[Fairy Tail] Juvia princesse plus si parfaite

Chapitre 16: Le troisième "Grey"

PDV Juvia
La morsure glacée du froid vint s'abattre sur mon pauvre corps. Le sifflement du vent passant entre la cime des arbres entrait dans ma tête et y jouait sa mélodie tourmentée. J'ouvrais les yeux. Le ciel était gris et de nombreux nuages menaçaient de faire tomber leurs larmes sur la Terre. Quelques brins d'herbes caressaient mon visage, porté par ce vent froid nommé Mistral. Les sapins de la forêt me paraissaient encore plus haut que d'habitude et la température plus basse encore. Ignorant ma tête qui me tournait, je me redressais et regardait autour de moi. A quelques mètres de moi brûlait un feu de camp qui, si je m'en rapportais aux quelques flammèches subsistant encore, n'allait plus tarder à mourir. Au dessus du feu était installée une construction de bois ressemblant comme deux gouttes d'eau à un étendoir sur lequel était étendue... Ma robe ?! Dégoulinante d'eau, elle semblait être en train de sécher. Je regardais mon accoutrement et remarquais que je ne portais sur moi que le corset que je mettais pour les grandes occasions et un seul bas de nylon troué. Pitoyable... Voilà le premier mot qui me venait à l'esprit. Je me recroquevillais sur moi même, de peur que quelqu'un me voit dans de si léger vêtements et sentait mes cheveux encore humide retomber sur mes épaules. Les dernières traces d'un chignon qui s'y serait tenu avaient disparu et quelques nœuds parsemaient ma chevelure. Je ne m'étais jamais trouvé particulièrement belle, mais là j'avais l'impression de n'être qu'un laideron, le genre de larves dégoulinantes que personne ne veut approcher. Je me sentais vulnérable, à la merci de n'importe quel élément ou personnage qui aurait l'idée de s'en prendre à moi. Tremblante, j'entourais mes jambes à l'aide de mes bras et enfouie mon visage dans l'espace restant. Un sentiment d'impuissance m'envahissait et je me rappelais tristement des dernières fois où ce sentiment s'était manifesté chez moi...

//Flash-back//
C'était le jour de mes 7 ans. Je m'étais levé, le sourire au lèvres et avait ouvert ma fenêtre pour dire bonjour aux oiseaux comme ma mère m'avait toujours appris à le faire. Elle disait toujours qu'il fallait être gentille avec tout ce que nous apportait la nature, car c'était elle qui nous permettait d'avoir une belle vie. Mais aujourd'hui, il n'y avait pas d'oiseaux qui chantait dehors. On entendait que le silence, pas même l'agitation venant des cuisines. La seule chose qui me revenait à l'esprit était ce poème que ma mère aimait tant :
« Les fleurs périssaient,
La flamme de la bougie vacillait,
Je me souviens de cette fois,
Je revois ton teint blême,
Ce jour où le silence était roi
Et où la mort avait fait de toi sa reine. »
De mes yeux d'enfant, je n'avais jamais saisit le sens de ses paroles et m'étais contenté de l'apprendre comme on me le demandais. Alors que je réfléchissais, Mirajane entra dans ma chambre. Elle était habillé entièrement de noir et arborait une mine triste cachée par ses longues mèches blanches.

- Princesse... Suivez-moi, s'il vous plaît... Me dit-elle sans plus d'indications.

J'acquiesçais d'un vague signe de tête et la suivit dans les couloirs. Elle m'emmena jusqu'à la chambre de ma mère, endroit dans lequel je n'avais jamais eu le droit d'entrer jusqu'à maintenant. Mon amie ouvrit doucement la porte et me laissa entrer. Dans la pièce se tenait les serviteurs de ma mère et, allongée sur le grand lit à baldaquin, la femme qui m'avait donné la vie. Alors que la flemme d'une bougie exécutait sa danse enflammé au dessus de la table de chevet, Maman semblait dormir paisiblement. Son teint était pâle, mais ses traits semblaient détendus. Elle était encore plus belle qu'à son habitude. Je regardais les serviteurs sans comprendre. Ils avaient tous l'air si triste... Certaines femmes s'étaient mis à pleurer, et les hommes s'efforçaient de les soutenir dans leur malheur. Une nouvelle fois, je me remémorais ce si beau poème et je compris. A présent la mère que j'avais tant aimé était partie pour un monde meilleur, un monde où la mort avait fait d'elle sa reine...
//Fin du flash-back//

Alors que doucement le visage de ma mère s'envolait de mon esprit, quelque chose vint tapoter sur mon épaule. Je sursautais, tremblante. Grey me fixait des ses deux yeux d'un bleu marine profond. Il avait sur son visage la même expression dure et froide qu'à son habitude, mais dans son regard je voyais une pointe d'inquiétude. S'était-il inquiété pour moi... ? Il soupira et approcha sa main de mon visage avec une légère hésitation. Je le regardais sans comprendre tandis que, du pouce, il essuyais les larmes ayant coulé sur mes joues. Je n'avais même pas remarqué que je pleurais... Sans plus de délicatesse il se leva et me regarda de haut. Sentant son regard perçant se poser sur moi, je me rappelais de ma tenue actuelle et rougissais affreusement. Je ne m'étais jamais montré si peu couverte devant un homme et le sentir me dévisager comme ça me rendait d'autant plus anxieuse. D'étranges questions me vinrent à l'esprit. Était-il en train de me regarder ? Est-ce que le spectacle qu'offrait mon corps à moitié nu lui plaisait ? Sans doute avait-il déjà vu d'autres filles bien plus jolies que moi dans de pareils accoutrements... Cela ne devait pas l'intéresser plus que ça de me regarder moi, une jeune princesse sans intérêt particulier... J'avais passé toute mon enfance et mon adolescence à admirer la beauté de Mirajane qui, je m'en rendais à présent compte, était sans doute la seule personne en dehors de Pearly à qui j'avais put faire confiance.

- Lève toi.

Je relevais la tête pour croiser le regard froid que me lançait le prince de Frozen. Son air m'indiquait fortement qu'il valait mieux ne pas le faire répéter. J'obéissais alors, gardant mon regard fixé sur mes pieds. Je me sentais si honteuse de m'exhiber à lui de cette façon...

- Déshabille-toi. Ordonna-t-il d'une façon qui ne laissait pas matière à la discussion.

J'écarquillais les yeux et le fixait en rougissant. Que venait-il de dire... ? Venait-il vraiment de me demander de me mettre à nu devant lui ? Avait-il quelque chose derrière la tête ? Et s'il essayait de me... ? Non ! C'était impossible ! Jamais il ne ferait une chose pareille ! Il fallait que je lui fasse confiance... Doucement, je faisais passer ma main derrière mon dos pour attendre le laçage de mon corset et commençait à le défaire. Je vis ses joues se colorer de rose et la surprise se peindre sur son visage.

- Que.... Pas ici, voyons !! me cria-t-il en pointant du doigts un endroit sur ma gauche. Là-bas ! Il y a des sources chaudes ! Tu pourras faire ça tranquille.

Tandis que je rougis de gêne à cause de ce quiproquo qui aurait put finir bien plus mal, je vis Grey détourner le regard, lui aussi les joues écarlates. C'était la première fois que je le voyais aussi gêné. Le Grey qui rougissait à l'idée qu'une fille se mette à nu devant lui ne ressemblait pas au prince charmeur que j'avais rencontré en premier, mais il ne ressemblait pas non plus à l'homme sombre et dur qui se manifestait depuis le début de leur périple. Non, il s'agissait encore d'une personnalité différente. Quelque chose de plus enfantin et qui lui correspondait encore mieux. Je ne pus m'empêcher de lui faire un beau sourire. Me surprenant à être si souriante, il me lança un regard interloqué.

- Qu'est-ce que tu fais encore là ?! Bouge toi ! M'ordonna-t-il plutôt brusquement même si on ressentait encore la gêne derrière ses paroles.

Choisissant de ne pas l'embêter plus que nécessaire, je partie dans la direction qu'il m'avait indiqué en riant.