Surnaturelles

Anna - Roses

Mmmmm ! Qu'est-ce qu'il fait beau !
Je suis sur le petit balcon de mon appartement. J'ai une vue imprenable sur un joli petit parc fleuri et sur la route menant au centre ville. J'habite à Caen. Une ville vivante et attractive. La vie y est agréable et dynamique.
Je vis avec ma mère et ma grande soeur. On mène une vie calme et paisible. Moi, Anna, j'ai 17 ans et je suis scolarisée au lycée Malraud. C'est un grand bahut. Je suis plutôt timide du coup j'ai eu du mal à me faire des amies. Mais finalement j'ai trouvé des filles aussi bizarres et folles que moi !

- Piou piou !

Des moineaux gazouillent gentiment sur le toit. Ils sont perchés sur le rebord de la gouttière et profitent eux aussi du soleil. Le ciel se teinte de rose et d'orange et la tiédeur de fin de soirée réchauffe les pierre des vieilles bâtisses.
Comme nous habitons au quatrième étage, j'ai une vue magnifique sur le reste de la ville. Tout semble si paisible... C'est très beau... Mais ça manque de nature. Il faudrait plus d'arbres, de fleurs, d'espaces verts.
Même si j'aime ma vie ici, j'aimerai beaucoup vivre à la campagne. J'ai toujours aimé la nature et les animaux, je me suis toujours sentie près d'eux. Je ressens comme un besoin de prendre soin de cette nature qui est notre mère à tous. Les gens ont tendance à trop l'oublier. Ils ignorent cette nature luxuriante et la piétinent allègrement. Impitoyable et stupide. Voici ce qui définie la race humaine auquel j'appartiens. Je ne veux pas être comme eux. Je veux protéger notre mère, la Terre, et lui donner tout cette amour que je ressens sans savoir pourquoi. Je me sens plus proche d'elle que de n'importe quel être humain.
Un rayon de soleil vient éclairer mon visage. Comme une douce caresse pour me réconforter. Il illumine ma peau mais aussi mon coeur. C'est tout mon intérieur qui brille et étincelle.
Et les bras en croix je tourne mon visage vers le ciel et lui adresse une prière silencieuse.

Je voudrai tant être différente... voyager au delà du réel et réparer toutes ces fautes qui sont les nôtres...

Je me sens si bien... Bon il est temps de rentrer et de faire un brin de ménage. Je laisse donc ma réflexion là où elle a commencé et rentre. Je ferme la baie vitrée.
Je passe le balai puis je fais la vaisselle, je passe un coup de chiffons sur le dessus des meubles.
Oh! Les roses sur la tables sont totalement fanées... Dommage... Elles étaient si belles... Pourquoi les couper ? Encore une bêtise des humains... A m'entendre je ne fais même plus partie de cette race... Quelle arrogance...

Je saisis le bouquet et le presse contre mon coeur tout en posant délicatement mon nez contre le coeur des roses. J'essaye de sentir cette douce fragance caractéristique de la vie. Elle est là... ténue... Mais elle est là. Je la presse plus encore. J'essaye d'imaginer la puissance de cette fragrance avant. Le doux parfum sucré que dégageaient leurs coeurs, la douceur des pétales si fragiles, la délicate couleur rosée qui illuminait chacune de ces fleurs. Je vois tout comme c'était avant. Je sens la vie battre en elles, je sens la vigueur agiter leurs feuilles.
Je sors de ma transe et ouvre enfin les yeux. Je... Je... Mais qu'est-ce qui c'est passé ? C'est... totalement incompréhensible... totalement impossible... !
Les roses... elles... elles sont vivantes ! Resplendissantes de vigueur. Le rose colore de nouveau les pétales qui avaient il y a cinq minutes une teinte grisâtre ! Comment c'est possible ?
Est-ce que la Terre aurait entendue ma prière ? Mais non voyons... On est dans le monde réel ! Mais comment est-ce possible ? Je ne comprends absolument rien !

Je repose les roses dans le vase et m'en vais dans la chambre, songeuse. Qu'est-ce que j'ai fait ? Est-ce seulement moi qui est fais ça ? A moins que ce ne soit la fatigue ? Se serait une illusion alors ? Non... Je ne pense pas... Mais franchement...

Je ne comprends pas...