chapitre 4

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Salut à tous,

Me voici avec la suite de cette fiction, j'espère que le chapitre vous plaira

Enjoy

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Magnus aurait voulu disparaitre, se faire si petit qu'il aurait pu se glisser dans un trou de souris pour disparaitre à la vue de tous. Il s'était laissé aller devant ses amis. Jamais il n'avait eu aussi honte qu'en ce moment, et si la honte ne tuait pas c'était bien dommage pour le coup. Soupirant en enfouissant sa tête dans les coussins du canapé, il rabattit son avant-bras sur sa nuque et ferma les yeux. Dieu qu'il avait mal à la tête.


« Ça va un peu mieux ? » demanda Camille depuis le fauteuil en face de la baie vitrée.


Bane grogna, il ne pouvait faire que ça. Un mal de tête à lui fendre le crâne lui tenait compagnie, son amant ne se rappelait plus de lui, il avait les yeux gonflés et rouges et une dose d'alcool dans le sang probablement trop forte pour pouvoir conduire, mais à part ça tout allait bien.


« Hn », grommela l'asiatique en espérant que le noir des coussins l'apaiserait.
« Tu sais mon vieux, ça fait du bien de pleurer de temps à autres. Tu devais en avoir besoin. Et puis tu sais que Ragnor et moi sommes là si tu as besoin de nous »
« Merci Camille ». Lui répondit le musicien d'un ton sec


Comme si en plus il avait besoin qu'on lui rappelle qu'il avait pleuré, toute la nuit de surcroit. Il avait horreur de flancher, horreur de pleurer et là telle une fillette, il s'était laissé aller comme un con. Il ne se reconnaissait même plus


« Le jour va bientôt se lever Mag's. Tu devrais aller le voir aujourd'hui. Peut-être que cela l'aiderait à se souvenir ... »


Il savait que c'était un conseil, pourtant tout ce que lui disait Camille, lui donnait plus envie de se fâcher sur la jeune femme qu'autre chose. Car oui, en ce moment précis, son mal de tête était tonitruant, et sa meilleure amie ne trouvait rien de mieux à faire que de blablater avec lui.



« Ecoutes, ça fait plus de huit ans que je n'avais pas pleuré, alors tu peux au moins comprendre que j'ai besoin de silence trente secondes non ? » gronda Magnus
« Garde ta mauvaise humeur pour toi. Ok tu as pleuré, ton amant ne se rappelle pas de toi, mais il y a dans ce monde des choses bien plus grave que ça ! quand tu auras fini de t'apitoyer sur ton sort tu me le feras savoir ! non mais franchement ... tu crois que tu es plus à plaindre que les gamins qui sont pris dans les guerres civiles, que les personnes qui sont incapables de se nourrir par manque de moyen ? »


Le musicien ne releva pas, ou plutôt ne pris pas la peine de répondre. Il savait que Camille avait raison, mais il ne voulait pas se l'avouer. Oui, il y avait des choses plus graves ici-bas, mais pour l'instant il avait envie de s'apitoyer sur son propre sort, car après tout, personne ne le ferait pour lui. Alors que la soprano soit fâchée ou non, il n'en avait rien à faire.


« Je te laisse, tu devrais te reposer »


La jeune femme le serra dans ses bras et le laissa un peu seul. Maudissant le bourbon qu'il avait descendu la veille, Magnus s'extirpa de son sofa et regarda l'état de son salon. Plusieurs verres vides trainaient, des mouchoirs en papiers jonchaient sur la table basse, deux assiettes vides se tenaient avec, et un carton de pizza vide venait parfaire le tableau.


Écartant ses cheveux de son visage, il se dirigea vers la salle de bain pour se laver et prendre un tube d'aspirine. L'eau lui ferait le plus grand bien et son médicament apaiserait son mal de crâne. Après quoi, il pourrait réfléchir posément à ce qu'il devait faire, à savoir aller le voir ou non.


Se glissant dans l'eau chaude de sa baignoire après avoir retiré ses vêtements, il soupira de confort en sentant la chaleur qui l'entourait. Au moins il avait gagné ça, un bon bain. Fermant les yeux, il plongea la tête sous l'eau. Un flash lui revint en mémoire, il se revoyait dans cette même baignoire avec Alec et ressentait certaines caresses. Remontant à toute vitesse à la surface de la baignoire, il se mit à tousser avant de chasser les nouvelles larmes qui pointaient aux coins de ses yeux. Se dépêchant, il se lava rapidement et sortit avant d'entourer sa taille d'une serviette.


La tristesse l'accablait tellement qu'avec son verre et son aspirine, il prit la direction de leur chambre pour s'allonger. La pièce aurait semblé pour n'importe qui d'autre, inconvenante pour la fonction qu'elle avait et pourtant, ils l'adoraient. Non seulement parce que tous les deux y passaient des moments inoubliables, mais aussi parce qu'elle les reflétait particulièrement bien. La moquette d'un rouge puissant tranchant avec le blanc immaculé du lit s'alliait au bleu nuit des murs alors que par les vitres rentrait dans la pièce une lumière pure. Roulant sur le flanc, il observa les affaires d'Alexander qui se trouvaient sur sa table de chevet.


Pourquoi n'irait-il pas le voir ? Parce qu'il ne se souvenait plus de lui, que cela le faisait souffrir. Pourquoi irait-il le voir ? Parce qu'il l'aimait, et parce que cela valait tous les sacrifices du monde. Les réponses étaient simples comme bonjour pour lui. Alors de quel côté pencher ? Décidant de s'habiller, il sortit son pantalon de satin noir au motif de dragon et sa chemise rouge Bollywood aux incrustations de pierreries et de liserés dorés, avant de passer d'un pas trainant dans sa salle de musique. Il avait besoin de jouer pour décompresser.


Il avait beau pianoter, rien ne lui venait à l'esprit, en temps normal des tonnes de mélodies lui venaient en tête et là rien, le vide sidéral. Alors pourquoi diable bloquait-il en ce moment ? Parce que son mari n'était pas là, c'était certain. Oui, ça ne pouvait être que ça, Alexander était son moteur d'inspiration. Il lui suffisait de l'attendre, de l'entendre rentrer pour que son cœur se mettre à battre plus vite, plus fort ... en un seul mot Alec le rendait vivant. C'était son énergie vitale.


Se levant rapidement, il attrapa son téléphone portable, son manteau en brocart et ses clefs de voiture avant d'enfiler ses chaussures et de descendre précipitamment au garage. Il avait besoin de le voir il avait besoin de son mari et il ne dérogerait pas à la règle.

Arrivé à l'hôpital, un frisson d'angoisse lui parcourut l'échine. Comment cette visite allait-elle se passer ?
Se stoppant devant la porte de la chambre de celui à qui il venait rendre visite. Ses doigts s'immobilisèrent contre le bois avant de frapper doucement puis d'ouvrir la porte. Ce qu'il vu en arrivant dans la chambre lui broya le cœur encore un peu plus.


Alec était tranquillement couché sur son lit à faire rire une nouvelle infirmière, une petite stagiaire du nom de Lily qui ne se gênait pas pour se frotter contre lui. Et vu la lueur des yeux sombres de son amant, il ne faisait aucun doute quant au fait qu'il appréciait. Tournant tous les deux la tête vers lui, ils furent d'abord surpris, mais le visage de Magnus ne laissait place à aucune émotion. La jeune femme lui adressa un sourire et s'excusa en sortant pour continuer sa ronde.

Amnésie partielleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant