l'accueil un homme assez jeune, la vingtaine je dirais. Il avait un look décontracté; des mèches de cheveux ébouriffées se jetaient sur son front. Ses yeux étaient d'un marron presque vert et son petit bouc naissant lui donnait une attitude très virile. Malgré cela il réussissait à garder une tête d'ange assez plaisante.

- Bonsoir, est-ce qu'il vous reste une place pour 3 ou 4 nuits ?
- Non, plus de place pour toi, désolé !
- Ah...
- Mais non je rigole, bien sûr qu'il reste de la place. Tu veux être en dortoir ou seul dans une chambre ?
- Je pensais que les auberges de jeunesse ne proposaient que des chambres en dortoir..
- Ici, le client est roi! Non enfaite tu m'as l'air un peu pommé, j'imagine que tu préfèrerais être tranquille se soir. 
- Merci, c'est sympas. Enfin je crois..
- Tu viens d'où? Si ce n'est pas indiscret...
- De Nashville.. Je suis arrivé il y a pas longtemps.
- Et bien bienvenue à Memphis, tu vas voir tu t'y sentira comme chez toi.
- Merci..
- Je te montre ta chambre ?


Je l'ai donc suivi et il m'a mener vers l'unique chambre de l'auberge de jeunesse, je n'étais pas au Hilton, c'est sûr. Mais j'aimais bien l'ambiance un peu rustique. Juste le strict minimum: un lit; un fauteuil en cuir marron, un de ceux qu'on trouve dans les vieilles maisons; une table de chevet qui servait de table basse à temps partiel; une petite lampe et un téléphone pour joindre l'accueil.
Valise à la main, dans un environnement totalement étranger, loin de tout repères, perdu de ma famille et surtout avec un mensonge qui me hante.
Je décide donc de défaire le peu d'affaires que j'avais, et de dormir. Pesé par cette journée assommante, je me suis laissé tomber dans un sommeil profond, un de ces sommeils qui laissent nos pensées refoulées entrer notre esprit. 

Une image claire. Un sentiment de paix, de sécurité, de repos. Un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis très longtemps. C'était comme si on enlevai 10 kilos de mes épaules. Un soulagement immense.  Mais ce, jusqu'à ce que l'on m'arrache de tout cela. Tout était sombre. Maintenant, la peur , une boule au ventre, je veux crier mais rien ne sort.
J'ouvre les yeux, je suis toute transpirante, mon cœur bas à la mort.
Il était minuit et demi passé. Malgré la fatigue mes yeux ne voulaient ou ne pouvaient plus se refermer.
Je décide donc de sortir de ma chambre, pensant qu'à cette heure tardive tout le monde devrait dormir. Les lumières étaient toujours allumées.
En avançant, je découvre un salon dans le style baroque très ancien, des canapés aux  imprimés dépareillés, un immense tapis rouge fleuri jonchait le sol. Les murs étaient d'un rouge profond, Même si j'étais dans un endroit qui m'étais totalement inconnu, je ressentais un sentiment de confort, je ne sais pas pourquoi.
Au coin des deux grands canapés, une bibliothèque rempli de livres. Pratiquement que des livres sur l'histoire des Etats-Unis.

- Tu ne trouves pas le sommeil ?

Surprise par l'apparition soudaine du mec de l'accueil, j'en laissais tombé un vieux livre d'un fameux Howard Zinn.

- Oui, c'est le dépaysement. Désolé pour le livre.
- Je comprends. Très bon choix, c'est l'un de mes préférés.
- De quoi?..
- Le livre. "Une histoire populaire des Etats-Unis", un des seuls livres qui racontent les non-dits et qui montre les défauts de notre cher pays.
- Tu lis vraiment ça pour le plaisir ?
- Mon père a fait partie des marins ainsi que son père et le père de son père... L'histoire des Etat Unis est raconté de génération en génération dans ma famille.
- Ca ne rigole pas, alors. J'ai dû t'insulter en le choisissant pour m'endormir.
-  Non, t'en fait pas. C'est pour ça qu'il sont là. Personne ne les lis pour le plaisir.
- A part toi!
- Oui. On ne s'est pas présenté, je suis Adam et toi?
- Moi c'est Amb.
- Le diminutif d'Amber ?
- Oui, c'est ça.
- Alors, qu'est ce qui t'as amené dans cette ville ?
- Des problèmes de famille, enfin des problèmes tout court.
- Les problèmes de familles, je connais!
- Non. Pas ceux-là.
- ..Tu veux en parler?
- Non! Euh, je pense que je vais réussir à trouver le sommeil maintenant. Merci encore.
- Pas de souci, si tu as besoin de quoique ce soit..

Interrompu par mon ton sec, je lui dis au revoir et pris mon chemin vers ma chambre. Environ un quart d'heure m'eut suffi pour m'endormir cette fois-ci.


Mon réveil sonne, il est 8h00. J'ouvrais les yeux dans une pièce que je ne reconnaissais pas. Il m'a fallu un petit moment pour me rappeler ou j'étais. Je pris mon chemin vers la salle de bain commune, priant pour ne pas trouver une pièce jonchée de poiles et embaumée d'une odeur d'urine repoussante. Par chance, je découvre une salle de bain parfaitement tenue. J'ouvre une cabine de douche et l'état en était le même. Une fois terminer ma toilette quotidienne, j'enfila ma serviette et pris mon chemin hors de la cabine. J'attaque maintenant le rituelle du brossage de dent, jusqu'à que je fus surprise par Adam, une deuxième fois.

- Je suis désolé, je voulais juste m'assurer que c'était bien propre
- C'est rien... j'étais surprise de la propreté des lieux
- Mon patron est très stricte en ce qui concerne la propreté.
- Je tacherais de ne rien salir promis
- Je .. vais te laisser maintenant, désolé encore...

Malgré qu'il m'ait surpris dans la salle de bain presque nue, son sourire d'ange m'a tout fait oublier. Personne en vue dans le couloir, je filais donc en vitesse dans ma chambre pour me changer.  J'enfilais une tenue chic décontracté car aujourd'hui je devais me trouver un job parce que mes petites économies ne me permettraient pas de tenir très longtemps dans cette ville.
J'attrape mon sac et pris mon chemin hors de ma chambre. Je me rappelai que je ne connaissais absolument pas cette ville et que la tache ne serait pas des plus simples.

Overnight LossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant