Partie 3 : Une descente aux Enfers

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Les bombardements s'étaient intensifiés au court de la journée : le reste du peuple, pétrifié, ne priait plus.

Ils étaient résignés à mourir...


Assâad avait tout tenté pour redonné le sourire à sa mère mais celle-ci restait insensible à ses efforts, les yeux rouges et sec rivés sur le bébé immobile.

Les heures s'écoulèrent ainsi, et peu à peu, les chants plein d'espoir du petit garçon s'espacèrent... jusqu'à disparaître.

Car oui, l'espoir était une émotion illusoire : c'était  une vaine tentative, fausse et éphémère, qui nous poussait à survivre. 

Elle se mourrait sous les torrents dévastateur d'une vérité trop brusque, et emportait tout avec elle : le peuple Syrien faisait face à ses ravages et impuissant, ils luttèrent encore.


Une nuit s'écoula avant que le petit Assâad, poings serrés, ne prenne une grande décision : se levant en chancelant, l'enfant regardait sa mère au visage cireux et aux yeux vitreux et se remémora son sourire.

Il dressa dans sa tête une liste des choses qu'elle aimait et se souvient des elias*qui poussaient dans le jardin.

Si le soleil ne percerait pas la brume sanglante, peut-être que les frêles rayons illumineraient l'âme meurtrit de sa mère ?

L'enfant angélique pensait toujours que tout finirait par s'arranger.

Il croyait à la différence.

Il croyait au pardon.

Oui, il y croyait si fort...


Contournant le corps emmailloté de sa sœur, Assâad s'éclipsa discrètement du regard aveugle de sa mère et s'approcha silencieusement de parterre fleurit, miraculeusement épargner.

Inspirant profondément une bouffée d'air saturé de violence, l'enfant se pencha pour ramasser quelques fleurs, espérant que ce petit geste suffirait.

- Je t'aime, maman. -murmura t-il avant de se relever.

- Assâad ! Assâad ! -hurla soudain Nahîla en ouvrant la porte. Rentre vite ! Ne reste pas là, c'est dangereux ! 

Anxieux à l'idée d'avoir commis une bêtise, le petit garçon s'exécuta avec empressement avant qu'une bourrasque de vent ne le fasse chuter.

Non, pas le vent. -se rendit-il compte lorsqu'une explosion de douleur aigue se propagea dans son corps et que les hurlements de sa mère devinrent hystériques.

Il constata également que son regard embrumé se troublait et que sa poitrine semblait se comprimer.

- ASSAAD ! Mon bébé ! Mon bébé ! -sanglota sa mère en lui caressant doucement la tête.

Les yeux écarquillés, celui-ci poussa un long gémissement à vous en fondre l'âme et mobilisa toutes ses forces pour s'exprimer d'une voix sifflante :

- Je le dirais à Allah, maman. Je le dirais à Allah ! 

Une quinte de toux l'interrompit et il vit un mince filet de sang couler le long de son menton.

Ce fut à ce moment précis que la fine couche de certitude que le petit homme pensait avoir se brisa... et que lentement, les paupières se fermèrent.



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THE END.

Voilà donc la fin de cette triste nouvelle.

Les explications arrivent bientôt... ^^

Vos réactions ? 

XOXO



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