Chapitre 1 [RÉÉCRIT]

2.4K 96 30
                                    

Pdv Octavia:
Je me réveille et bouge difficilement pour atteindre ce stupide réveil et éteindre sa sonnerie stridente. Je rabats mes couvertures sur ma tête et essaye de me rendormir mais ma mère m'en empêche en me criant que mes tartines sont prêtes. Je soupire, je n'ai vraiment pas envie de sortir de mon lit pour aller en cours. J'entends de nouveau la voix de ma mère en bas. J'ai vraiment une super maman, même si on s'engueule souvent je l'adore, et puis ça compense avec mon père toujours en voyages d'affaires. Je suis fille unique donc j'ai développé une super relation avec ma mère. On habite dans un quartier plutôt calme de la ville, ces quartiers résidentiels avec des grandes maisons et où il se passe en général très peu de choses, c'est ennuyant mais au moins on est tranquille.

Bref, je sors de mon lit et descends dans la cuisine. Je m'assois à table et mange ce que ma mère m'a préparé. Elle ramasse ses affaires en se précipitant vers la porte en me lançant un "désolé Octavia, je suis très en retard, bonne journée ma chérie ! ". Je lui souhaite une bonne journée sans détourner le regard de ma tasse. Je regarde l'heure, il va pas falloir que je traîne pour être à l'heure. Aujourd'hui c'est les 17 ans de Peter, mon petit ami. On est ensemble depuis déjà deux ans, on s'est rencontré en soirée, il est assez grand et blond aux yeux bleus donc bien sûr j'ai "craqué" sur lui directement. Je suis bien avec lui mais pourtant, plus le temps passe plus je me demande si je l'aime vraiment ou si je reste avec lui par habitude. C'est comme si je ne voyais pas ma vie sans lui, quand la plupart des gens pensent à moi, ils pensent directement à Peter et inversement. Parfois ça devient lourd mais je supporte. Mon téléphone vibre et me fait sortir de mes pensées, je regarde encore une fois l'heure et me lève pour aller me préparer. Moi, c'est Octavia, brune aux yeux verts, basique donc.

J'ai mis trop de temps à me préparer !
Je m'engueule intérieurement en finissant mes lacets et en me jetant vers la porte comme ma mère une heure plus tôt. Cette pensée me fait rire et je cours vers l'arrêt de bus qui se trouve miraculeusement en face de chez moi. J'arrive à temps pour voir mon bus descendre la rue. Alors là, je suis vraiment mal barrée, la journée commence plutôt mal. Tant pis, je me dirige vers la cabane au fond du jardin et prends mon vieux skate que je n'ai pas utilisé depuis un an, espérons que j'ai encore les bases. Je réussi par miracle à arriver, en croisant mon bus bloqué dans des embouteillages à cause de travaux sur le chemin. J'ai juste le temps de trouver Peter et de lui souhaiter un joyeux anniversaire avant que la prof vienne nous chercher. Je rentre en cours avec Alice, ma meilleure amie depuis l'enfance. On a cours de maths, je n'aime pas du tout ce cours donc on s'installe au fond.

- C'est bien chez toi ce soir pour l'anniversaire de Peter ? Me demande Alice.

-Oui, viens tôt, j'ai vraiment besoin d'aide pour tout préparer, j'ai du mal, dis-je en rigolant avec un air gêné.

- T'inquiète je vais venir t'aider, je sais que t'es pas très douée. D'ailleurs, t'as trouvé un cadeau pour Peter ?

- Non pas du tout, dis-je avec un air vraiment gêné cette fois-ci, je vais y aller après les cours.

La prof nous rappelle à l'ordre et on se tait en se lançant des regards moqueurs, en écrivant le cours.
À l'heure du déjeuner toute la cantine s'est mise à chanter bon anniversaire à Peter, il était très mal à l'aise mais c'était vraiment marrant, j'en garderai un bon souvenir.

L'après-midi j'avais des cours séparés d'Alice, autant dire que je m'ennuyais. Là j'écoutais distraitement la prof de philosophie faire son cours, en me perdant dans mes pensées à force de regarder les arbres et le ciel par la fenêtre. Il y avait un grand soleil et il faisait très chaud, ce n'était pas du tout un temps à rester enfermé, à écouter des gens raconter des choses pas intéressantes. Je pensais à la soirée de Peter. Ce soir, toute notre bande, donc disons quelques amis proches et d'autres plus éloignés fêtent l'anniversaire chez moi car les parents de Peter ne voulaient pas de soirée chez eux. Dans un sens ça m'arrange parce que si je n'ai toujours pas trouvé de cadeau pour lui ce soir, j'aurais l'excuse d'avoir tout préparé. Bon c'est vrai, ce n'est pas terrible comme excuse mais je n'ai rien de mieux malheureusement. Mais je vais quand même en chercher un ce soir après les cours, je tiens à être une bonne petite amie.
Je finis par m'endormir et me réveille au son de la sonnerie de fin de cours.
Les cours sont passés vite, comme c'est la fin de l'année j'ai toujours l'impression que ça passe plus vite.
Je sors de la classe et marche dans le couloir en direction de la sortie du lycée. Je sens des bras m'attraper par la taille pour m'arrêter. Je me retourne et souris à Peter qui se tient en face de moi. Il est trempé et me dit qu'il sort d'une bataille d'eau organisée par ses amis pour son anniversaire. Il a l'air resplendissant aujourd'hui, pas qu'il ne le soit pas en temps normal, mais c'est sûrement dû au fait que ce soit bientôt les grandes vacances et que ce soit son anniversaire. Oui, ça doit jouer.
Il m'embrasse au milieu du couloir et me dit qu'il est content de me voir. Alice nous rejoint. Je vois le reste de la bande arriver au loin, je me tourne vers Alice et Peter et leur dit que je serais très contente de rester avec eux mais je dois filer. J'embrasse rapidement Peter et rappelle à Alice de venir tôt et les quitte avec un sourire. On était arrivés à la sortie entre-temps, ce qui me permis de voir mon bus arriver au loin. Je saisis mon skate et cours prendre le bus.
Pendant le cours de philosophie j'ai pu réfléchir à ce que je pourrais offrir à Peter et je me suis rappelée qu'il aimait beaucoup les jeux de société. C'est pas très courant à 17 ans et je me suis dit que personne ne penserait à lui en offrir un, j'aurai un cadeau original comme ça. J'ai bien aimé mon idée donc je suis partie dans le seul endroit que je connais où je pourrais trouver ce que je cherche. L'endroit où je vais n'est pas très fréquenté, j'avoue que même en pleine journée ça ne me fait pas vraiment plaisir d'être là-bas seule. Mais je me rassure en me disant que je n'en aurai pas pour longtemps et puis que ça fera réellement plaisir à Peter.

