Quelques heures s'étaient écoulées depuis la fermeture des portes. Étant seule, je vagabondait un peu partout dans le bloc. Je visitais ce que Marie n'avait pût me montrer. En m'approchant d'un habitat, j'entendis des hurlements qui me firent glacer le sang. Ces cris n'étaient pas humains, mais j'entendis des voix étouffées s'y ajouter.
Je m'approchai de la porte et y collai mon oreille droite pour mieux entendre ce qui se passait à l'intérieur.
Je n'entendais que des bribes de phrases : «.....piquer.....griffeur....transformation.....»
La victime cria une nouvelle fois, un hurlement interminable, un cri bestial, démentiel, qui avait sûrement dû lui briser les cordes vocales.
Ces hurlements et ces murmures me donna des frissons, mais je restai là, voulant en savoir plus.
« Alors, comme ça la nouvelle est une fouineuse, en plus! On en apprend tous les jours! »
Surprise, je me retournai si brusquement que je me fit mal à la nuque. Manquait plus que ça.
« Holà, calme... Je voulais pas te faire peur...» disais la jeune femme qui m'avait surprise. Et fait peur...un peu quand même.
Elle était petite, 1m46, à peu près. Mais malgré sa taille, elle restait intimidante.
Ses yeux reflétaient son intelligence et sa maturité. Sa peau était sombre, ses cheveux noirs tombaient sur ses fines épaules.
« Je trouve que c'est un endroit sympa pour les présentations, ici. » ironisa-t'elle.
« Alors je vais pas me gêner. Je m'appelle Olga, j'ai 17 ans. Je suis du groupe des trancheurs, avec pour maton, Winston. À toi maintenant! »
« Euh... Je....»
Merde, qu'est ce que je pourrais lui répondre... je ne me rappelle même plus de mon prénom, je...ne me rappelle plus de rien... pourquoi ?....
Olga avait dû remarquer ma gêne, elle ne mis pas longtemps à comprendre ce qui n'allait pas.
« T'inquiète, ma petite, c'est normal que tu ne te rappelles plus de rien. Tout le monde est passé par là, tu te rappellera juste de ton prénom. C'est la seule chose qu'ils nous ont laissé. »
« Ils ?... Qui, quoi ?! » demandai-je, anxieuse...
« Bah, les connards qui nous ont enfermé ici, pardi...» répondit Olga, la plus naturelle possible, comme si tout cela était tout à fait normal et banal.
Mais ce n'était pas du tout cela, rien n'était normal ici.
Comme pour affirmer ma remarque, le malade recommença à hurler.
Olga me regarda alors pendant longtemps, d'un air gêné, avant de me demander :
« En fait, j'ai l'impression que tu n'as rien à faire, et j'aimerais bien un petit coup de main...»
« C'est bon, je vais t'aider...» lui dis-je, un peu déçue.
Elle ne m'avait pas donné beaucoup d'informations sur ce fameux Bloc. Et puis l'individu malade m'avait rendu curieuse, je voulais en savoir plus.
Je suivi donc Olga s'en trop le vouloir, mais après sa demande d'aide et comme je n'y avais pas émis d'opposition, je me sentais un peu obligée de la suivre.
Elle m'emmena alors vers une petite cabane en bois, elle semblait sur le point de s'effondrer.
Elle me fit entrer, c'est alors que je fus frappée par une vision horrifiante et des odeurs écœurantes.
Des corps de porcs, de chèvres et de poules étaient entassés dans un coin de la pièce, gisant dans un bain de sang. De l'autre côté, une mini ferme où se trouvait une masse de bétail encore vivant. En face de moi se trouvaient les couteaux de boucherie, rouillés par le sang des animaux tués.
Les hurlements du bétail et l'odeur du sang desséché mélangé à la viande en décomposition, me souleva le cœur.
« Winston, le maton des trancheurs étant parti depuis ce matin, un rassemblement de matons où je ne sais quoi, bref..., je me retrouve toute seule ici, et je dois m'occuper de cette chèvre là-bas, sauf que cette rebelle ne se laisse pas du tout faire.
J'espère donc que tu peux m'aider à la tenir pendant que je l'égorge. Tu penses pouvoir le faire? »
« Euh...oui, en espérant qu'elle ne m'assomme pas avec ses sabots...»
« T'inquiètes, si tu la tiens bien elle ne pourra rien te faire.»
Cette remarque ne me mis pas plus en confiance.
Je me mettait alors en position, derrière la chèvre, faisant une pression sur son dos, assez forte, pour qu'elle ne puisse émettre un seul mouvement de fuite.
« C'est bon comme ça ? »
« Parfait » me dit Olga, s'approchant avec le couteau dans les mains.
Lorsqu'elle se trouva au niveau de la pauvre chèvre, qui sentait la fin déjà proche, cette dernière émît un bêlement strident.
Je renforçai alors la pression sur son dos. Prise par surprise, la chèvre s'étala par terre, le ventre contre le sol, m'emmenant avec elle.
« Tiens la!!! » me cria Olga.
« C'est ce que je fait !!!!» dis-je, criant sous l'effort.
Néanmoins, ma force commença à me quitter ; sentant la pression diminuée, la chèvre tenta de se relever. Par chance, j'avais encore un peu de vigueur pour l'immobiliser. La chèvre retomba au sol.
« Grouille toi, Olga, je ne pourrai plus....l'immobiliser....si ça continue...» lui fit-je remarquer.
« C'est bon, j'y suis presque...»
En effet, la lame du couteau n'était plus qu'à quelques centimètres du cou de la chèvre, prête à l'égorger.
Ne voulant rien voir de ce carnage, je détournai la tête.
Quelques secondes après le bruit de chair tranchée, la chèvre n'émit plus aucun mouvement.
Dégoûtée et tremblante je me dégageai du corps inerte et sans vie.
Je ne pouvait regarder mais j'imaginait le sang, encore chaud, s'écouler de la plaie béante sur le sol en bois.
Cette image et cette pensée me firent frissonner. Je ne mangerait plus de chèvre pendant un long moment...
« Merci de l'aide. Il faut que je la prépare avant que Winston ne revienne. C'est pour ce soir, la fête... on te l'a déjà dit ?»
« ...oui...»
« ...t'as une mauvaise mine, ça va pas ? C'est ma chèvre qui te fait cet effet.»
« Pour être franche...ce qui en reste, oui...» dis-je dégoûtée.
« Je crains que ce métier ne soit pas fait pour toi alors. Allez va prendre l'air, ça te fera du bien. Moi je vais encore un peu discuter avec " ce qu'il en reste "comme tu dis.» ironisa-t'elle.
« Je pense qu'il sera très court, ce dialogue...» dis-je pour me défendre.
Olga ne me répondit pas, me tourna le dos et commença à dépecer l'animal. Ne voulant rien voir de plus, je sorti de la cabane branlante.
Tout le monde s'activait dehors, sans doute, comme me l'a dit Olga, pour la préparation de la fête. Je me sentais un peu inutile. Mais personne ne remarqua ma présence tant ils étaient affairés.
Je me baladais alors de nouveau dans ce fameux Bloc, que je ne connaissais pas encore très bien.
Tout d'un coup je me rendais compte que le malade ne criait plus, ce qui entraîna un calme grave, tel un grand blanc dans une discussion.
Le soleil commençait à se coucher laissant place à la lune. Une petite brise se rajouta au chant des cigales.
Respirant profondément et fermant les yeux, je me laissai aller et me sentit, pour la première fois, en sécurité.
Je me trompais, mais je ne le savais malheureusement pas encore...La fête battait son plein, inexpérimentée je restais dans mon coin adossée à un tronc d'arbre. Le feu dessinait les silhouettes des blocards au loin.
Je remarquai alors la silhouette de Newt, il semblait parler avec Marie et d'autres personnes dont je ne reconnaissais pas la silhouette.
De l'autre côté avait l'air de s'élaborer un combat naïf entre plusieurs blocards , dont, bien évidemment, Gally, se déplaçait en devant de la scène en faisant des gestes grossiers, ressemblants plus à ceux d'une danseuse étoile qu'à ceux d'un boxer.
Devant moi se tenaient les trois personnes que j'avais vu sortir du Labyrinthe récemment. Cela devait être eux, ces fameux coureurs qui fouillent le Labyrinthe de fond en comble, pour trouver des indices, au péril de leur vie.
Mes yeux retournèrent alors au point de départ, mais mon cerveau remarqua une différence, une silhouette avait disparue, celle de Newt...
En effet, à ma grande surprise, je la vit se rapprocher de moi.
« Tu ne te sens pas un peu seule? »
« Je réfléchissais...»
« Tu réfléchit tout le temps ma parole, me dites pas qu'on est tombé sur un génie.» ironisa- t'il.
« Non, je ne pense pas. »
« Au fait, on a fait cette fête pour toi, pour te souhaiter la bienvenue.»
« Je sais, et je voulais vous remercier, mais...»
« Et si tu nous remerciait en face, plutôt qu'en pensée... Allez je vais te les présenter, à mon avis tu ne les connaît pas encore tous, n'est-ce-pas? » me coupa- t'il
« Ok » dis-je lorsque j'attrapai sa main qu'il me tendait.
Ils me présenta alors à tous les blocards environnants, Winston, le chef des trancheurs, Clint et Jeff, les deux Medjacks, Minho, le chef des coureurs accompagné de Thomas et de Mila, etc...
Thomas était un jeune homme sympathique et convivial, tout sourire, il sortait une blague de sa poche toutes les secondes. Au contraire, Minho, lui, semblait plus réservé malgré sa carrure colossale. Quant à Mila, cette dernière ne parlait pas : elle semblait concentrée ou bien était-elle juste très fatiguée.
J'étais en train de parler avec Thomas, essayant délibérément d'en savoir plus sur le Labyrinthe et sur le métier de coureur, quand une main me tapota sur l'épaule droite.
Surprise, je me retournai vivement et faisais alors face à Olga. Cette dernière me tendit un morceau de viande. La bouche d'Olga s'étira alors en un sourire espiègle accompagné d'un clin d'œil exagéré.
« Je pense que tu dois avoir faim, la bleue. Tiens, mange. » m'ordonna- t'elle.
« C'est vrai ça, tu n'as pas encore mangé depuis ton arrivée, tu dois avoir l'estomac dans les talons. » s'inquiéta Newt.
« Merci, c'est bien aimable Olga » dis-je lorsque j'attrapa le morceau de viande.
Je regardai le morceau de viande, me rappelant alors l'horrible scène de carnage et de dépeçage de cette pauvre chèvre, se trouvant désormais dans ma main et bientôt dans mon ventre. Mais ce dernier criait de plus en plus famine, et mes jambes commençaient à s'alourdir. La faim étant plus forte que le dégoût, je commençai alors à manger avec engouement.
« Et bien, notre nouvelle est un ogre! » remarqua alors Thomas.
Cette remarque me fit rougir et , pleine de honte, j'arrêtais alors de manger. Newt, le remarqua certainement et me demanda alors de ne pas faire attention aux remarques " mal placées " de Thomas, envoyant à ce dernier un regard noir, qui me fit frissonner.
Ce garçon avait déjà des yeux d'un brun profond, alors quand il fronçait les sourcils, j'avais l'impression qu'il lisait dans notre cœur, d'ailleurs ce dernier battait toujours de plus en plus vite quand Newt me regardait. Cette sensation me fit rougir de plus belle, mais cette fois ce n'était pas de la honte...La fête se terminait, les blocards rentraient petit à petit dans les dortoirs. Lorsque j'avais terminé de manger, mon ventre bien remplit et heureux, la fatigue commença à m'envahir. Newt m'emmena alors dans le dortoir :
« La journée a été longue, hein, la nouvelle?»
« Oui...» dis-je en baillant.
« Dors maintenant, j'arriverai plus tard, je dois encore aider Marie à ranger les dernières affaires qui restent dehors. Bonne nuit, la nouvelle...»
Il m'embrassa alors sur le front, cette action me surpris et mes joues prirent une teinte rosée, mais Newt, m'ayant déjà tourné le dos, ne l'avait pas remarqué.
Heureusement...
Le calme de la nuit, et les faibles ronflement de certains blocards me berçaient, comme des ronronnements. La fatigue me rattrapant, mes yeux se fermèrent et je tombai alors dans les bras de Morphée.
Quand je me suis endormie, Newt n'étais pas revenu.
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Le Labyrinthe ( point de vue Laurine )
FanfictionLaurine 17 ans «the brain» sujet n°A6 Coureur Dernière arrivée au bloc Liaison avec les autres brocards: °sœur de Thomas °amie de Marie (chef du bloc et fille d'Ava Paige) et d'Olga. Amie avec...