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Le tube de verre blindé, recouvert de l'intérieur par de la glace, s'écarte. Un nuage de givre danse dans le vent, voilant la vue au nombre infime de personnes présentes. Le Captain s'approche de son ami toujours plongé dans la stase. Alors que la glace s'efface, un souffle émane des lèvres entrouvertes du Soldat de l'hiver. Ses paupières s'ouvrent, dévoilant ses iris d'un bleu perçant après des mois de sommeil profond.
Vacillant, Bucky manque de choir sur le sol avant d'être rattrapé par Steve. C'est ce nom qui s'extirpe en premier de la bouche de Barnes. Avec stupeur, il découvre son bras métallique intact. Il contemple, yeux béants, le vibranium endossé et particulièrement difficile à manier. Tout en adressant un sourire à Rogers, il accueille poliment le roi T'Challa.
" Altesse.
— Barnes. Heureux de vous voir, Captain, dit-il, l'air affable.
— Merci d'avoir gardé Bucky en sécurité durant tous ces mois. "
La main de Steve se pose amicalement sur le trapèze du soldat. Il étire élégamment ses lippes et dévoile ses dents.
" Il est temps pour toi de rentrer au pays, lance Rogers.
— Quoi ? Comment ça ?
— Tu retournes en Roumanie. Tu as été trouvé là-bas une première fois. Personne ne penserait à venir te chercher au même endroit.
— Et le conditionnement ? Hydra ? Je ne prendrais pas le risque de blesser ou tuer des innocents, annonce Bucky. Pas encore.
— Il y a douze pourcent de chance pour que tu sois à nouveau téléguidé, Buck. "
Peu rassuré malgré l'expression réconfortante de Rogers, Barnes secoue négativement la tête. À nouveau, il jette un regard vers son bras. Ce bras fabriqué d'un métal rare et puissant. Ce bras qui, d'un choc, peut assassiner et détruire. Douze pourcent paraît inoffensif, négligeable. Mais pour le soldat, ces douze pourcent peuvent se révéler ravageur et dévastateur. Redressé, il fait face au tube cryogénique.
Captain le met en garde. Il défend Bucky de s'imaginer baigner dans le froid. Douze pourcent. Si anodin. Hydra, décimé depuis des mois, ne hasardera plus à manipuler le Soldat de l'hiver. Zemo, coincé dans sa cage, satisfait d'avoir anéanti un empire, ne cherchera pas au-delà de ses actes. Et le livre rouge, orné de l'étoile grise, se cache on ne sait où. Il n'hésite pas à déblatérer le fond de sa pensée.
Jusqu'à ce que Steve brandisse l'ouvrage corrupteur sous le nez de Barnes. D'un signe de main, il l'incite à le suivre. Un dernier coup d'œil vers l'engin de la cryogénisation et le soldat presse le pas. Une partie des Avengers, ceux ayant combattu à ses côtés, se tiennent assis dans une grande pièce éclairée par la lueur du rouge qui pénètre les baies. La fourmi expose un sac plastique abondant de fruits.
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" Un cadeau de rétablissement. J'ai entendu ouï dire que les prunes étaient bonnes pour la mémoire, s'exclame Scott.
— Euh... merci ?
— À peine de retour parmi nous et tu t'en vas ? questionne Clint.
— J'ai pas l'intention de partir en sachant le bouquin toujours existant, même placé entre vos mains.
— Tu me vexes là. Non, vraiment, ronchonne Sam. C'est pas cool ça. "
Wanda roule des yeux sous la remarque du Faucon. Une lumière corail jaillit de ses doigts, laissant admirer ses sortilèges mystiques. Le livre, maintenu en lévitation par le pouvoir psychique de la Sorcière Rouge, oscille intensément. Le faciès déformé, Wanda canalise ses forces et semble prise d'accrocs.
" Ça va aller pour elle ? murmure Bucky à l'attention de Steve.
— Elle a empêché un aéroport de s'écrouler sur nous. "
Barnes acquiesce. L'ouvrage écarlate implose face aux Vengeurs éblouis. Le soldat cligne à maintes reprises des paupières et balaie la salle de ses prunelles. L'instrument de ses craintes vient de se dissiper. Purement et simplement. L'idée que les douze pourcent diminue lui arrache un sourire.
" Partant pour un long séjour à Bucarest ? " l'interroge Scarlett Witch.
Du vibranium, Barnes serre la main de ses alliés, reconnaissant de leur soutien et signe d'adieux. Bienveillant et en guise de remerciement, il enlace la jeune Maximoff. Accompagné de Steve, Bucky emprunte l'ascenseur du bâtiment qui mène au toit, où leur transport les attend. Vitrée, la machine donne vue sur l'extérieur, où les paysages du Wakanda se dessinent à perte de vue, coupés dans leur rythme par la majestueuse panthère noire, symbole protecteur du royaume et costume revêtit par le roi T'Challa.
C'est dans un jet de la compagnie Stark que le Captain et le soldat embarquent, prêts à effectuer un interminable voyage vers la Roumanie. À bord, Bucky fouine, vif, dans le sac plastique et récupère une prune, qu'il essuie contre le tissu de sa jambe avant de planter ses crocs dans le fruit. Le liquide délectable dégouline sur la commissure de ses lèvres.
" Steve, si toi et tes amis ont besoin d'aide, tu sais où me trouver, déclare-t-il.
— J'allais te dire la même chose.
— Au fait, Stark est au courant pour le jet emprunté ? "
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Rogers ignore la question, mimant ne pas avoir entendu,sous le rire égayé de son ami. L'avion décolle, direction l'Europe, où Barnes pourra repartir à zéro. Les autres, logés sur le toit, saluent avec fougue Captain America et le Soldat de l'hiver emportés par l'appareil, prenant le large.