Je branche mes écouteurs et m'assois au fond du bus, il faudrait que j'arrête de me mettre au fond partout. Je regarde le paysage changer à travers la vitre. On part du centre ville, puis on passe par les quartiers résidentiels. Mon angoisse monte au fur et à mesure que le bus se vide. On quitte les quartiers résidentiels et on sort enfin de la ville, je vais bientôt descendre. Le bus arrive enfin à mon arrêt, je prends mes affaires et descends. Cet arrêt est vraiment perdu, délaissé, il donne sur un sentier qui conduit vers un espèce de village en briques, où tous les bâtiments se ressemblent, les rues sont étroites et sales, comme tout le reste. La chaleur de ces derniers jours rendait la puanteur de cet endroit encore plus insoutenable. Les rues étaient quasiment désertes, à part quelques personnes alcoolisées qui traînaient devant des bars, parce que les bars composaient la moitié des magasins du village, l'autre moitié étant des magasins de jeux ou d'antiquités, ou bien des femmes, des enfants, des hommes, voir des familles entières traînant de lourds sacs remplis d'affaires trouvées, et de quelques provisions achetées en magasins pour les plus chanceux. Cet endroit faisait froid dans le dos, on aurait dit un village rescapé d'une catastrophe planétaire, comme si ses seuls ressources étaient internes et qu'il n'avait aucun contact avec le monde extérieur. J'avancais sans bruit, comme si briser le silence allait provoquer un malheur. Il faisait chaud et je déambulais dans les rues, au milieu de sans-abris étendus par terre. La chaleur et l'atmosphère pesante de l'endroit n'empêchait de réfléchir correctement.
Je finis par m'assoir sur le pas d'une porte, bu un peu d'eau et je me mis à chercher un plan du village sur mon téléphone. Bien sûr mon téléphone ne captait aucun réseau, impossible donc de savoir où j'étais.
Je restais assise encore quelques minutes et reparti complètement au hasard. Par miracle, je finis par arriver à une sorte de place qui s'organisait autour d'une fontaine, et tout autant par miracle cette place contenait des panneaux, à moitié effacés, mais ça restait des panneaux que j'arrivais à peu près à déchiffrer.
Sur un des panneaux, je pouvais lire
" ue marc ande ", j'en déduis qu'il indiquait la rue marchande, ce qui était une bonne nouvelle puisque les magasins que je cherchais devaient probablement se trouver là-bas. Je ne réfléchi pas plus longtemps et me remis en marche car l'angoisse que j'avais ressenti avant d'arriver n'était pas partie, mais au contraire s'était amplifiée, j'avais le sentiment grandissant d'être observée et ça ne me plaisait pas du tout. Je parti dans la rue qu'indiquait le panneau.
Après quelques minutes de marche j'aperçu enfin les premiers magasins de jeux. La rue était longue, j'allais avoir le choix. Je me balade de magasins de jeux en magasins de jeux en regardant les vitrines quand un reflet attire mon attention. Je me retourne et vois un homme un peu plus loin dans la rue, qui me regarde, cannette de bière à la main. Il a l'air légèrement alcoolisé, ce qui me rassure encore moins. Je commence à sentir la peur monter en moi, je me remets donc en marche, ce qui est dommage car la boutique que je regardais était intéressante, j'y serais bien rentrée si cet homme n'était pas aussi près. Tout mon être prie pour que l'homme ne me suive pas, j'essaye de rester naturelle mais je ne peux pas m'empêcher d'accélérer le pas. Je me retourne pour voir, en espérant qu'il soit toujours à la même place que tout à l'heure, hélas ce n'est pas le cas, je le vois s'approcher rapidement de moi, ce qui est étonnant vu son état et le fait qu'il ne marche pas droit mais plutôt en zigzag. Je l'entends marmonner des paroles derrière moi sans comprendre. Je marche de plus en plus vite sans savoir où je vais, j'essaye de le semer en changeant de rue, plusieurs fois, mais rien à faire, il est toujours là derrière moi, comme si il savait quel chemin j'allais prendre à chaque fois. Il se rapproche et cette fois je l'entends distinctement m'appeler.

- Bah alors ma jolie où tu vas comme ça, dit-il avec une voix qui se veut douce mais qui fait juste peur.
Il continue:
- Pourquoi tu pars si vite chérie, reviens je veux juste discuter avec toi.

J'ai vraiment peur, je sens les larmes me monter aux yeux, je ne regarde plus où je vais, me perds et me retrouve coincée dans une impasse. Je me retourne, il est là, je suis coincée entre lui et un mur, je ne peux pas m'enfuir. Il me sourit d'un air pervers et s'avance vers moi en titubant pendant que sans le quitter du regard, je recule jusqu'à me retrouver contre le mur.

-C'est bon t'es piégée, dit l'homme, tu peux plus t'enfuir là, hein ma belle.

The last game [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant