Chapitre 4 [RÉÉCRIT]

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Il remercia tout le monde en criant un merci enjoué, puis se tourna vers moi pour recevoir son dernier cadeau.

Avec un air un peu gêné je m'excusai de ne pas avoir eu le temps de l'emballer dans autre chose s'une serviette qui traînait sur le comptoir de la cuisine. Il rit avant de saisir le paquet improvisé que je lui tendais. Je lui offris un sourire en gêné en pensant à la manière dont je l'avais obtenu. Je lui expliquerais plus tard ce qui m'étais arrivé, je n'allais pas gâcher sa soirée.
Il enleva rapidement la serviette qui emballait la boîte et un immense sourire illumina son visage quand il vit ce que c'était. Il s'avança vers moi et m'offrit une étreinte chaleureuse et me remercia plusieurs fois comme si c'était le plus beau cadeau qu'il ait jamais reçu. Sa réaction me fit rire.

- Octavia, t'imagines pas comment ça me fait plaisir ! C'est un de mes jeux préférés ! En plus on dirait une édition limitée j'avais jamais vu une boîte de ce jeu aussi belle avant !
- Je suis vraiment contente que ça te plaise ! J'ai passé du temps à chercher avant de tomber là dessus.
- Et comment que ça me plait ! J'ai envie d'y jouer tout de suite !

Alice me lança un regard de « j'en étais sûre » avant d'éclater de rire. Je lui rendis un sourire et me retourna vers Peter.

- On était sûres que tu voudrais y jouer tout de suite, lui dis-je en rigolant, du coup on a préparé la cabane au fond du jardin pour l'occasion.
- T'es vraiment formidable, répondît-il, on te l'a jamais dit ?

Et il m'embrassa une nouvelle fois avant d'escalader le comptoir de la cuisine.
Il mit ses mains en haut parleur autour de sa bouche et cria :

- Ok tout le monde ! Nouvelle activité ! Maintenant qu'on est bien tous déchirés on part faire un loup-garou au fond du jardin ! Enfin dans la cabane quoi, bref vous avez compris.

Des exclamations enthousiasmées suivirent ses paroles et il redescendit du comptoir pendant que tout le monde se précipitait dehors vers la cabane, embarquant alcools et autre au passage.
Il est 1h du matin, certains invités quittent la soirée à ce moment là.
On leur dit au revoir, on éteint la musique et Peter saisit ma main pour m'entraîner à la suite des autres. On se guide tous à la lumière de nos téléphones. Arrivés devant la cabane, je me fraye un passage au milieu de l'attroupement, la main de Peter toujours dans la mienne. J'ouvre la porte, allume la lumière et préviens tout le monde de faire aux pyramides d'objets qu'Alice et moi avons faites quelques heures plus tôt.
Tout le monde rentre à la file indienne et s'installent comme ils peuvent. Un joyeux brouhaha s'élève. Je referme la porte derrière nous. Alice prévient qu'on va allumer des bougies pour l'ambiance et donc qu'il faut faire gaffe à pas foutre le feu, ni à la cabane, ni à son voisin, ni aux cheveux et autres. Elle allume les bougies. Peter, son meilleur ami Lucas et moi nous tenons debout à côté de la porte pour discuter un peu de l'organisation. Je tends la boîte à ce dernier pour qu'il lise les règles, histoire de voir les spécificités de cette version.

Quelques minutes plus tard le meilleur ami de Peter se tourne vers nous et nous dit :
- J'ai finis de lire les règles et c'est presque les mêmes que les normales.
Pour vingt joueurs il y aura sept loups-garous. Ils se réveillent la nuit et désignent ensemble une personne qu'ils vont tuer, ils essaient de tuer tous les autres à part eux. Il y a aussi un loup blanc qui en plus de tuer en même temps que les loups-garous va tuer une autre personne qu'il aura choisi et qui peut être un loup-garou, il essaie de finir seul.
Cupidon choisi deux personnes qui vont s'aimer pour la durée du jeu mais si l'un des deux est tué, l'autre meurt de chagrin, donc c'est la fin de la partie pour lui, ils doivent s'organiser pour finir le jeu ensemble. Ah oui et Cupidon est pour les villageois du coup.
La voyante désigne chaque nuit une personne dont elle peut regarder la carte, elle est aussi pour les villageois.
La petite fille peut rester réveillée tout le temps, enfin discrètement si elle veut pas se faire tuer, elle est pour les villageois.
Les sept villageois ne se réveillent pas de la nuit. Le chasseur est un villageois, donc lui on l'appelle pas pendant la nuit mais dès qu'il sera tué il aura la possibilité de désigner une personne pour l'emporter avec lui dans sa tombe.
Le jour tout le monde vote à main levée une autre personne qui mourra.
Le maître du jeu réveille les personnes qui doivent jouer.
Et on doit désigner un maire aussi, dont le vote compte double, on fait ça au matin du premier tour.

Le calme s'est fait dans la cabane au fur et à mesure des ses paroles pour que tous puissent écouter les règles.

- Oui donc c'est les mêmes règles que pour les autres versions normales à part que celle-ci contient le loup blanc, dis-je.
- En gros oui.

Je me tourne vers les autres et demande si quelqu'un à des questions avant qu'on commence, mais tout le monde a suivi.
Je préviens que je vais éteindre la lumière, et mon geste suit mes paroles. On se retrouve éclairés par la seule lueur des bougies, ce qui comme prévu amène une ambiance propice au jeu. Les ombres des flammes se reflètent sur les murs de la vieilles cabane en bois, agrandissent celles des quelques araignées statiques dans les coins, et pendant un instant tout le monde se tait pour observer ce décor presque trop réaliste. On entend même les bruissements de la forêt qui borde le jardin, des bruissements discrets d'animaux dans les feuillages des arbres, des hululements de chouettes étouffés.

- On s'y croit vraiment là, lance quelqu'un en brisant le silence qui pèse.
- De ouf ! Ça va être bien comme ça, rajoute quelqu'un d'autre.
- C'est presque flippant, chuchote une fille assise pas loin de là où je me situe.

C'est vrai que l'ambiance est presque angoissante, mais la présence des gens entassés dans la cabane me rassure. Je me rapproche de Peter, me colle contre lui et l'étreint pour me rassurer encore. Il passe son bras autour de moi et dépose un baiser sur mon front. Lucas me tend la boîte du jeu mais garde en main un objet que je n'arrive pas à distinguer dans la pénombre.

- Mais du coup on est 19 à jouer, pas 20 si on enlève le maître du jeu, indique Peter.

Un brouhaha réapparaît à la mention du maître du jeu, qui va l'être ? Certains commencent même à se disputer pour ce rôle, d'autres proposent un vote, mais la plupart s'en fiche car ils préfèrent jouer.
Le meilleur ami de Peter s'éclaircit la voix :

- J'allais y venir, même si les règles du jeu sont similaires aux versions normales, cette édition possède quand même une particularité. Octavia, t'as pas remarqué que la boîte était beaucoup plus épaisse que les autres versions ?
Parce qu'il y avait un double fond et avec ça dedans.

Il tendit vers nous l'objet qu'il avait gardé en main lorsqu'il m'avait rendu la boîte du jeu. Je pus enfin distinguer ce que c'était lorsqu'il l'approcha de nos yeux à la lueur d'une bougie.

- Le maître du jeu est ce magnétophone, déclara-t-il.

The last game [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant