Chapitre V

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Je me reveillai difficilement ce matin.
À peine éveilée, un mal être me parcourais. Je ne sais trop pourquoi, je me sentais si..vide.
Ellie entra dans ma chambre, une tablette en mains.

- Enfin réveillée! Il est 12h39 tu sais, j'ai mangé sans toi. Mais j'ai laissé des pâtes pour toi.

Je me frottais les yeux encore à moitié endormie. Elle s'installa près de moi sur mon lit.

- Merci Ellie.
- C'est ça, heureusement que je suis là. Tu fera le ménage toi, vu que tu n'as rien fais. Maman arrive dans quelques heures et je lui dirais tout si tu ne m'aides pas.
- Je t'aiderai, je viens de me réveillé. C'est normal.

Je pris mon téléphone qui était sur la table de nuit : Aucun message.
C'était bizarre, mais vrai..les gens ne cessent de dire que quand on s'habitue à parler avec quelqu'un une fois que l'on ne lui parle plus c'est vide au fond de nous..je n'y croyais pas tellement mais finalement c'est vrai.
C'est fou de dire ça puisqu'au fond, ce n'est qu'un inconnu..
Ellie s'apprêtait à partir mais je la retenais par la main.

- Qu'est ce que tu veux? Pourquoi tu me tiens? Je vais regarder la télé moi.
- Attends Ellie..j'ai..j'aurai juste une question à te poser.
- Vas-y.

Elle se ré-installa.

- Est-ce que tu as déjà eu ce sentiment d'être vide au fond de toi..?
- Comment ça? Qu'est ce que tu racontes?
- Je veux dire, tu sais comme s'il te manquais quelque chose..quelqu'un..
- Oui.
- Sérieusement?
- Evidemment, quelle question.
- Et tu penses que c'est de l'amour?
- Qu'est ce que ça peut être d'autre? Depuis que grand mère nous a quitté je vais mal Mél, je continue ma vie certes mais je ne l'oublie pas, je ne l'oublierai jamais! Et chaque jours qui passe sans elle est un enfer, tu entends? UN ENFER !

Une larme coulait sur sa joue.

- Je..je suis désolée..je ne parlais pas d'elle, désolé..moi aussi elle me manque terriblement.
- Tu parlais de quoi alors? Ah oui, encore de tes "petits-amis" là? Parce que tu crois qu'eux ils ressentent un vide quand tu ne leurs parle pas? Franchement tu m'énerves, t'es trop naïve et tu veux que je te dise? Tu me fais de la peine, tu ne vis que par les autres, t'as besoin que les autres s'intéressent et pensent à toi!
T'es qu'une égoïste! Moi je m'en fiche de tout ça, je veux grand mère de retour, est ce trop demandé au seigneur?

Elle se leva furieuse et quitta la pièce en claquant la porte les yeux pleins de larmes sans me laisser le temps de répondre.
Elle venait de me mettre une grosse claque, une claque mémorable.
Elle avait peut être raison, pourquoi je m'interesse tant aux autres? Pourquoi je me met mal pour quelqu'un que je ne connais pas et qui n'en a sûrement rien à faire de moi comme tout les autres d'ailleurs? Je suis une idiote. Rien qu'une idiote.
Une larme s'échapa malgré moi, roulant sur ma joue avant de s'écraser sur ma couette.
Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste. Et je déteste tout le monde, je déteste ce monde, tout.
Je m'habillai avant de quitter la maison mon mp3 en mains, je quittai la maison en douce, il fallait que je prenne l'air. Il fallait que je parte. Juste quelques minutes, quelques heures..
Je courais, le temps était comme moi : triste, sombre..il pleuvait.
C'est d'ailleurs pour ça aussi que j'adorais la pluie, elle est tellement belle parce que justement elle reflète tout ce que je suis : une pauvre âme triste et complètement seule n'ayant que pour seule compagnie ses larmes.
Je courais toujours ne sachant pas vraiment où j'allais.
J'allais tout droit, toujours. Puis je m'arrêtai. J'étais éssouflée, appuyée sur un arbre la tête vers le bas respirant fortement. La pluie tombait sur ma nuque ce qui me donnait des frissons dans tout le corps.
Mes yeux se remplirent de larmes sans que je puisse les retenir et je me laissais tomber au sol.
La musique qui passait était une musique douce, triste..
Elle m'apassait et me rendait plus triste à la fois. Je fermais les yeux un instant.

Amour à distance (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant