Suite

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En ouvrant les innombrables fines branches du saule pleureur, elle inspecta autour d'elle tournant sa tête de droite à gauche. Le silence. Elle s'éloigna en balayant du regard le lointain horizon de la forêt : « En retard ? »

Elle sursauta. Rassurée et craintive à la fois,elle rouvrit les branches du saule et leva lentement les yeux enl'air d'où provenait la voix. Elle fit un grand sourire.

« J'étais surpris quand j'ai aperçu le cerf-volant, vraiment. »

Quatre semaines séparaient leur dernière rencontre.Le temps se fit long pour elle, encore plus pour lui. A l'approche du zénith, le soleil haut dans le ciel, transperçait puissamment les feuilles des arbres pour illuminer leurs silhouettes de tâches dorées.

Alexandre sauta du tronc. Il lui sourit tristement en lui offrant quelques fleurs sauvages :                 

«Toutes mes condoléances Iris... »

Près du ruisseau, ils s'assirent sur deux pierres et instinctivement, demeurèrent silencieux. Ils passèrent l'après-midi ainsi jusqu'à ce qu'Alexandre dû rentrer ; malgré lui :

« - J'y vais Iris. Ne reste pas trop tard. »

La forêt s'endormait peu à peu. Elle voulait rester l'écouter. Elle pensait seulement au visage triste d'Alexandre  « Toutes mes condoléances Iris...

»

Le centre des tiges des fleurs avaient légèrement ramolis au creux de ses mains moites.

Il était presque vingt heures lorsque dans le creux d'un tronc, là-bas, elle crut percevoir une forme, animée. Elle se pencha en avant et plissa les yeux. Pendant un long moment, elle ne sut rien distinguer. Cela émanait-il de l'angoisse ou de la fatigue ? Afin de n'émettre aucun bruit, elle ne bougea plus. Toujours assise sur son rocher et étourdie par les vents chaud du crépuscule, elle se sentait bien. Si bien, qu'une sensation trouble et irréelle l'enveloppa tandis qu'elle maintenait le regard en face de cet être qui la regardait aussi. Assez étrangement, sa respiration devint plus lente alors que les battements de son cœur accélèrent : " Mais qu'est-ce qu'il m'arrive... ? "

D'un coup  elle s'étendit à terre et, fixant le ciel semblable à un océan bleu puissamment déchaîné entre les feuilles sombres des arbres, Iris ferma les yeux dans une obscure inconscience.

Là, à cet instant, la forêt prit un air grave comme si Iris pour la première fois de sa vie,  réalisa que jamais plus, rien ne serait comme avant...


7 Arbres ♠ 7 VicesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant