Destin contrôlé

A peine je descendis de la voiture que mon grand-père me fit de grands sourires. J'étais enfin arrivée à ma destination, à la délivrance, à la liberté et l'innocence que j'avais tant imaginé, comme quelque chose de banal jusqu'ici. De magnifiques orthencias m'attendaient à l'entrée de cette grande maison typique, que je n'avais vu que sur Google map auparavant. Il avait l'air ému de me revoir après toutes ces années, ce qui est compréhensible j'imagine, mais.. Bizarrement après des années enfermée, j'ai perdu le sens de l'attachement. J'ai perdu les émotions que certaines personnes jugent nécessaire ou plutôt indispensable. Après cette courte période de réflexion, il s'approcha de moi et m'embrassa.
Quelques minutes après, j'ouvris le coffre, pris ma valises, mes petites affaires bien personnelles puis mes pieds se dirigèrent vers la maison.
Mon grand-père, lui, se contentait de me suivre d'un pas ralenti. Ma chambre se trouvait dans un coin du grenier. En fait le grenier était divisé en trois parties, toutes séparées par des rideaux de couleurs chaudes et peu opaques mais qui laissaient tout de même de l'intimité pour chacune des parties. C'est l'endroit dans lequel je restais le plus souvent quand j'étais plus jeune, quand j'étais encore qu'une gamine. Je passais des heures à dévorer la bibliothèque de mes grands-parents, je ne comptais pas les heures, c'était affolant ! Encore aujourd'hui je me demande comment je faisais... Je n'arrivait pas à me rendre compte où j'étais. Arriver dans ma partie "privée" me fit tellement de bien. D'une seconde à l'autre, mes affaires étaient déjà par terre, étalées, et moi j'étais déjà dans mon lit plutôt confortable, les yeux fermés par la fatigue du trajet, mais surtout par la joie d'être enfin rentrer dans un lieu non méconnu dans ma vie.