♠ ... Chapitre 2 ... ♠

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En face de son lit, se trouvait une porte à poignée ronde

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En face de son lit, se trouvait une porte à poignée ronde. Comme chaque matin, Iris prit la clef dans le livre factice, dernier de la deuxième étagère de la bibliothèque et ouvrit la porte. Dans un style épuré, les murs recouverts de tapisserie pailletée fleurie étaient parsemés de dessins de paysages aux allures celtique, une collection de poupées en porcelaine s'alignait sur un meuble blanc, une coiffeuse occupait le fond de la pièce, des tiroirs remplis de vêtements, d'album photos et de bijoux collaient les murs. Ils se sentaient libre et transportés dans un havre qui n'appartenaient qu'à eux car toute son imagination prenait départ ici. Par sa fenêtre, elle égarait son regard sur la forêt, les parcs, les oiseaux, les fleurs et le ciel, imaginait des paysages fantaisistes qu'elle mettait sur papier, tricotait tel que sa grand-mère lui avait enseigné, décorait ses vêtements en y cousant des fleurs ou des perles, passait des heures à lire allongée avec Fuji-Yama sur son matelas de sol. Iris détenait sa joie dans cette simple clef.

« Préférez-vous l'encre de chine ou l'or du dragon, ô honorable Maître Fuji ? » entonna Iris d'un accent chinois en montrant deux chemisiers, l'un bleu et l'autre jaune. Il la fixait, complètement indifférent de ce qui se passait.

Lorsque que neuf heures trente sonna, elle se hâta de rejoindre le salon chinois en descendant les escaliers quatre à quatre, prit la chaise pliante cachée derrière le buffet, attrapa sur la pointe des pieds le cerf-volant, remonta les escaliers –cinq à cinq cette fois-ci – et débarqua comme un pompier dans la chambre d'Edmond. Elle trébucha sur la poubelle, grimpa sur le bureau, ouvrit la fenêtre de toit avec son coude et sortit brutalement le cerf volant pour le laisser glisser dans ses doigts jusqu'à son extrémité, qu'elle attacha ensuite sur le minuscule crochet. Enfin, elle poussa à bout de souffle un « Ouf » de soulagement. En descendant du bureau, elle avait les yeux au sol et arrangeait ses vêtements.

Lorsqu'elle les releva, Edmond et Dimitri la regardaient : « IIIIIIRRRRRRIIIIIISSSSSS !!! Sors de là ou je vais te...» Et il bondit du lit. Iris courut vers la porte. Il parvint à attraper sa jambe. Elle parvint à attraper la poignée. Puis Dimitri bondit également du lit essayant d'attraper une jambe; fut-elle d'Iris, d'Edmond ou même de Fuji-Yama, l'essentiel étant de se fondre dans la foule. On eut dit une grande comédie : Dimitri prenant la jambe d'Edmond prenant la jambe d'Iris prenant la poignée. Pour couronner le tout, Fuji-Yama feulait sur chacun d'eux.

Au bout de deux longues minutes, Iris réussi à fourrer sa chaussette dans la bouche de son frère qui la lâcha aussitôt. Elle galopa alors comme un mustang dans l'escalier, saisit sa besace en cuir, ses bottes à lacets et en une seconde se trouva à l'extérieur dans la paisible rue. Elle marcha. Assez loin de la maison, elle s'assit sur un muret, enfila ses bottes, ferma son cache-cœur et se mit en route.

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