Extraordinary // Tyler Joseph (FR)

UN

Je lève les yeux de mon écran d'ordinateur ce qui semble être la première fois depuis des heures. Mes yeux me piquent et le ronronnement de la climatisation de la bibliothèque commence à me taper sur les nerfs. Je passe la plupart de mes journées dans cette position, cachée dans un coin au fond de la bibliothèque de l'école, mes pieds qui reposent sur la petite chaise en plastique à côté de moi.

C'est fou comme le temps passe lentement, enfermée dans ce petit coin, les minutes se font sentir comme des heures quand je laisse mes yeux divaguer dans cet espace ouvert. Je suis assez reconnaissante pour ça en fait, les murs sont d'un bleu dépressif et les fenêtres sont couvertes de dépliants pour des activités d'école idiotes, mais je me sens toujours en sécurité ici, presque inaperçue.

Des centaines d'élèves passent à côté de moi, se dépêchant pour aller à leurs cours, ou pour trouver leurs amis pour se rattraper sur les dernières rumeurs. Je me demande comment les choses auraient été si j'avais été l'une d'entre eux, parfaite, populaire, intelligente. Je donnerais n'importe quoi pour avoir une vie aussi facile qu'eux.

Avec des parents riches et une apparence donnée par Aphrodite elle-même, ils peuvent avoir tout ce qu'ils veulent, tout ce qu'ils ont à faire est de claquer leurs magnifiques doigts manucurés et quelqu'un accoure. C'est vraiment révoltant, la façon dont ils sont hautement considérés dans la société, et juste à cause de quelques chromosomes bien placés. Oh, qu'est-ce que je ferais pour les voir passer un jour dans mes chaussures.

Mon esprit continu de divaguer quand la cloche sonne, je devrais aller en cours maintenant, mais pourquoi s'embêter ? Je ne serais pas dans une meilleure situation que maintenant. Récemment, le vocabulaire sans fin et les formules insensées n'ont fait que passer par une oreille et ressortir par l'autre.

Honnêtement je ne sais pas ce qu'il s'est passé, pendant mon année de seconde j'avais une présence parfaite, et une moyenne excellente. Mais maintenant, en milieu d'année de première, je me sens dégringoler, et il n'y a rien que je puisse faire à propos de ça. C'est comme si quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur dans mon cerveau, et qu'il parfaitement bien en ruinant ma vie, et plus important, ma santé mentale. J'ai essayé pendant tellement de temps, je voulais juste rendre tout le monde heureux. Je voulais que mes parents soient fiers de moi, je voulais être fière de moi, et je l'étais mais après tout ce temps je n'en pouvais plus.

Je me lève de ma chaise en plastique noire mouchetée et range mes papiers et mon ordinateur dans mon sac.

Mon dieu, ces chaises me font mal aux fesses.

Je jette un coup d'œil autour encore une fois, en mettant mon sac sur mon épaule, et accidentellement frappant la table, ce qui envoie mon téléphone en l'air. Je saisi le petit appareil et me dirige vers les lourdes double portes d'entrée, en faisant attention de ne pas me faire mal avec celle de droite. Ce foutu truc ne s'ouvre jamais totalement et a déjà blessé quelques personnes, mais si tu faisais partie des chanceux, tu étais laissé indemne. Je ne suis cependant pas très chanceuse, et la lourde porte en métal entre en collision avec mon épaule, me faisant vaciller sous son poids important. Quelle journée.

Je me fais mon chemin dans les couloirs, sans destination spécifique en tête, la plupart sont vident puisque la dernière sonnerie allait sonner mais je m'en fiche, j'aime être seule avec mes pensées. Après le coucher du soleil par contre c'est une toute autre histoire, parce que quand le soleil se couche enfin et que je suis seule dans le noir je ne peux pas me contrôler. Non, je ne deviens pas une créature mythique ou quoi, allez, nous ne sommes pas dans Twilight et mon petit-ami non existant ne brille pas. Je m'inquiète à propos de l'Obscurité, oui c'est comme ça que je l'appelle, elle s'infiltre lentement dans mon cerveau et me consomme jusqu'à ce que je ne suis qu'un désordre absolu.