Deux gouttes d'espoir

Chapitre 1:Je recherche juste une famille

-Présent-

" Comment commencer sans faire chier le monde? Les basiques? Bon, eh bien je crois qu'il n'y a pas trop le choix. Je m'appelle Ivy, J'ai 25 ans. Un nom de famille? Probablement Way, même si c'est pas mon véritable patronyme. Bon stop avec tout ce chichi, ça me fait mal à la tête. Si je suis ici, c'est bien pour vous parler non? "

Je soupirais en fronçant les sourcils, lançant tout juste un regard au vieux croulant immobile en face de moi. C'était censé être un psychologue, ça? Quelqu'un qui vous aide et vous conseille sagement? C'était pourtant pas mon impression, cependant j'avais besoin de me libérer aujourd'hui et je ressentais les mots me brûler les lèvres, j'avais besoin de parler, besoin de me souvenir.

" Vous savez, j'ai eu une enfance difficile, j'ai plusieurs fois cru que c'était la fin pour moi, que j'allais juste disparaître de ce monde de merde... "

Commençais-je en m'époumonant presque sur le coup de la surexcitation qui me rongeait, je parlais enfin, je racontais mon histoire! Le psychologue hochait la tête, comme un idiot, je me confiais et la seule chose qu'il trouvait à faire c'était de hocher la tête? Tant pis. Prise d'un élan libérateur, je continuais.

" ...Seulement deux personnes ont été là pour moi, deux personnes qui ont remplacées ma mère alors qu'elle m'avait lâchement foutue à la porte pour une histoire sans intérêt et... " 

Je marquais un temps d'arrêt et je fermais les yeux comme pour mieux me souvenir de ma 16 ème année.

-Flashback-

"Maman! Maman! Je dois t'annoncer quelque chose. "

Avais-je claironné joyeusement en revenant du collège.

" Je t'écoute " 

Avait répondu ma mère sans grand entrain.

" Je crois que je suis amoureuse "

 Mon sourire s'épuisa légèrement mais ne disparu pas.

" Oh, et qui est l'chanceux? "

Questionna-t-elle, peu intéressée.

" La chanceuse! "

Avais-je rétorqué avec un grand sourire innocent, alors que ma mère avait arboré une grimace en s'étouffant presque avec son verre de wiskey, comme si c'était un verre d'eau. Son visage vira au rouge et son poing se serra...

" Qu'est ce que tu racontes encore comme conneries Ivy! Tu sais bien que je ne veux pas de ... Gouine à la maison, c'est hors de question que j'accepte ça. "

"M-Mais, je suis amoureuse maman, je ressens des choses que je n'ai jamais ressentis auparavant et c'est ma meilleure amie-"

"Ferme là! Je ne veux plus t'entendre dire des insanités pareille, va-t'en j'veux plus t'entendre tout court. Dégage! "

Beugla t-elle en balançant son verre à travers la pièce en venant me frapper sans ménagement. En colère, je détalais et montais prendre un sac avec le nécessaire dans ma chambre. J'en redescendais ensuite et claquais la porte de la maison. J'avais enfin quitté ce lieu infâme. J'étais libre. Mais quand on a 16 ans, qu'il fait presque nuit et qu'il fait froid qu'est-ce qu'on est censé faire? Errer dans une rue sombre? C'est pas un lieu pour une jeune fille seule ça. C'est pourtant mon histoire. J'étais en colère et complètement perdue, et pourtant un espoir était là, devant mes yeux, à l'embouchure d'une rue. Un groupe de jeunes adolescents, d'environ mon âge, étaient là fumant et riant. Je m'approchais en les abordant d'un ton direct:

" Salut, j'suis perdue, je peux squatter avec vous? "

Une fille se leva, il me semblait que c'était la leader du groupe. Vêtue d'un t-shirt déchiré, coiffée d'une coupe longue aux cheveux blancs et dotés de deux grands yeux verts,  elle me répondit avec un sourire en coin:

" Ouais beauté tu peux, mais rêve pas faut passer le test avant. "

Le test? Sans pour autant me décourager ,je répondit du tac au tac:

" Quand tu veux. "

Les autres observaient sans piper mots mais ne perdaient pas une miette de l'altercation. La leader me passa alors un bouteille de wiskey pur et enchaîna:

" Tu bois ce que tu peux, et on jugera si c'est suffisant ou pas. "

" Okay, c'partit. "

Dis-je d'un air mauvais en empoignant la bouteille des mains de celle-ci. Je l'ouvris et en bu le plus possible. Je m'arrêtais à la moitié. La tête me tournais mais je restais impassible.

" C'bon ? Je conviens à vos critères? " 

Questionnais-je avec mon impertinence habituelle.

" Ouais, ça ira. Moi c'est Chef, mais tu peux m'appeler Jackey. Ici t'as Ethan le beau gosse, Brad le petit gamin, la belle blonde c'est Abby, et puis là-bas t'as Lee. "

Brad c'était le cliché type du beau gosse bien musclé tombeur de filles. Il m'inspirait pas confiance au premier abord. Ethan me paraissait adorable avec ses airs juvéniles, ses grand yeux noisettes et ses cheveux noirs et rouges. Abby? Que dire d'elle... Tout dans la poitrine, rien dans la cervelle? Ouais c'était plutôt bien résumé. Et enfin Lee, la jolie brune aux allures un peu kawaii qui m'inspirait grande confiance.

" Alooooors tu vas rester avec nooous ? " 

Questionna une voix joyeuse à mon oreille. Légèrement surprise je sursautais et me retournais, je vis Lee alors je me calmais un peu.

" Hum... ouais, je suppose ouais... "

Avais-je répondu d'une voix mal assurée. Bizarrement, j'avais une impression d'avoir une famille, une douce impression de liberté. Et je croyais maintenant que ma vie allait prendre un tournant nouveau.

-Quelques années plus tard-

" PLANQUEZ-VOUS! Courrez! " 

Avait crié Jackey. Hors d'haleine, je tentais de suivre ma famille, cependant tout était flou et je m'arrêtais quelques instants.

" Qu'est ce que tu fais Ivy?! " 

Avait questionné Lee, paniquée tout en me tendant la main.

" Je... Partez sans moi... "

Avais-je grommelé en vomissant dans un coin avant de m'écrouler, j'y avait pas été mollo sur l'alcool et la fumette et ça commençait à faire effet. J'avais l'estomac tout retourné.

" On y va, on a pas le temps de l'aider, laissez la, les flics arrivent, s'il nous choppent j'imagine même pas! "

 Avait ordonné Jackey en continuant le chemin.

" Mais... "

Renchérirent  Lee et Ethan.

" J'ai dis: on s'casse! Tout le monde me suit, ceux qui restent sont contre moi! "

Tout le monde suivit alors Jack'. Remuée de soubresauts, je restais au sol, incapable de bouger. Un violent haut le cœur me secoua ainsi qu'une intarissable douleur dans mon abdomen... C'était la dernière phrase que j'avais entendu, la dernière phrase avant mon second abandon. Ces dernières paroles qui résonnaient en boucle dans mon cerveau... Des pas, puis plus rien. Le noir total.

NDA:(Voilà pour ce premier chapitre, j'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à commenter et voter :) Merciii! )