Heureuse

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Je monta dans ma chambre, lorsque je croisa Malfoy.
- Hé, c'est toi qui m'a ramené ? J'étais nerveuse.
Il ignora ma question et se contenta de continuer son chemin. Je répéta :
- C'est toi qui m'a ramené ou pas ?
Il répondit dans un soupir:
- Oui.
- Je peux savoir pourquoi ?
- Je ne suis pas quelqu'un de bien je te rappelle. Je voulais que tu continues à souffrir le soir comme tu souffrais hier.
Il prononça ces mots d'une froideur que je ne trouva rien à répliquer. Au bout de quelques secondes de réflexion, je parvins à dire :
- Rien ne m'empêche de recommencer.
- Tu ne le refera pas, je le sais. Tu es trop stupide pour ça.
J'hésita quelques minutes à me rendre de nouveau au pont pour lui montrer que j'étais capable, mais le coup du somnambulisme n'allait pas fonctionner deux fois, et je ne voulais pas que tout le monde sache que j'ai mis fin à ma vie volontairement.
- Je croyais que tu voulais dormir tranquillement ?
Apparement, il ne s'attendait pas à cette question.
- Pourquoi tu ne leur dis pas que tu vas mourrir ?
- Je n'ai pas envie de les embêter avec ça. C'est mon problème, pas le leur.
Je ferma ma porte, me changea et me coucha dans mon lit. Je devais profiter de mes derniers instants, et ce n'est pas en pleurant chaque nuit que ça va marcher.
Alors je pris un morceau de parchemin et une plume, et me posa sur mon fauteuil. Je devais faire une liste de ce que je voulais faire avant de mourir. Je réfléchis, et après quelques minutes, j'écrivis :
-Premièrement, montrer à mes amis que je les aimes et qu'ils comptes pour moi.
-Monter sur un balai pour la première fois.
- Ensuite, aimer un garçon de toute mon âme.
- Sortir en soirée avec mes amis.
Bien évidement, les groupes de mots " me marier" et "avoir des enfants" ne figuraient pas sur la liste, parce que je savais que cela n'était pas réalisable.
Je marqua ensuite quelques petites choses sans importances mais que j'apprécierais faire, puis m'endormis l'esprit serein.

Le lendemain matin, pour la première fois j'étais de bonne humeur. Il était assez tôt et le petit déjeuner n'était pas encore servi. Je décida donc d'aller à la bibliothèque, histoire de me changer les idées.
Je feuilleta plusieurs livres, mais j'eus une préférence pour un livre policier. Je me posa dans un coin et commença ma lecture.

Quelques minutes plus tard, un bruit se fit entendre et lorsque je releva les yeux de mon livre, j'ai eu la suprise de découvrir Malfoy. Choisissant de l'ignorer, je me replongea dans mon livre, mais c'est lui qui vînt me parler.
- Tu lis quoi ? Pour une fois, il me parlait normalement.
Nerveuse, je regarda la couverture de mon livre et dis :
- L'amour de ma vie m'a tué. Pourquoi tu me demandes ça ?
Il haussa les épaules, lui aussi était nerveux à mon plus grand étonnement.
Après quelques secondes de silence qui parurent interminables, il ajouta:
- McGonagall m'envoie pour te dire que nous devons préparer le bal de Noël ensemble.
Je soupira.
- Et nous devons commencer quand ?
- Et bien, maintenant. Sa voix était devenu dure et froide.
Nous nous installâmes sur la table. Je pris un bout de parchemin qui y traînait ainsi qu'une plume, et lança la conversation :
-  Tu as des idées de thème pour le bal ?
-  J'en sais rien, c'est toi l'intelligente, non ? Tu propose quoi ?
- Et bien, j'adore le rouge. Les filles peuvent peut-être porter une robe rouge, et les hommes un costume noir ?
Il réfléchissa quelques instants (ce que je trouva très étrange).
- Oui, c'est une bonne idée. Le rouge rappelle le sang.
- Génial, et pour la décoration ?
Nous commençâmes à peser le pour et le contre de certaines idées.

Je descendis en direction de la table des Gryffondor, et m'assieds à côté de Ginny.
- Hermione, tu vas mieux ? Tu as meilleure mine qu'hier ! Un sourire s'afficha sur son visage.
- Oh oui ! Dis-je en mangeant tout ce que je trouvais sur la table. J'ai très faim ces derniers temps !

Je retourna dans mon dortoir, pensive. Un coup de moue l'emporta lorsque je passa devant mon miroir. Je restai quelques secondes pour me décrire. Mes cernes s'étaient creusées sous mes paupières, mes cheveux en bataille qui n'était pas coiffés ondulaient sur mon dos. Je me trouvais laide. Je me persuadais que j'étais redevenu celle d'avant, brillante et souriante, mais non. Seul une enveloppe charnelle recouvrait mon corps, l'intérieur était vide de toute émotion. Une carapace s'était formée au- cours de ces dernières semaines, et j'étais devenu froide. Insensible. Totalement pitoyable.

Après ce petit moment de rabaissement, je décida d'aller me prendre un bain, histoire de réfléchir.
Mais mon bain fut plus cours que prévu. Quelqu'un  toqua à la porte, et pensant que c'était Malfoy, je répondis que c'était occupé.
- Une sang de bourbe se lave ? Tu m'étonnes, ton sang est tellement sale !

Bon, ce n'était pas Malfoy, j'aurais reconnu sa voix. Par déduction, j'en conclus que c'était Crabbe ou Goyle. Je décida de l'ignorer. Malfoy a dû le faire venir.
La remarque qu'il m'avait faite ne me toucha même pas. Je préférais largement être née de parents moldus que de parents mangemorts.

Une fois sortie de la salle de main, je devais me rendre en cours. Je croisa Malfoy sur mon chemin et, sans aucunes hésitations, je lui lança :
- Tu pourras dire à ton copain d'arrêter de me traiter de Sang de Bourbe pendant que je prends mon bain, c'est dérangeant.
Après quelques secondes, il répondit d'une voix qui glaçait le sang :
- Tu n'auras qu'à lui dire toi.
Je répondis immédiatement qu'aller lui demanda ça serait de me rabaisser à son triste niveau.
Il ne répondit pas et se  contenta d'un léger sourire en coin.

Destinée à mourrir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant