Antibes, le 11 août 1995
Heureusement que mes parents étaient confiants sinon on aurait jamais pu repartir de Nice, cette ville qui a fait un grand exploit le 14 juillet, pendant que je dégustais une glace devant le feu d'artifice, à Annecy !! Ça me dégoûte. Ça me déprime.
On a attendu deux jours après avoir immédiatement téléphoné à l'usine de réparateurs automobiles, Carglass ou Bosch, je ne sais plus, sans aucune nouvelle. J'étais triste. Mais ma super maman m'a aidée à patienter en me consolant. Djim et sa famille sont restés avec nous jusqu'à ce que on puisse réparer la voiture, qui a non seulement perdu un pneu, l'arrière - gauche, mais aussi qui a perdu un bout du moteur, donc vous imaginez bien que c'était peine perdue pour repartir.
Comment c'est arrivé ? Je ne sais plus. Je crois me rappeler qu'un arbre était tombé sur la voiture, sur le lien pour la remorque, et qu'après, Papa a voulu avancer mais l'arbre s'est étiré, étiré, jusqu'à ce qu'il relâche la voiture qui a fini dans un large fossé, là où du coup le pneu est parti et où le bout du moteur s'est détaché. Après avoir récupéré notre "bien", c'est - à - dire la pièce du moteur, on a appelé l'usine et on a attendu deux jours, j'étais malade d'inquiétude, et il y avait de quoi ! On a atterri dans un fossé mais hors de la route et à des kilomètres d'Antibes en fait, et donc de la station.
Ma mère m'a rassurée, elle paraissait tout à fait calme, mais j'ai vu à la fin du deuxième jour d'attente une larme couler lentement le long de sa joue.
"-Liliade, il faut garder espoir", m'a - t - elle dit lorsque je lui ai demandé pourquoi elle était si calme alors que j'étais impatiente et angoissée. "Tu dois rester calme en te jurant que tu as toujours d'autres possibilités.
-Mais je ne suis pas comme toi ! J'essaie de le cacher, mais c'est trop fort à supporter !
-Parce que tu es encore une enfant. Les adultes savent rester calmes.
-Pourquoi j'ai vu une larme sur ta joue alors ?
-Ça dépend de ta capacité émotionnelle ! Papa, comme la plupart des hommes, ne pleurera pas. Ils sont forts. Ils ont la foi. Et je pense que quand il a fait son service militaire,...
-Le stage pour s'il y a la guerre ?
-Oui, eh bien il a du être habitué à la vie dure. C'est en partie pour ça aussi qu'il est robuste.
-J'aimerais bien être forte comme lui...
-Tu peux l'être, Liliade.", répondit Djim depuis sa voiture, avec un petit sourire.
"-Non, je n'arrive pas à rester calme comme mon père...
-Peut-être pas autant, mais je pense que si tu ne conservais pas ton calme, tu aurais démoli ce que tu as sous la main !!
-Et", ajouta maman, "avoir la foi n'est qu'une question de volonté. Avoir la force l'est deux fois plus."Fort heureusement, on a pu faire réparer la voiture.
La suite dans une semaine ( si j'y pense, je suis tellement bouleverersée !!)
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La vie et ses questions
SpiritualitéMettez vous dans la peau d'une petite fille de cinq ans, qui se pose des questions sur le moral : les métiers, l'amour... Et tâchez de lire les réponses. Et servez vous en. Sachez cependant que ce sont mes propres questions et mes propres réflexions...