Chapitre IV

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Je marchais dans la ville en réfléchissant à ce qui s'est passé, cette histoire est incroyable. La police venait de me contacter pour que j'aille au commissariat, ils avaient retrouvé Josh.

Quand j'arrive et demande l'officier Stephen, on m'emmène dans une petite pièce mal éclairée. Elle contient Stephen et Boucle-Noir.

- C'est toi ! tu m'as dénoncé hein ?!

Si le policier ne l'empêchait pas de bouger je crois qu'il m'aurait sauté à la gorge. Pourtant, je ne me laisse pas intimider, et lui réponds aussi calmement que possible.

- Je n'ai dit que ce que je sais.

Rapidement le jeu des questions-réponses commence. Il refuse d'abord de parler, puis, pas à pas, il semble s'ouvrir.

- Si je vous dis ce que je sais, vous me promettez que ça n'affectera pas ma vie ?

Je nous sens près du but, le commissaire réfléchit vite avant de hocher la tête, je le vois apporter des papiers, les donner à Josh qui les lit d'un drôle d'œil, rempli de méfiance, et enfin il se décide à signer.

- Je suis le dealer de Charles, enfin, j'étais.

Il rit, mais moi ça ne me fait pas rire. Cet homme est mort et lui il trouve ça drôle ? chacun de ses gestes me laisse penser que c'est lui le meurtrier.

- On était bons amis, il me payait toujours dans les temps et commandait souvent... sa mort est une perte pour moi. D'ailleurs, vous n'avez qu'à regarder dans mon sac, y a un carnet, j'y note les commandes, les prix et si tout a bien été payé.

Stephen est allé chercher le sac en question et il renferme bien un petit cahier. Il l'a ouvert et a consulté toutes les mentions de Charles. À chaque fois, c'était payé.

- Dites-moi exactement ce qui s'est passé

- C'est simple, je suis arrivé, j'ai demandé à cette idiote où était son boss, quand je suis rentré dans son bureau je lui ai filé la Coc il m'a donné l'argent, on a rapidement discuté et je suis repartie. Voilà. Et puis elle aurait entendu un truc, celle-là, non ? à moins qu'elle soit sourde.

Je n'ai pas fait de commentaires, je me suis retenue de le massacrer. Après je ne sais combien de questions, ils sont arrivés à la conclusion que ça ne pouvait pas être lui.

D'un côté, c'était logique, il n'y avait aucune raison pour qu'il le tue, puis même, comme il l'a dit, c'est une perte. Et je l'aurais forcément entendu, quelle que soit la musique. Mais d'un autre côté, c'était le coupable parfait.

D'accord ce n'est que mon avis et je porte un jugement surtout car je n'ai pas apprécié sa façon de me parler. J'avoue qu'il n'avait aucune raison de me dire pourquoi il était là mais il aurait pu être moins grossier.

Quand on nous laisse partir à peine dehors loin des regards de la police il m'attrape par le col et me soulève légèrement du sol.

- Tu ne pouvais pas la fermer ?! maintenant, à cause de toi, ils vont m'avoir dans le collimateur !

Il dit en serrant les dents, nos visages sont très proches, trop proches, une peur me gagne instantanément et mon souffle se coupe.

- J'aimerais te fracasser le crâne mais tu n'en vaux pas la peine.

Il me lâche et mes jambes ne me tenant plus je me retrouve par terre et le regarde s'en aller. Me fracasser le crâne... comme Charles ? je reprends doucement ma respiration en analysant les faits.

*

* *

- Mais puisque je vous dis que ce mec est fou ! il a menacé de me fracasser le crâne !

- Amanda, calmez-vous. suivez-moi.

Ordonne Stephen et je me résigne à lui emboîter le pas vers la sortie du poste. On se met à marcher alors qu'il m'énumère les nombreuses raisons sous lesquelles ils l'ont innocenté.

- Il est impossible que ce soit lui. Il aurait pris de l'argent, or, rien n'a été volé. Pourquoi il ferait ça alors ?

- Je ne sais pas mais je suis certaine qu'il n'est pas tout blanc !

- Amanda... il est dealer, bien sûr qu'il n'est pas tout blanc... nous ne pouvons pas l'arrêter pour l'instant, mais ce n'est qu'une question de temps, et c'est bien pour ça qu'il vous en veut vous voyez ? quand il a dit vouloir vous faire du mal ce n'est qu'un hasard qu'il ait choisi la même expression que celle du meurtre.

J'enfonce mes mains dans les poches de mon manteau et me mets à penser.

- Donc vous êtes persuadé que ce n'est pas lui ?

- J'en doute fortement.

Il me raccompagne jusqu'à mon immeuble et pendant tout le trajet, m'a assuré que les menaces de Boucle-Noir sont juste des paroles en l'air. Il est vraiment sympa, je ne pense pas que quelqu'un d'autre aurait fait ça.

Je monte directement à mon appartement et vais prendre une douche, au début je mets de l'eau tiède que je refroidis progressivement. On ne peut pas tout de suite régler le jet sur glacé il faut y aller doucement pour que le corps puisse assimiler le changement de température.

J'aime prendre des douches froides, je ne sais pas, ça m'aide à avoir les idées claires. Stephen a raison, ça ne peut simplement pas être Josh. Je sors de la salle de bains et, après avoir mis mon pyjama, m'assois sur mon lit.

Mais si ce n'est pas lui, qui reste-t-il ? Audrey a découvert le corps... et si... posons un instant qu'elle lui ait dit quelque chose qui ne lui a pas plu, il serait peut-être devenu violent, elle l'aurait sûrement repoussé, et, qui sait ? il se serait mal rattrapé.

Non... Audrey n'aurait pas pu tenir sa langue, elle me l'aurait craché et je lui aurais dit que c'est de la légitime défense donc que les conséquences sont moins importantes.

Et Tyron ? je le pensais à l'autre bout du pays, comme tous les ans en cette période, il ne vient au pub qu'en été. Alors comment est-il arrivé aussi vite ?

Audrey m'a dit qu'après avoir appelé la police, elle l'a appelé pour le prévenir. Je suppose qu'il a pris le premier train pour arriver au plus vite, après tout, on parle de la mort de son propre frère.

Oui, ça au moins c'est clair. Épuisée par toutes ces pensées je m'allonge et ferme les yeux mais mes rêves sont peuplés d'un drôle d'oiseau et de papillons qui volent partout.

J'avais mal dormi. Le matin, il faisait un peu plus beau qu'hier, mais encore. Je ne sais pas si je suis censée aller au travail aujourd'hui... tien, c'est vrai ça... si on ne rouvre pas, je n'aurais plus de travail. Alors que cette vérité me frappe je vois un message d'Audrey qui me rassure un peu. Je l'ai reçu tard et mon téléphone était silencieux.

Tyron m'a dit qu'il veut nous parler. Demain. Midi. Biizz.

J'ai rapidement répondu en mettant ma bouilloire sur le feu.

Bien reçu. À plus.

Puis je me suis mise debout près de ma fenêtre pour boire ma tasse en regardant les gens s'affairer. C'est vrai que je voulais du changement mais pas à ce point...

Mais qu'est-ce que je raconte ?! dans cette vie il y a une chose dont je suis persuadée. Quoi qu'il arrive, l'humain n'est jamais content. Ceci est véridique ! vous pouvez tout essayer il y aura toujours quelque chose qui ne va pas.

Je finis par prendre mon sac, et sortir marcher un peu, il est onze heures et demie mais arriver plus tôt ne fera de mal à personne. Je me mets donc en route, tête baissée et ne m'arrête nulle part, pas même à mon pont.

Je n'avais pas la tête à ça. Quand je parviens à mon travail, je remarque des voix, des cris. Je rentre discrètement et me cache derrière la cloison pour écouter. C'est Tyron et Audrey.

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Baby Note : on dirait que cette histoire n'intéresse personne 😞

Mais comme il ne reste qu'un chapitre et un épilogue je vais les posté 😋

À demain !

La BarmaidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant